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Actualités - REPORTAGE

ÉVASION - Vacances à prix modérés dans un cadre enchanteur La Fédération libanaise des auberges de jeunesse, un passeport pour le tourisme national et… international(photos)

Vous avez envie de visiter le Liban et ne savez pas où loger ? Vous rêvez de passer un week-end en famille ou entre amis dans un village libanais sans pour autant dépenser des sommes considérables ? Vous cherchez à fuir la monotonie de votre quotidien et à vous rapprocher de la nature ? Huit auberges de jeunesse, implantées dans les quatre coins du pays (voir encadré), répondant aux normes internationales, vous accueilleront dans un cadre des plus enchanteurs. Elles vous proposent, par la même occasion, des activités de plein air. Des Cèdres à Nabatiyeh et de Ramlié (Aley) à Ras el-Metn, en passant par Maad (Jbeil), Saïda, Zahlé et Bhersaf, les auberges du Liban ouvrent leurs portes aux touristes nationaux et internationaux durant toute l’année, exception faite de l’auberge de Ras el-Metn, opérationnelle durant l’été uniquement, et de celle de Saïda, qui n’est disponible que d’octobre à juin. Membres de la Fédération libanaise des auberges de jeunesse (FLAJ), ces centres d’accueil appartiennent à des ONG écologiques, des associations caritatives ou relèvent d’un organisme religieux. Elles possèdent des chambres à un lit, doubles ou à quatre lits. Dans les unes, la salle de bains est à l’intérieur de la chambre, dans les autres, elle est partagée avec le reste du groupe. Une bibliothèque, une salle de télévision ou une salle de conférences donnent un plus à l’un ou l’autre de ces centres. La cuisine servie dans ces auberges est celle typique de la région dans laquelle elles se trouvent et les produits utilisés sont naturels. Ainsi, les aliments en conserves sont interdits. Il en est de même pour les boissons gazeuses et les jus industrialisés, qui sont remplacés par des jus frais. Les desserts sont préparés par les femmes du village et les fruits et légumes achetés aux agriculteurs de la région, la règle d’or de ces centres étant le calme, la (re)découverte de la nature et l’encouragement de la production locale. Le point commun à toutes ces auberges demeure l’interdiction de la cigarette dans l’enceinte du centre. Les personnes désirant fumer sont gentiment invitées à consommer leur cigarette à l’extérieur du bâtiment où elles ne peuvent nuire qu’à elles-mêmes. La nuitée dans les auberges de jeunesse du Liban (hébergement et petit-déjeuner) varie entre 15 000 et 23 000 LL (10 à 15 $) par personne. Si vous désirez une pension complète, il faudra compter entre 30 000 et 60 000 LL (20 à 40 $) par personne. Un cadre qui vaut les concessions Pourtant le concept de ces auberges n’est pas nouveau au Liban. En effet, la Fédération libanaise des auberges de jeunesse a été fondée en 1964. « À l’époque, nous possédions uniquement deux auberges et coopérions avec d’autres maisons, qui ne répondaient pas toutes aux critères internationaux », raconte M. Anis Abdel-Malak, président de la FLAJ. « Nous collaborions également avec le bureau de tourisme des jeunes qui relevait du Conseil national pour le tourisme. » En 1966, la FLAJ adhère à la Fédération internationale des auberges de jeunesse (FIAJ) qui compte plus de soixante-dix pays membres et 5 000 auberges dans le monde. La FLAJ poursuit ses activités jusqu’en 1975. « Avec le déclenchement de la guerre, nos relations avec la FIAJ ont été interrompues et notre candidature a été suspendue en 1977. » Le Liban restera donc absent de la scène touristique des jeunes jusqu’en 1999, date à laquelle la FLAJ a été à nouveau formée. Pour marquer son retour, elle participe, la même année, au congrès du Groupe des pays de la Méditerranée des auberges de jeunesse, qui se tenait en Tunisie et reprend contact avec la Fédération