Liban-Iran Joumblatt salue l’alliance avec Téhéran et invite Ryad à retirer ses avoirs des États-Unis

Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, s’est félicité hier des « résultats » de l’alliance avec l’Iran et a exhorté l’Arabie saoudite à prendre ses distances des États-Unis, notamment en retirant ses avoirs déposés dans ce pays. M. Joumblatt s’exprimait lors d’un déjeuner d’adieux qu’il a offert à Moukhtara en l’honneur de l’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Mohammad Ali Sobhani, parvenu au terme de sa mission. Plusieurs personnalités proches du leader druze ont pris part au déjeuner, parmi lesquelles le ministre des Déplacés, Marwan Hamadé, et les députés Abdallah Farhat, Georges Dib Nehmé et Nehmé Tohmé. « Notre alliance avec la République islamique a été fondée sur les constantes, notamment le soutien à la Résistance, a déclaré M. Joumblatt, pour lequel cette alliance arabo-islamo-syro-libanaise a donné des résultats, comme la libération du Liban-Sud et la capacité de résistance de la Montagne et de ses institutions. » « Cette alliance sera maintenue et n’aura rien à craindre de l’avenir », a-t-il ajouté, en exprimant l’espoir que les « forces de l’arrogance (les États-Unis) réfléchiront avant de prendre des décisions peu sérieuses de par le monde ». « Si j’ai un conseil à donner à l’Arabie saoudite, c’est de l’inviter à retirer ses avoirs des États-Unis avant que ces derniers ne les gèlent, puis de réduire la production du pétrole et d’utiliser une partie des recettes pour faire face avec d’autres, notamment au Liban et en Syrie, à la politique américaine, car celle-ci semble ne tenir compte de rien ni de personne », a-t-il dit. « Le royaume saoudien était parmi les alliés les plus proches de l’Amérique. Mais aujourd’hui, il fait l’objet d’une attaque condamnable de la part de cette dernière, comme si (Oussama) Ben Laden était une créature saoudienne. Ceci est faux. C’est, à la base, une créature américaine », a-t-il affirmé. M. Joumblatt faisait allusion aux critiques récemment formulées à l’encontre de Ryad dans certains milieux politiques américains, mais à l’égard desquelles l’Administration Bush a nettement pris ses distances. Quant à l’ambassadeur d’Iran, il devait également souligner la nécessité de maintenir « l’unité et la cohésion entre la Syrie, le Liban et l’Iran ». Samedi, M. Sobhani avait été l’hôte du président des Kataëb, Karim Pakradouni, à Ghodras (Ftouh-Kesrouan), en présence d’un grand nombre de personnalités, parmi lesquelles le ministre d’État Pierre Hélou, l’ancien ministre Michel Eddé, les députés Nader Succar et Nazem Khoury, le chef du PSNS Gebrane Araiji, le président du syndicat des rédacteurs, Melhem Karam, et des responsables de plusieurs partis politiques, notamment le Hezbollah et le Tachnag.