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Actualités - CHRONOLOGIE

VIE POLITIQUE - Plusieurs membres du rassemblement de l’opposition applaudissent à la rencontre de vendredi à Baabda Les députés haririens poursuivent leurs attaques contre Kornet Chehwane

Aux lendemains des cent minutes réussies, vendredi à Baabda, entre le président de la République et le Rassemblement de Kornet Chehwane (KC), cent minutes au cours desquelles le chef de l’État et le principal pôle d’opposition de l’Est politique ont ouvert la page du dialogue national, les réactions se sont multipliées, suivies, sans pour autant se ressembler. Et ont creusé encore davantage le fossé entre les uns (ceux, membres de KC ou pas, qui se sont félicités de la rencontre) et les autres – ces autres étant les membres du bloc Hariri, qui n’ont eu de cesse, ce week-end, que de tirer à boulets rouges contre KC ou de dénigrer l’importance de l’entretien de Baabda. Farès Souhaid est l’un des piliers de KC. Samedi, il était, en compagnie de Mansour Ghanem el-Bone, Samir Frangié et Antoine Khawaja, auprès du patriarche Sfeir – pour le mettre au fait de la réunion de vendredi – « grâce auquel KC a lancé le dialogue au Liban, et nous voilà tous revenus au 30 avril dernier, et l’appel au dialogue national. Nous espérons maintenant que l’État, à commencer par le président Lahoud, mettra le plus rapidement possible sur pied le mécanisme qui concrétiserait ce dialogue-là entre toutes les parties libanaises, musulmanes ou chrétiennes. Parce que le Liban a besoin de bien plus de cohésion et de solidarité », a-t-il déclaré. Concernant une éventuelle troisième rencontre, le député de Jbeil a souhaité qu’elle se fasse au plus tôt, rappelant que l’accueil du président Lahoud, vendredi, avait été « exceptionnel, nous avons évoqué les constantes auxquelles nous tenons, et c’est ce qu’il a fait également. Nous espérons encore une fois qu’il effectuera tous les contacts nécessaires, loin de toute tension, loin de cette volonté des uns de faire passer les autres pour des traîtres aux yeux de l’opinion publique. Quiconque estime que cela a été fait, que le pays va bien, que la situation économique ou les relations avec la Syrie sont exceptionnelles, eh bien qu’il vienne dialoguer sous le parrainage de l’État représenté par le président Lahoud », a ajouté Farès Souhaid. Interrogé sur le point de savoir si KC serait prêt à renoncer à certaines de ses constantes que d’aucuns considèrent comme matière à discordes, le député de Jbeil a répondu par une négative catégorique. « Ni KC ni aucun de ses membres ne sont prêts à mettre de côté ce pourquoi nous nous sommes battus. Et je ne crois pas qu’il soit possible de marginaliser cette lutte en faveur de l’indépendance et de la souveraineté du Liban. Nous ne demandons pas des résultats immédiats en ce qui concerne le dialogue entamé avec le président, mais simplement de définir précisément les points de litige. Et si l’État sort de sa léthargie et indique que le pays ne fonctionnera que grâce à l’ensemble de ses composantes, eh bien nous ne ferons certainement pas obstacle » à cela, a conclu le député de Jbeil. Des propos rassurants Quant à son collègue de Batroun, Boutros Harb, il a noté que, contrairement à ce qui s’était passé lors de la rencontre précédente, le président Lahoud a partagé, vendredi, le même sentiment que celui des membres de KC. Un sentiment selon lequel le lancement du dialogue est aujourd’hui « une nécessité ». Affirmant que cette fois-là, le chef de l’État a paru « fortement déterminé » à ce que démarre le dialogue national « sous son parrainage », Boutros Harb a rappelé que cela correspond parfaitement aux appréhensions nationales de KC, telles que définies dans le premier communiqué publié par le Rassemblement. Le député de Batroun a ensuite relevé une dichotomie certaine entre la position du n° 1 de l’État et celle de l’autre pôle du pouvoir exécutif, regrettant que le Premier ministre, Rafic Hariri, ainsi que certains membres du gouvernement « soient contre le dialogue » et qu’ils figurent au nombre des « pourfendeurs » de KC. « Pourquoi le président Hariri a-t-il lâché son bloc contre KC ? Pourquoi ces accusations et ces défis infondés ? Je pensais que le chef de l’État ainsi que les présidents Berry et Hariri ne devaient en aucun cas constituer un quelconque obstacle au dialogue entre les Libanais, bien au contraire. Nous souhaitons que l’Exécutif prenne à son compte tous les éléments positifs qui ont été ceux du président de la République », a souhaité Boutros Harb. Le député de l’opposition kataëb, Pierre Gemayel, a affirmé que les mots du chef de l’État en ce qui concerne les constantes qui réunissent les Libanais et la nécessité de lancer un dialogue raisonnable entre les différentes parties étaient « rassurants ». Ajoutant que personne au sein de KC « n’avait mis de côté ses constantes », il a souhaité que cette rencontre « aboutisse à de nouvelles données, à une coopération et une véritable réconciliation nationale autour d’un projet libanais ». Son père, l’ancien chef de l’État Amine Gemayel, a pour sa part espéré que le président Lahoud appellera à l’instauration d’un comité de dialogue dont toutes les