internationale. Depuis, les rencontres se sont intensifiées pour annuler la suspension de la candidature à la FIAJ et quarante jeunes Libanais ont été formés pour gérer les auberges. « Les sessions ont été tenues en France, en Tunisie, au Koweït et en Arabie saoudite, indique M. Abdel-Malak. Nous avons augmenté le nombre d’auberges et mené des campagnes pour sensibiliser les gens à ce mouvement mondial. Ces auberges sont importantes parce qu’elles permettent de promouvoir le tourisme intérieur au Liban et aux jeunes de se rencontrer et de connaître de nouveaux milieux. » Il ajoute : « Ce n’est pas une idée qui fait partie de notre culture. De plus, les Libanais sont trop habitués au confort. Ils n’acceptent pas facilement de partager leur chambre ou leur salle de bains avec les autres. Pourtant, le cadre de nos auberges vaut certaines concessions. » Qu’en est-il de la candidature de la FLAJ à la Fédération internationale des auberges de jeunesse ? « Notre candidature a été officiellement annoncée au cours du congrès international sur les auberges de jeunesse qui s’est tenu à Budapest en juillet dernier », indique M. Abdel-Malak. Aujourd’hui, la Fédération libanaise des auberges de jeunesse est soutenue par le ministère du Tourisme, qui lui consacre une partie de son budget annuel, ainsi que par celui de la Jeunesse et des Sports. En ce qui concerne ses projets futurs, « nous comptons fonder une auberge à Beyrouth, confie M. Abdel-Malak. J’ai sollicité dans ce cadre une aide du Koweït et de l’Arabie saoudite et ils nous ont fait don chacun de la somme de 60 000 dollars. Il nous reste à trouver l’emplacement. » Les Libanais ont la possibilité d’adhérer à la FLAJ, moyennant une cotisation de 20 000 LL par an. Leur carte d’adhérent leur procure un avantage considérable : celui d’avoir accès à plus de 5 000 auberges de jeunesse à l’étranger. C’est un formidable passeport pour le monde. Les auberges de jeunesse au Liban – Ecoclub aux Cèdres. Téléphone : 06-678488; 03-832060. Site web : www.ecoclub-becharre.org – Longue Vie-Mont Joli à Bhersaf (Metn). Téléphone : 04-982571; 04-981986. Site web : www.longuevie.com – L’Association pour le développement et la conservation des forêts (AFDC) à Ramlié (Aley). Téléphone : 05-280430; 01-983917. Site web : www.afdc.org.lb – Rédempteur à Dhour Zahlé (Békaa). Téléphone : 08-545200. – La maison du prêtre à Maad (Jbeil). Téléphone : 09-750370. – L’orphelinat de Saïda. Téléphone : 07-753182; 07-753181. – Zefta à Nabatié (Liban-Sud). Téléphone : 07-505950. – Camp de la Young Men Christian Association à Ras el-Metn. Téléphone : 01-486331; 01-468099. À Ramlié, le touriste apprend à communier avec la nature Située à 40 km de Beyrouth, l’auberge de jeunesse de Ramlié, baptisée le Centre méditerranéen pour la conservation et la protection des forêts du Liban, est lovée au cœur de la forêt de Aley, à 820 mètres d’altitude. Le village se distingue par sa nature riche en arbres forestiers (pins, chênes et cyprès), ses animaux en liberté et par ses sites archéologiques, témoignant des habitudes agricoles de ses ancêtres. Comportant 22 chambres à lit double, une cafétéria, une librairie, une salle de conférences et un lobby, l’auberge relève de l’Association libanaise pour le développement et la protection des forêts (AFDC). « C’est une association qui a pour but principal de lutter contre les incendies, explique M. Mounir Abou Ghanem, responsable de l’AFDC. Notre champ d’activités s’étend d’ailleurs jusqu’à Harissa, Nabatieh, Qobeyyate et d’autres villages. » « À la base, l’auberge est un centre de formation et de sensibilisation à l’environnement fondé par l’AFDC et le Fonds mondial pour la nature (WWF), poursuit M. Abou Ghanem. Elle a été inaugurée en 1998. D’ailleurs, nous sommes l’une des rares associations ayant participé à la reconstitution de la Fédération libanaise des