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Actualités - REPORTAGE

Sécurité routière - Contraventions plus lourdes et retrait éventuel du permis de conduire Un nouveau code de la route pour une meilleure protection des piétons(photos)

«Au Liban, les voitures ont plus de droits que les piétons ». Cette constatation, formulée par l’ambassadrice d’Australie Stéphanie Anna Shwabsky dans une lettre personnelle envoyée à l’une de ses connaissances, reflète bien une réalité qui s’avère, de jour en jour, encore plus dangereuse pour les piétons. Ces derniers ont des obligations certes, mais pratiquement aucun droit à la lumière de la législation libanaise. Une aberration qui a incité le président de la commission des Travaux publics et des Transports, Mohammed Kabbani, à aborder pour la première fois la question des droits des piétons, dans le cadre d’une réforme globale du code de la route entamée par cette commission. Les problèmes de la circulation et la sécurité des piétons ont fait récemment l’objet d’une série de réunions qui ont regroupé les membres de la commission et les experts concernés, décidés à trouver une solution à un problème endémique dont pâtissent les Libanais au quotidien. « Sur un ensemble de 310 clauses, le code de la route comprend un seul paragraphe dans le cadre d’un article unique sur les droits des piétons. Le reste concerne les véhicules, qui ont plus de droits que les personnes », indique le député Kabbani, convaincu qu’il est temps de remédier à cette lacune. À l’issue d’une réunion élargie tenue lundi 4 août dernier par la commission des Travaux publics et des Transports, à laquelle ont notamment participé plusieurs parlementaires, le directeur des Transports terrestres et maritimes, le directeur de la commission administrative de la circulation, ainsi qu’un représentant du CDR, Mohammed Kabbani a affirmé que « les droits des piétons constitue l’un des chapitres essentiels sur lesquels planchera la commission pour les mois à venir ». « Dans les pays développés, l’urbanisme et la gestion des espaces et des réseaux routiers doivent être au service des personnes en premier lieu. Quant aux véhicules, ils ne sont qu’un moyen de transport », a affirmé le député à l’issue de la réunion. C’est dans cette optique que les participants ont décidé de mettre en place un mécanisme nouveau qui pourrait apporter des réponses à un certain nombre de problèmes, tels que le manque d’espaces réservés aux piétons et aux handicapés. L’application de la loi et les sanctions à prévoir ont également fait l’objet d’un débat qui devrait aboutir, dans les semaines à venir, à des mesures concrètes, mises en place par des comités spécialisés. Cependant, la priorité a été donnée aux piétons, ont assuré les participants, d’où leur décision de « libérer immédiatement les trottoirs ». « Dans une première phase, nous nous pencherons principalement sur les sanctions à infliger à tous ceux qui se garent dans des endroits interdits, notamment sur les trottoirs », a précisé M. Kabbani. Pratiquement, cela signifie que les contraventions devront doubler, sinon tripler dans les jours à venir, sanctionnant tout conducteur qui se gare aux endroits interdits en envahissant les espaces prévus pour les piétons. « Nous avons même prévu le retrait du permis de conduire en cas de violation de la loi, une mesure à laquelle nous pourrions avoir recours dans un avenir proche si les amendes ne s’avèrent pas suffisamment dissuasives », ajoute M. Kabbani. Autre décision prise par la commission, l’amendement du code de la route, qui devrait être modifié en faveur des piétons qui jouiraient alors de plus grands espaces. « Il est étonnant de constater qu’aucune sanction n’est prévue par la loi à l’encontre de ceux qui portent atteinte aux piétons et à leurs droits » précise le député. « C’est à cette lacune que nous devons remédier », dit-il. À l’instar de la charte européenne pour les droits des piétons adoptée en 1988, le Liban aura bientôt sa propre charte, promettent également les membres de la commission. Parallèlement, des campagnes d’information destinées aux jeunes écoliers entre 12 et 15 ans, ainsi qu’aux forces de l’ordre, sont prévues au programme, dans le but de sensibiliser les uns aux dangers de la route, les autres, à la nécessité de l’application de la loi, chose qui n’a pas été faite jusqu’à présent. La décision d’interdire la circulation des motos et mobylettes entre 19h et 6h, prise en octobre 1995, n’a pratiquement jamais été respectée. D’où la nécessité de prendre des sanctions plus dures à l’encontre de ces derniers, une décision qui doit entrer en application d’ici à deux mois, « une fois les difficultés aplanies », précise M. Kabbani. Dossier à suivre. Je.J.
«Au Liban, les voitures ont plus de droits que les piétons ». Cette constatation, formulée par l’ambassadrice d’Australie Stéphanie Anna Shwabsky dans une lettre personnelle envoyée à l’une de ses connaissances, reflète bien une réalité qui s’avère, de jour en jour, encore plus dangereuse pour les piétons. Ces derniers ont des obligations certes, mais pratiquement...