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Actualités - CHRONOLOGIE

Médias - Le juge Madi fixe au 23 août le début du procès contre la MTV L’Ordre des avocats exhorte les Libanais à défendre, « unis », la liberté(photo)

Quatre jours après, les réactions aux poursuites engagées contre la MTV par le procureur général près la Cour de cassation de Beyrouth, Joseph Maamari, continuent de se faire entendre. Le député haririen de Beyrouth, Walid Eido, a affirmé que les médias libres sont bien moins « délétères » que les médias du pouvoir, et même que l’absence totale d’information. En appelant les médias à l’objectivité, la sincérité, l’anticonfessionnalisme... « Il aurait été préférable que la LBC et la MTV fussent interrogées en dehors du cadre de la justice, plutôt que de recourir au ministère public. Nous espérons simplement que la plainte ne dépasse pas le strict cadre légal », a-t-il déclaré. « Et si nous disons tout cela, c’est pour éviter que des voix s’élèvent pour soupçonner, une nouvelle fois, la justice. Et ce que nous craignons, c’est que les poursuites engagées aujourd’hui n’en annoncent d’autres, qui viseraient différents médias, ou qu’elles ne soient le prélude à la domestication de l’information. Que celle-ci ne soit plus qu’en les mains du pouvoir, quel qu’il soit », a précisé Walid Eido. Pour sa part, le président de l’Ordre de la presse, Mohammed Baalbacki, a estimé que « si l’on devait amender la loi sur l’audiovisuel », il fallait que les responsables concernés « le fassent dans le respect de la Constitution, pour éviter toute anicroche avec les médias – qui ne servirait en rien l’intérêt du pays ». Il a ensuite posé une série de questions, demandé qu’on lui réponde pourquoi les pays civilisés adoptent des lois, pourquoi ils les respectent, pourquoi le pouvoir judiciaire est un pouvoir politique indépendant, pérenne, et qui travaille en parallèle avec les autres pouvoirs... « Pourquoi le concept d’une loi flotte continuellement au Liban entre la confusion des textes, les ambitions politiques, les surenchères ? Est-ce que le fait d’engager des poursuites contre un média qui a outrepassé la loi fait partie, ou non, des prérogatives du ministre de l’Information ? Est-ce qu’il est autorisé à quelque service de sécurité que ce soit d’informer le pouvoir judiciaire d’une quelconque infraction à la loi sur l’audiovisuel ? », s’est, entre autres, demandé Mohammed Baalbacki. Quant à l’Ordre des avocats, il a mis en garde contre les tentatives de porter atteinte aux libertés publiques, et particulièrement à la liberté de l’information. Et rappelle, dans un communiqué publié hier, la nécessité d’éviter toute sélectivité lorsqu’il s’agit de poursuites judiciaires. Exhortant les Libanais, « quelle que soit leur appartenance », à rester solidaires et à défendre, unis, la liberté contre tous ceux qui voudraient la museler. Autre nécessité, selon le barreau de Beyrouth : celle de faire régner l’ordre, « parce qu’à la base de la paix civile, il y a l’entente nationale – un concept resté au stade de la théorie, pas plus, depuis l’accord de Taëf ». Enfin, le communiqué parle de la nécessité de faire en sorte que la justice soit l’unique instance de référence. « Voilà pourquoi l’Ordre des avocats appelle les juges à s’acquitter de leur mission en toute indépendance, loin de toute influence, à l’exception des données du dossier, et du texte de loi ». Quoi qu’il en soit, le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, a fixé au 23 août le démarrage de l’enquête dans le dossier de la MTV. Accusée, via l’émission Sondage (Istifta’) d’avoir « porté atteinte aux liens du Liban avec un pays-frère, ainsi qu’à la dignité du président de la République », d’avoir « insulté et humilié les services de sécurité », et d’avoir « menacé la paix civile ». Sont ainsi mis en cause par la justice : le directeur des programmes politiques Boulos Haddad, et le présentateur de l’émission, Ziad Noujeim. D’autre part, il est prévu que le tribunal des imprimés fixe aujourd’hui une date pour le début du procès en ce qui concerne les vidéos-clips diffusés durant la législative partielle du Metn par la MTV, qui a été ainsi accusée de publicité électorale illégale. Enfin, il va sans dire que bon nombre de députés profiteront de la séance plénière consacrée, aujourd’hui place de l’Étoile, à la privatisation de l’EDL, pour condamner vigoureusement, de l’intérieur de l’hémicycle, ce que la quasi-majorité des Libanais trouve inadmissible : l’atteinte aux libertés publiques en général, à celles de la presse et des médias en particulier.
Quatre jours après, les réactions aux poursuites engagées contre la MTV par le procureur général près la Cour de cassation de Beyrouth, Joseph Maamari, continuent de se faire entendre. Le député haririen de Beyrouth, Walid Eido, a affirmé que les médias libres sont bien moins « délétères » que les médias du pouvoir, et même que l’absence totale d’information. En...