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Actualités - OPINION

Législatives - Trop d’options opposées proposées pour le découpage L’élaboration d’un nouveau code électoral reste un casse-tête chinois

Six mois durant, l’Intérieur, géré par Élias Murr, va sonder les cœurs sur la décentralisation administrative et, surtout, sur le code électoral. Comme ces projets sont d’ordre national, le ministre estime qu’il est indispensable de recueillir tous les avis, pour en effectuer la synthèse démocratique. Afin que nul ne puisse se plaindre d’une procédure discrétionnaire. En pratique, le ministre prévoit que les propositions et les études soient remises à la direction générale des affaires politiques de son département jusqu’à fin février 2003. Ensuite, une commission formée de juristes, d’administratifs, de constitutionnalistes et de politologues sera chargée de passer le tout au crible. Pour dégager une synthèse qui devrait favoriser les principes démocratiques et l’entente nationale. L’effort est sans nul doute louable. Mais les professionnels relèvent en chœur que la mission est impossible. Plus exactement, qu’aucun projet ne peut recueillir une adhésion générale. Pour la simple raison que les thèses en présence sont aussi nombreuses que radicalement opposées. Sur le fond même du problème, c’est-à-dire sur le découpage des circonscriptions. Qui conditionne tout autant le paysage politique, avec ses différents rapports de force, que les résultats ponctuels du scrutin. L’idée de la petite circonscription, plutôt en vogue antérieurement, semble perdre du terrain. Du moins du côté des loyalistes. Car elle présenterait le risque de favoriser les extrémistes sectaires, sans compter qu’elle ne répond pas aux directives de Taëf. Qui insistent sur le brassage et sur la coexistence autant que sur la saine représentation politique de l’ensemble des couches de la population libanaise. Pour que le modérantisme l’emporte face au radicalisme. Dès lors, c’est la tendance mohafazat qui prévaut chez les officiels. Ils y voient un cadre permettant un mélange de communautés, même s’il existe de fortes majorités ici ou là. Globalement, les équilibres resteraient assurés, affirment les tenants de l’autorité. Qui ne refusent cependant pas de discuter éventuellement d’une refonte de la carte géographique administrative, qui serait en même temps adoptée dans le projet de décentralisation. C’est-à-dire, en pratique, d’une modification de la configuration des mohafazats. Pour qu’ils produisent deux circonscriptions au lieu d’une seule. Ce qui améliorerait un peu le taux de représentation dite de proximité. Quoi qu’il en soit, le ministre Murr promet, comme jadis le régime, que cette fois toutes les régions seront à pied d’égalité. Ajoutant qu’on se basera sur l’opinion de la majorité des blocs politiques ainsi que sur les conclusions des études effectuées à ce sujet. Il précise que, cette fois, il n’y aura pas de loi taillée à la mesure de certains comme cela s’est produit par le passé. Mais l’homme propose et les démiurges disposent. On l’a justement vu lors des éditions précédentes, où les bonnes intentions affichées par le pouvoir ont été battues en brèche, en bout de course, par des consignes supérieures venues d’ailleurs. De plus, nombre de forces politiques locales intéressées freinent des quatre fers. En affirmant que le régime présent ne doit pas imposer une loi déterminée, politiquement cruciale, à son successeur. Ces pôles rappellent que chaque président, depuis Béchara el-Khoury, a eu droit à son code électoral propre. Ce qui leur paraît normal, étant donné qu’il faut tenir compte des circonstances, particulières de toute ère . À leur avis, du moment que les législatives interviennent après la présidentielle, on devrait laisser au premier gouvernement du prochain régime le soin de préparer la nouvelle loi pour les consultations populaires. D’autant qu’un découpage de circonscriptions, qui serait valable dans les conditions actuelles, pourrait ne plus l’être plus tard. Surtout qu’il reste trois bonnes années avant l’échéance et que beaucoup d’eau risque de couler sous les ponts d’ici là. Et de conclure en soulignant que l’effort déployé par le présent pouvoir peut se révéler inutile. Puisque les successeurs peuvent tout annuler et réécrire le code à leur manière. Sans compter que, d’ici là, il y aurait peut-être moyen de régler des problèmes importants. Comme le refus de voter opposé aux Libanais se trouvant à l’étranger, au moment où les naturalisés peuvent le faire. Pour dire vrai, ces blocages d’intention, qui émanent de parties locales, semblent rejoindre les vœux secrets des décideurs. Qui, comme ils l’ont prouvé depuis Taëf, préfèrent qu’on agisse au dernier moment, en fonction des aléas de la conjoncture régionale. Émile KHOURY
Six mois durant, l’Intérieur, géré par Élias Murr, va sonder les cœurs sur la décentralisation administrative et, surtout, sur le code électoral. Comme ces projets sont d’ordre national, le ministre estime qu’il est indispensable de recueillir tous les avis, pour en effectuer la synthèse démocratique. Afin que nul ne puisse se plaindre d’une procédure...