factions feraient partie, « en vue d’un dialogue national qui asseoirait l’État de droit et des instiutions, qui préparerait les prochaines élections législatives, qui permettrait à un slogan de devenir réalité, avant la fin du mandat du président Lahoud. Qui aurait à ses côtés l’ensemble des Libanais et qui aurait rendu un service historique à la nation », a ajouté l’ancien n° 1 de l’État. Enfin, toujours au sein de KC, notre confrère Gebrane Tuéni a estimé que beaucoup de choses « ont changé entre les deux rencontres – même le président Lahoud a dit cela. Dans tous les cas, le plus important, c’est qu’il a définitivement acccepté de parrainer le dialogue national. Et nous souhaitons que les réunions parallèles qu’il chapeautera aboutissent aux solutions escomptées ». Nets progrès Quant au ministre d’État Pierre Hélou, interrogé par la chaîne NBN, il a estimé qu’il y avait de « nets progrès entre le dialogue l’an passé et le dialogue aujourd’hui » entre le chef de l’État et KC. « Le dialogue est nécessaire, fondamental même et vital pour la société libanaise, parce que le Liban ne se gouverne pas grâce à une majorité, mais par le consensus. Un consensus qui ne tolérerait aucune compromission », a-t-il précisé. Son collègue Béchara Merhej a pour sa part rapporté la réaction du vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam, qui s’est félicité du climat « de dialogue et d’entente » que connaît le Liban « ces derniers temps ». Enfin, le député du Metn, Émile É. Lahoud, a déclaré que le dialogue actuel sur la scène locale est « nécessaire et constructif », applaudissant la volonté de KC de dialoguer. Pour leur part, les députés du bloc Hariri s’en sont donné hier à cœur joie. Adnane Arakji s’est étonné de « l’accusation de faire obstacle au dialogue » lancée par Boutros Harb contre le Premier ministre. « Cet affront vient d’une personne dont tout le monde connaît le passé politique et les retournements de veste en fonction du changement de dirigeants », a indiqué le député de Beyrouth en parlant de Boutros Harb. « Quel dialogue souhaite notre collègue ? Qu’il sache que le président Hariri est en tête de tous ceux qui refusent un dialogue sur la base d’une opposition à la Syrie que commanderait le projet sioniste. Nous ne pensions pas que notre collègue pourrait utiliser une façon aussi bon marché pour satisfaire ceux qui lui dictent ses positions, et d’aller jusqu’à attenter à la dignité de ses collègues. Ce qui est dégoûtant également, c’est le fait qu’il ait dit que le président Hariri a lâché ses députés », a ajouté Adnane Arakji. Appelant Boutros Harb à se conformer aux régles du dialogue et de la morale. Son collègue Walid Eido a estimé pour sa part que l’on a accordé à la rencontre entre le président Lahoud et KC « bien plus d’importance qu’elle ne le mérite ». Précisant que le chef de l’État « reçoit tous les jours un grand nombre de rassemblements, de partis et de personnalités libanaises, et je pense que cette rencontre ne diffère en rien de ces entretiens ordinaires » menés par le président Lahoud, a-t-il poursuivi. « Parce que KC ne représente que quelques chrétiens, alors que la majorité des responsables et des partis chrétiens se situe sur une rive tout à fait opposée, vu la différence entre les deux positions », a expliqué le député haririen de Beyrouth. Qui s’est interrogé sur la position de KC quant aux récentes déclarations de l’ancien Premier ministre en exil, Michel Aoun, en ce qui concerne la rencontre de vendredi à Baabda – il avait déclaré que KC « ne savait pas ce qu’il faisait, et qu’il ne posait pas le vrai problème, à savoir la présence syrienne au Liban ». Walid Eido demande ainsi au chef de l’État « de prendre son temps avant d’envisager un quelconque pas en direction de KC, auquel appartiennent le général Aoun et son courant ». Troisième député beyrouthin du bloc Hariri (même si on ne sait jamais où il se situe vraiment) à s’exprimer hier : Nasser Kandil. Qui a estimé que la réunion de vendredi constitue « une première étape, tant que KC confirme que la présidence est au-dessus de tout débat ». Soulignant que cette étape « ne sera réellement productive que si elle est suivie par une autre – une étape qui verra la Syrie placée au-dessus de tout débat ou de toute polémique ». Une petite note positive a été introduite par un quatrième membre du bloc Hariri, Mohammed Kabbani, qui a dit qu’il était « impossible de ne pas saluer » cette rencontre – « une partie de dialogue qui devrait balayer l’ensemble des forces politiques libanaises ». Estimant que le plus important était « les mots du chef de l’État, qui a confirmé ses constantes intérieures et régionales que ne peut remettre en cause aucun dialogue. Le dialogue s’est fait sous le plafond de Taëf, et aucun dialogue politique ou économique ne peut se faire en dehors de ce plafond ».
Aux lendemains des cent minutes réussies, vendredi à Baabda, entre le président de la République et le Rassemblement de Kornet Chehwane (KC), cent minutes au cours desquelles le chef de l’État et le principal pôle d’opposition de l’Est politique ont ouvert la page du dialogue national, les réactions se sont multipliées, suivies, sans pour autant se ressembler. Et ont...