auberges de jeunesse. » La mission du centre de Ramlié, telle que définie par ses responsables, consiste à promouvoir le tourisme des jeunes. Dans ce but, aucune activité n’est exclue. Rappel, vélo tout-terrain, randonnées pédestres, escalade, traversée de rivière, camping… une panoplie d’activités permettant aux visiteurs de renouer avec la nature et d’apprendre à communier avec elle. « Nous avons des unités de volontaires qui nous aident à organiser ces activités, en collaboration bien sûr avec certaines sociétés d’écotourisme, indique M. Abou Ghanem. Nous sommes engagés à fond dans la cause environnementale. C’est la raison pour laquelle nous cherchons à créer des emplois dans les environs de la réserve naturelle du Chouf, située à 8 km du village, et à protéger la nature en développant la production économique, organisant l’élevage des animaux domestiques et aidant les apiculteurs. » Le visiteur de l’auberge de Ramlié peut également acheter des produits locaux, tels que l’huile d’olive, le miel et les olives. L’auberge accueille plus de trois mille visiteurs par an, notamment dans le cadre de congrès et séminaires internationaux. Ecoclub des Cèdres : un retour à la vie ancestrale Offrir des facilités aux touristes et un lieu de rencontre et de dialogue, empêcher l’exode rural et sensibiliser les enfants à la nécessité de protéger la nature. Tels sont en bref les principaux objectifs que se sont fixés les responsables de l’Ecoclub, l’auberge de jeunesse des Cèdres. Née le 16 décembre 2001, cette auberge est gérée par deux jeunes gens, Joe Rahmé, et sa fiancée, Aline Tawk, engagés à fond dans la cause environnementale. Pour eux, « le choix des produits naturels rime avec un mode de vie sain ». « Nous ne promouvons pas un centre de loisirs ni un restaurant, insiste M. Rahmé. Nous vendons une idée. Celle du retour, l’espace de quelques jours, à la vie de nos ancêtres. Dans notre centre, les produits chimiques sont interdits. Nous n’offrons ni chips, ni boissons gazeuses, ni aucun produit industrialisé. La cuisine servie est soigneusement préparée par les femmes du village. Nous réussissons ainsi à aider environ vingt foyers de la région qui nous fournissent le kechk, la labné, les gâteaux, les confitures ou tout autre produit. » À l’Ecoclub, les sacs en nylon sont prohibés et les détergents employés ne nuisent pas à l’environnement. Le savon utilisé est «baladi», à base d’huile d’olive, et biodégradable. Et tout visiteur a droit à un sermon sur la nécessité de préserver la nature et les méfaits des boissons gazeuses, des aliments mis en conserve et, en général, des produits industrialisés, « le retour à la nature et au mode de vie de nos ancêtres » étant le mot d’ordre. Ne pouvant plus agir sur les aînés, ce sont les enfants qui sont les principaux visés. « Nous organisons des camps à l’intention des enfants du village à des prix symboliques, moyennant l’aide de l’ONG américaine World Vision », indique M. Rahmé. Et Mlle Tawk de renchérir : « Si les parents savaient les activités que nous proposons à leurs petits, ils les empêcheraient de venir, pensant que ces derniers sont trop douillets pour le programme proposé ! » En effet, pour apprendre à ces jeunes de communier avec la nature et de la comprendre, des camps à la belle étoile sont prévus, ainsi qu’une baignade dans la rivière et une ballade, pieds nus, dans la forêt, couronnée par la visite à un berger. D’autres activités sont offertes : randonnées pédestres, vélo tout-terrain, escalade, camping et ski de fond en hiver. Mais les ambitions des jeunes Tawk et Rahmé ne se limitent pas à ces activités écotouristiques. En effet, huit mois après l’inauguration de l’auberge aux Cèdres, une boutique, baptisée «Beitoutna», a été ouverte à Bécharré. Là, tous les produits locaux fabriqués par les femmes du village sont exposés : savon, labné, kechk, confiture, eau