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Actualités - OPINION

Tractations pour un dialogue excluant la question syrienne

Des contacts intensifiés se déroulent actuellement en coulisses pour paver la voie à un dialogue élargi menant à l’entente nationale. Cependant, ce processus ne comprendrait pas de débat sur la présence syrienne. Que tout le monde, à l’instar des autorités, doit admettre comme une nécessité stratégique, sécuritaire, intérieure aussi bien que régionale. C’est du moins ce qu’avancent les sources qui s’activent pour amorcer le dialogue. Ajoutant que des pourparlers préliminaires, portant sur l’exclusion de la question syrienne, sont en cours. À leur propre avis, le rôle syrien étant issu d’un consensus international ne peut être modifié ou abrogé que par une décision du même ordre. Il est donc inutile, ou même néfaste, à leurs yeux d’en discuter localement. Au risque de diviser gravement les Libanais. Ces sources se réfèrent ensuite à un document préparatoire élaboré en 1997 par une instance religieuse et par une partie politique. Ce texte prévoyait déjà qu’il fallait « passer outre à toute demande de retrait syrien à cause des circonstances régionales. » Le projet avait en tout cas été retiré du marché. Parce que, à l’époque, le pouvoir n’était pas disposé à initier un dialogue, le climat politique ne s’y prêtant pas. Aujourd’hui, les personnalités citées affirment qu’au cas où elles obtiendraient un accord général pour qu’on n’évoque pas la présence syrienne, il deviendrait possible de discuter calmement de tous les autres sujets, dont certains restent cruciaux. Et de soutenir ensuite que par ses positions sur le retrait syrien, Kornet Chehwane s’interdit en fait de prendre une dimension vraiment nationale. C’est-à-dire de voir des pôles musulmans rejoindre ses rangs. Ces politiciens attendent donc de la Rencontre qu’elle encourage le dialogue en gelant ses revendications souverainistes. Puis ils affirment qu’un échec éventuel du dialogue sur les autres problèmes serait moins grave. Dans ce sens qu’une persistance des litiges à leur propos resterait de nature purement politique, sans la teinte confessionnelle explosive qui colore le volet relatif à la présence syrienne. Allant plus loin, ces pôles souhaitent que l’hôte soit mieux que toléré. Pour eux, les Libanais, par leur entente à son propos, peuvent en tirer le maximum pour consolider leur sécurité et la paix civile. Survenue d’ailleurs, toujours selon les mêmes sources, grâce à la présence syrienne qui a contribué à faire taire le canon, à rétablir les institutions et à doter ce pays d’une armée nationale cohérente. De même, poursuivent-ils, il serait possible de profiter du concours militaire syrien pour édifier un État fort, fondé sur l’entente nationale. Et pour mettre en place un gouvernement d’union capable d’étendre progressivement son autorité à l’ensemble du territoire par le biais de ses forces propres. Ce qui implique, indiquent encore ces politiciens, la dissolution de toutes les milices, libanaises ou non, qui existent encore, objectif qui requiert l’aide de la Syrie sur le terrain. Dans le même sens, la question des camps palestiniens serait mise sur le tapis pour qu’ils cessent de faire exception par rapport au statut qui leur est réservé dans les autres pays arabes. Sur ce point, ces sources rejoignent les évêques maronites qui regrettent, dans leur récent communiqué, que les camps échappent au contrôle de l’autorité et soient des repaires de hors-la-loi. De fait, le problème devient de jour en jour plus lourd et plus inquiétant. De Aïn el-Héloué au Sud à Wafel dans la Békaa, les incidents s’enchaînent et l’armée en paie le prix de son sang. Matraquant ce point, les sources citées y voient un bon justificatif pour la présence des forces syriennes, dont l’aide permettrait de mettre les camps au pas en les désarmant. Et d’abolir, partout ailleurs, les îlots d’insécurité ou de banditisme. Ce qui ensuite ouvrirait aux unités libanaises l’accès du moindre pouce du territoire. À l’ombre d’un État de droit et souverain. Ces pôles réclament, dans cet esprit, un maximum de coordination, notamment sécuritaire, avec la Syrie. Ainsi que l’application des accords conclus avec elle dans tous les domaines. Pour la consécration de relations vraiment privilégiées, dans le respect mutuel de l’indépendance nationale. Émile KHOURY
Des contacts intensifiés se déroulent actuellement en coulisses pour paver la voie à un dialogue élargi menant à l’entente nationale. Cependant, ce processus ne comprendrait pas de débat sur la présence syrienne. Que tout le monde, à l’instar des autorités, doit admettre comme une nécessité stratégique, sécuritaire, intérieure aussi bien que régionale. C’est du...