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Actualités - CHRONOLOGIE

COMMÉMORATION - Les étudiants FL se souviennent du 7 août 2001 Appel à l’union des forces de l’opposition

Pour commémorer la rafle du 7 août 2001, la section estudiantine des Forces libanaises a organisé un meeting, à Antélias, auquel elle a convié toutes les personnes qui avaient été arrêtées l’année dernière. Des discours ont été prononcés par Claude Toufic Hindi, Hikmat Dib, responsable au sein du comité exécutif aouniste, et Selmane Samaha, responsable de la section estudiantine FL Samaha et Dib ont appelé dans leur discours à « l’union des forces de l’opposition, du courant souverainiste ». Au cours du meeting, de petits cadeaux souvenirs, qui portent l’inscription du thème de la réunion d’hier « nous ne nous mettrons pas à genoux, nous ne partirons pas, nous ne perdrons pas espoir » ont été distribués aux FL et aounistes arrêtés le 7 août. La plupart des jeunes qui ont reçu des cadeaux souvenirs étaient venus en groupes. Il semble que l’on se fait des amis à vie en prison… En août dernier, Rita avait seize ans. Elle a été arrêtée au siège des FL à Antélias. « Nous étions uniquement quatre filles au siège. » dit-elle, ajoutant : « On nous a conduites à Fayadiyé, puis au ministère de la Défense ». Rita et ses camarades ont été menottées, placées dans une cellule « qui puait », dit-elle. « Ils ne m’ont même pas autorisé à appeler mes parents. » Elle se souvient de la torture de l’interrupteur qui consiste à allumer et éteindre sans arrêt la lumière dans une cellule. Et puis « vers minuit et demi, on nous a mis, avec onze filles aounistes, dans un Rio de l’armée et on nous a carrément jetés au rond-point de Mkallès », raconte-t-elle. Rita et ses amies ont pris alors un taxi pour arriver au siège des FL à Antélias, où l’une de ses camarades détenues avait stationné sa voiture. Pour la jeune militante, la prison est une affaire bien normale : « Je ne suis ni la première ni la dernière », dit-elle tout simplement. Massoud, présent également hier, avait un peu moins de dix-huit ans en août dernier. « J’étais le plus jeune prisonnier, on a vite fait de me relâcher », dit-il, souriant. Mais durant deux jours et demi, il avait des menottes aux mains et les yeux bandés. « On m’avait interdit de parler aussi, mais je sais que j’étais dans un sous-sol où il faisait excessivement chaud », dit-il. A-t-il mangé ? « Bien sûr, en deux jours et demi, ils nous ont apporté une seule fois à manger », répond-il. C’est Claude Hindi qui a donné lecture du message des parents des détenus. Elle a indiqué que « le Liban est devenu le pays de la dictature par excellence, pire que les anciens régimes d’Amérique latine ou de l’ex-Union soviétique ». Elle s’est demandé quel avenir le Liban réserve aux générations futures, « auront-elles le droit de vivre dignement dans un pays souverain, ou devront-elles subir le sort de leurs parents, enlevés, emprisonnées, ou encore assassinés parce qu’ils ont eu le courage de lutter et de dire la vérité ? ». Elle a appelé les autorités « à permettre aux magistrats d’exercer librement leur métier et à mettre un terme à l’injustice ». Prenant la parole, le responsable aouniste, Hikmat Dib, s’est remémoré ses jours de détention. Il avait attendu cinq jours son interrogatoire. Et puis, il avait signé le procès-verbal de sa déposition sans qu’on lui ait permis de le lire. « J’ai fait confiance au gouvernement, aux services de renseignements, et à la justice », a-t-il dit. « Une fois relâché, j’ai raconté ma version, mais le tribunal militaire ne m’a pas cru ; il a fait confiance aux services de renseignements et au pouvoir. Peut-être qu’ils sont plus crédibles que moi », a-t-il relevé, ajoutant qu’au Liban « la Constitution, la loi, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice sont des affaires complètement gelées ». « Les choses ont bien changé depuis le temps où le président Assad disait que le Liban et la Syrie forment un seul peuple dans deux États », a encore indiqué Hikmat Dib affirmant que « l’on parle actuellement de la province de Damas formée de la Syrie et du Liban ; elle comprend une seule entité politique et sécuritaire dirigée par l’autorité syrienne de Damas ». « C’est donc la Syrie baassiste avec sa politique, son système et ses instruments qui gouverne le Liban », a-t-il dit, appelant enfin à l’union des forces de l’opposition. Cette idée sera reprise par Samaha, emprisonné durant trois mois et trois semaines, remis en liberté en novembre, et acquitté en juillet dernier dans l’affaire Hindi. Le cadre FL a indiqué qu’il « est impossible d’attendre qu’une conférence de réconciliation nationale soit organisée, que le Liban ne soit plus considéré comme une éventuelle carte syrienne à utiliser au cours des négociations de paix, que les résolutions onusiennes et que le Syrian accountabiliy act soient appliqués pour agir ». Selon lui, « le 7 août 2001 devrait marquer une nouvelle étape pour les forces de l’opposition et le mouvement souverainiste ». Il faudra apprendre des lourdes erreurs passées et « mettre en place une vision commune de l’avenir, de notre présence dans cette partie du monde », a-t-il dit, ajoutant que les mouvement de l’opposition « ont besoin d’élaborer un plan bien clair qui comportera des buts pratiques, précis et réalisables ». Soulignant qu’il « reste dans les prisons libanaises des prisonniers politiques et d’opinion », Samaha a rendu hommage à Toufic Hindi, Habib Younès, Antoine Bassil, et au chef des FL dissoutes, Samir Geagea, « qui est privé depuis sa détention de tous ses droits humanitaires », a-t-il dit. Patricia KHODER
Pour commémorer la rafle du 7 août 2001, la section estudiantine des Forces libanaises a organisé un meeting, à Antélias, auquel elle a convié toutes les personnes qui avaient été arrêtées l’année dernière. Des discours ont été prononcés par Claude Toufic Hindi, Hikmat Dib, responsable au sein du comité exécutif aouniste, et Selmane Samaha, responsable de la section...