de rose, eau de fleurs d’oranger, etc. Situé à 30 m du télésiège des Cèdres, l’Ecoclub a été réhabilité grâce à une aide de World Vision. Il comporte quatre chambres à quatre lits et un dortoir qui peut accueillir neuf personnes. Ne soyez surtout pas écœurés par l’aspect délabré du centre. À l’intérieur, le charme est garanti ! Longue Vie, un endroit qui porte bien son nom À Bhersaf, à 15 km de la capitale, Longue Vie et Mont Joli, nichés dans la montagne du Metn, surplombent la côte libanaise. Deux bâtiments de charme, construits en pierre taillée et couverts de tuiles rouges qui caractérisent les régions de Bikfaya et de Beit Chabab, hébergent quelque quarante personnes du troisième âge, esseulées, légèrement malades ou en convalescence. Une équipe professionnelle s’occupe des pensionnaires. Elle est formée d’une ergothérapeute, d’une aérothérapeute, d’une diététicienne, d’un physiothérapeute, d’une infirmière en chef et d’un médecin qui visite le centre une fois par semaine. « Ce ne sont pas des personnes délaissées, insiste Mme Liliane Tyan, chargée de la communication et des relations publiques au centre. Au contraire, ce sont des veufs ou des veuves dont les enfants effectuent de nombreux allers-retours entre le Liban et l’étranger. » À Longue Vie, tout le monde connaît tout le monde. On y mange, discute, marche, s’amuse et chante ensemble. On y tombe aussi amoureux. « L’an dernier, un homme de 80 ans et une femme de 72 ans se sont épris l’un de l’autre, raconte Mme Tyan. Il fallait les voir ensemble ! Ils prenaient leur repas à deux, marchaient la main dans la main. Nous étions sûrs que leur aventure allait se terminer par un mariage. Malheureusement, il est décédé. » Un petit potager a été aménagé devant chacune des chambres à Longue Vie. « Ainsi, les pensionnaires peuvent faire du jardinage, explique M. Riad Fikani, directeur du centre. Ils aident même à la cueillette des fruits et des légumes. Quant aux femmes, elles fournissent des recettes et des astuces au chef cuisinier. » Il ajoute : « On a aménagé une promenade dans la forêt. Deux circuits, l’allée des aînés et l’allée des fatigués, sont proposés. Ils sont agrémentés de bancs et d’aires de repos. » Longue Vie est doté d’une bibliothèque, d’une vidéothèque, d’une salle de physiothérapie, d’une cafétéria et d’une petite chapelle où la messe est célébrée chaque dimanche par un curé de la région. Une clinique dentaire y a été également établie. Une annexe, Mont Joli, a été aménagée à proximité de Longue Vie. Le bâtiment compte 28 chambres, une salle de séjour et deux salles de conférences. Cette auberge accueille principalement les enfants des pensionnaires. Les jeunes, qui désirent fuir le vacarme de la ville, y sont également hébergés. Des prix spéciaux sont offerts aux groupes. À Mont Joli sont également organisés des séminaires et des conférences. Les projets futurs des gérants de Longue Vie et Mont Joli consistent à fonder une garderie permanente (24h/24h) en plus de celle qui existe. « Malheureusement, ce projet tarde à être concrétisé car nous manquons de fonds », avoue M. Fikani. Fondées en 1987 par Michel Louis Gemayel et son épouse, Madeleine, – également fondateurs du village SOS –, la maison de repos Longue Vie et l’auberge Mont Joli sont actuellement parrainées par leur fils Louis Gemayel et sa famille. Nada MERHI * Pour plus d’informations, appeler la FLAJ (Mlle Rita Baroud), de 9h à 16h, aux 01-366099; 01-369760. E-mail : lyhf@terra.net.lb
Vous avez envie de visiter le Liban et ne savez pas où loger ? Vous rêvez de passer un week-end en famille ou entre amis dans un village libanais sans pour autant dépenser des sommes considérables ? Vous cherchez à fuir la monotonie de votre quotidien et à vous rapprocher de la nature ? Huit auberges de jeunesse, implantées dans les quatre coins du pays (voir encadré),...