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Actualités - OPINION

Politique, économie et front social - Priorité à la cohésion intérieure Une bonne tranche de stabilité, promettent les loyalistes

D’après une source ministérielle, les quatre derniers mois de l’année en cours vont être marqués par un calme accentué sur le front politique. Grâce à la trêve interprésidentielle. Et au dialogue tous azimuts que le régime inaugure. Pour arrondir les angles, en récupérant autant que faire se peut les positions dites négatives. Afin de consolider la cohésion intérieure, face aux dangers extérieurs ou aux effets de la récession. À ce propos, le ministre note que l’amélioration de la situation économique aide à la détente politique, et vice-versa. Un processus qui nécessite, d’ailleurs, une dissociation des deux éléments. C’est-à-dire un ferme engagement de tous de ne plus mêler les thèmes économiques, ou financiers, à d’éventuels tiraillements politiques. Sur le plan technique, les mesures de redressement, ajoute le responsable, devront faire l’objet d’un large consensus, pour cesser de donner lieu à des surenchères qui en torpillent les effets. C’est dans cet esprit, note la personnalité citée, que l’on a réglé la question du cellulaire. Secteur dont les revenus seront dévolus à partir du 1er septembre à l’État, abstraction faite du débours de fonctionnement consenti aux opérateurs. En attendant d’organiser, dans les premières semaines de 2003, un appel d’offres pour une adjudication en règle. Parallèlement, les services qualifiés préparent d’ores et déjà les cahiers des charges pour la cession de la production et de la distribution de l’énergie électrique, le transport restant aux mains, et à la charge, de l’État. Un même effort est également lancé pour la MEA, qui doit être privatisée après réhabilitation revalorisante, et pour les eaux. Par ailleurs, le Conseil des ministres va tout prochainement plancher sur le budget 2003 que la Chambre votera sans doute ensuite au pas de charge, sans trop pinailler. Car les chiffres de base sont concoctés en base d’un accord entre les trois présidents. Ces différents préparatifs devraient, indique le même ministre, assurer les meilleures chances de succès à Paris II. D’autant que cette conférence moratoire de sauvetage financier interviendrait après un sommet de la francophonie également fructueux. Ce que semble promettre la présence à Beyrouth de deux des dirigeants du G8, le président français Jacques Chirac et le Premier ministre canadien Jean Chrétien. Côté prévisions, le ministre souligne que les facilités prévues au programme de Paris II en termes d’échelonnement de la dette publique et de nouveaux emprunts privilégiés vont permettre d’alléger le service (paiement des intérêts) de cette créance, qui accable les finances publiques. Les compressions budgétaires de l’ordre de 10 %, l’augmentation des recettes fiscales grâce notamment à la TVA, et les apports potentiels des privatisations vont dans le même sens. Et, bien entendu, dans la mesure où le Trésor ira mieux, les taux d’intérêt pourront être baissés et l’économie nationale tout entière s’en trouvera revigorée. Ainsi que la livre face au dollar. Globalement, les investissements devraient connaître un mouvement ascensionnel, également dû en partie à la réduction des taux d’intérêt. Et l’augmentation de la productivité permettrait à l’État de ne pas baisser les impôts sous la pression de la grogne sociale, parce qu’il a besoin de ces rentrées. D’autant que leur réduction entraînerait nécessairement celle de ses prestations sociales. Et serait par trop néfaste au plan du traitement de la dette publique, comme de la mise en chantier de projets favorisant la relance de l’économie nationale. Le Liban dans la tourmente a pu se raccrocher, ces dernières années, au piton solide du secteur bancaire. Qui a su se réorganiser, avec le concours de la Banque centrale, pour garder la confiance des déposants contre vents et marées. Les rares points de faiblesse du secteur, certains établissements fragiles, ont été résorbés grâce à d’opportuns rachats par des institutions haut de gamme. Dont certaines, pour promouvoir leur champ d’action, n’ont d’ailleurs pas hésité à fusionner, ce qui semble renforcer en définitive tout le secteur. Qui se trouve ainsi disposé à soutenir une éventuelle relance des affaires. Mais pourrait-elle se produire si l’Amérique frappait effectivement l’Irak ? C’est la (grande) question du jour. Le ministre précédemment cité répond que le pays serait prêt à parer à toute éventualité, à amortir les retombées économiques du coup, pour peu qu’il sache préserver son unité intérieure. Sans se diviser à cause des bras de fer régionaux ou internationaux, comme cela arrive trop souvent. Il ajoute que le Liban ne peut évidemment pas se payer le luxe de jouer dans la cour des grands et qu’il n’a aucun intérêt à être un hochet entre leurs mains. À son avis, la sagesse commande aux Libanais de se tenir à l’écart des développements régionaux, d’y assister en spectateurs, de ne pas se laisser entraîner dans les joutes extérieures. D’autant qu’en tout cas les décisions se prennent et se font sans eux. Ils auraient beau manifester contre des mesures préjudiciables à ce pays, cela n’y changerait rien. Et de noter ensuite que, malheureusement, même lorsqu’il arrive que les décisions extérieures soient favorables aux intérêts de ce pays, ses fils arrivent à se disputer entre eux à leur propos. Et de conclure que chaque camp doit se départir de ses paris extérieurs propres, qui tiennent parfois de l’aventurisme. Pour promouvoir avant tout les principes d’une saine coexistence exempte de conflits. En somme, ce ministre se prononce pour une attitude de neutralité d’esprit aussi nationale que préventive. Mais est-ce que tous les loyalistes pensent de même ? Sans doute pas. D’autant qu’en réalité la personnalité en question ne cache pas que ses propos visent surtout ceux qui miseraient sur une attaque US contre l’Irak, assez improbable à ses yeux. Sans trop réaliser que la retenue conseillée doit être d’ordre général. Et englober d’autres choix. Émile KHOURY
D’après une source ministérielle, les quatre derniers mois de l’année en cours vont être marqués par un calme accentué sur le front politique. Grâce à la trêve interprésidentielle. Et au dialogue tous azimuts que le régime inaugure. Pour arrondir les angles, en récupérant autant que faire se peut les positions dites négatives. Afin de consolider la cohésion...