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Actualités - CHRONOLOGIE

Partis - Messe à Bickfaya en mémoire de Pierre Gemayel Gemayel : Les Kataëb sont plus proches aujourd’hui de leurs adversaires que de leur histoire(PHOTO)

Le « Mouvement réformiste kataëb » de l’ancien président de la République, Amine Gemayel, a commémoré hier, à Bickfaya, le dix-huitième souvenir de la disparition de Pierre Gemayel, l’occasion pour le président Gemayel et le député Pierre Gemayel d’évoquer le conflit entre la direction du parti et l’opposition Kataëb devant plusieurs milliers d’opposants à la ligne de Saïfi. Une messe a été célébrée par le père Pierre Nahri à la mémoire du fondateur du parti Kataëb, en présence des députés Pierre Gemayel, Gabriel Murr, Farès Souheid, Mansour el-Bone et Antoine Ghanem, de plusieurs anciens responsables et opposants à la direction du parti Kataëb parmi lesquels le chef de l’opposition Kataëb, Élie Karamé, et M. Massoud Achkar, de Mme Solange Béchir Gemayel et son fils, M. Nadim Béchir Gemayel, de l’ancien ministre Joseph el-Hachem. Des délégations des différents partis et courants de l’opposition étaient également présentes. L’ancien chef de l’État a ensuite pris la parole, abordant directement le contentieux Kataëb. Évoquant la volonté de certains de « déchiqueter le Liban et le parti », M. Gemayel a affirmé que l’on « recherche même à extirper des Libanais l’esprit » de Pierre Gemayel « par la force et la terreur ». Rendant ensuite hommage au fondateur du parti, il a plaidé en faveur « d’un Liban uni de Ras el-Naqoura au Nahr el-Kébir, qui ne serait plus le théâtre de guerres régionales et internationales, mais un pays de libertés, un confluent des cultures, des civilisations et des religions ». « Il n’y a pas meilleure que l’expérience libanaise pour mettre fin à ce conflit entre des groupes religieux et culturels qui se propage partout dans le monde, créant guerres civiles (...) et fondamentalismes », a-t-il poursuivi, avant d’insister sur la condition sine qua non de l’existence d’un tel Liban : la souveraineté. « Il s’agit de la pierre angulaire de l’État de droit et des institutions. (...) La souveraineté, cela veut dire que le peuple est la source des pouvoirs, qu’il choisit lui-même, et en toute liberté, ses gouvernants. Des gouvernants qui sont responsables devant lui, et qu’il pénalise s’ils font des erreurs ou agissent en despotes. Où en sommes-nous de ces principes et des principes contenus dans le document d’entente nationale et dans tous les autres pactes qui l’ont précédé ? » a-t-il demandé. Estimant que la vie politique libanaise est actuellement en porte-à-faux avec ces principes, il a indiqué que « les différentes lois électorales visaient à produire une certaine classe politique qui se renouvelle elle-même à chaque échéance électorale ». « Il est naturel, dans ce cas, que le débat sur les grands dossiers soit transporté dans la rue, via les manifestations, les congrès nationaux et les rassemblements de concertation auxquels nous assistons en ce moment. Cela prouve que les institutions sont paralysées, partiellement ou complètement. (...) Toutes ces institutions sont bâties sur du vide, sur l’idée d’un Liban reporté, dont les institutions et la souveraineté ont été remises à plus tard », a-t-il estimé. Concernant le volet régional, le président Gemayel a plaidé en faveur de la « solidarité totale » avec la Syrie devant les défis régionaux et internationaux. « Aucun des deux pays ne peut y faire face seul », a-t-il précisé. « Les circonstances imposent aux deux pays d’être ensemble, mais pas de la manière dont ils l’ont été durant ces dernière années. Nous voulons être des partenaires au plan stratégique, discuter des grandes questions, comme dans les pays démocratiques. Si nous possédons une lecture différente du conflit israélo-arabe et des changements qui se produisent au niveau de la région et du système international, cela ne veut pas dire pour autant que nous sommes lâches, radicaux et sectaires (...) », a-t-il poursuivi. « Nous voulons être souverains et indépendants, responsables de nous-mêmes, du Liban, de son destin », a-t-il ajouté, déplorant l’erreur qui consiste à traiter la communauté chrétienne comme minoritaire au plan politique. Rappelant enfin que les Kataëb avaient toujours pris le parti de la souveraineté et de l’indépendance contre les influences orientales et occidentales, M. Gemayel a estimé que le parti « subit aujourd’hui le même sort que la plupart des formations politiques : il est plus proche idéologiquement de ses adversaires que de son histoire. Ou du moins, c’est le cas de ceux qui s’expriment en son nom ». « Nous devons rectifier le tir. C’est la mission du mouvement réformiste qu’ils considèrent comme séparatiste et que nous voyons comme un moyen de retrouver les vrais Kataëb de Pierre Gemayel, ceux pour lesquels Béchir Gemayel est mort avec ses camarades », a-t-il conclu. L’ancien chef de l’État et ses partisans ont ensuite remonté le boulevard de Bickfaya et se sont arrêtés devant le monument à la mémoire de Pierre Gemayel. S’exprimant devant les manifestants, le député Pierre Amine Gemayel a tiré à boulets rouges sur les membres de la direction de Saïfi, qui « ont transformé en boutique l’institution créée par Pierre Gemayel, avant de la brader et d’oublier le fondateur ». « Nous n’avons pas de place pour ces boutiques au sein des Kataëb. Nous sommes des Kataëb libanais au service du Liban, que cela leur plaise ou non », a-t-il lancé sous les applaudissements. De son côté, M. Massoud Achkar a appelé « ceux qui sont sortis de la ligne des Kataëb » à « renouer avec les principes de base du parti, l’indépendance, la souveraineté, la libre décision et l’entente nationale, pour lesquels a lutté Pierre Gemayel ». Il leur a demandé d’œuvrer « pour le rétablissement de la souveraineté et de l’indépendance » et « de servir le Liban, et non plus certaines personnes et certains intérêts mesquins ».
Le « Mouvement réformiste kataëb » de l’ancien président de la République, Amine Gemayel, a commémoré hier, à Bickfaya, le dix-huitième souvenir de la disparition de Pierre Gemayel, l’occasion pour le président Gemayel et le député Pierre Gemayel d’évoquer le conflit entre la direction du parti et l’opposition Kataëb devant plusieurs milliers d’opposants à la...