Francophonie - Une trentaine de chefs d’État ou de gouvernement attendus sur 52 délégations participantes Lahoud fait du sommet d’octobre l’une de ses grandes priorités (photo)

Les préparatifs du sommet francophone, prévu les 19 et 20 octobre prochain, ont été hier au centre d’une réunion de travail à Baabda, sous l’égide du président de la République, Émile Lahoud, qui a décidé de faire de ce sommet l’une de ses préoccupations majeures pour les semaines à venir. Assistaient à la réunion le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, en charge de l’organisation du sommet, le représentant personnel du président Lahoud au sein du Conseil supérieur de la francophonie, Charles Rizk, la secrétaire du comité d’organisation du sommet, Leila Rizk, et plusieurs hauts fonctionnaires de la présidence de la République, nommément le brigadier Salem Abou Daher, directeur général de la présidence, Élie Assaf, directeur général des affaires économiques, sociales et pédagogiques, Maroun Haïmari, directeur du Protocole, le colonel Moustapha Hamdane, commandant de la Garde républicaine, et Rafic Chelala, conseiller de presse. Au cours de la réunion, M. Salamé a exposé les préparatifs en cours et évoqué les sujets qui seront à l’ordre du jour du sommet. Les réponses adressées au Liban par les pays membres de la francophonie sur leur niveau de participation ont également été examinées. M. Salamé a souligné qu’au vu de ces réponses, le sommet s’annonçait réussi. Les mesures logistiques convenues avec les ministères et les administrations concernées par l’organisation du sommet ont aussi été évoquées, ainsi que la coordination avec le ministère des Affaires étrangères sur les questions d’ordre politique et diplomatique. Les participants ont, en outre, évoqué les répercussions positives attendues du sommet sur les colonies libanaises dans les pays membres, notamment en Afrique. Le chef de l’État a souligné la nécessité d’une bonne coordination des préparatifs afin que celles-ci soient achevées quelques semaines avant la date prévue du sommet. Il a ajouté à ce propos qu’il entrerait lui-même prochainement en contact avec un certain nombre de dirigeants de pays francophones pour discuter avec eux des thèmes qui nécessitent un consensus préalable. De sources proches de la présidence de la République, on indique que le sommet francophone est actuellement l’un des trois dossiers majeurs qui sont en tête des priorités du chef de l’État, les deux autres étant les projets de développement et la crise régionale. Au sujet du sommet, des sources diplomatiques indiquent que les préparatifs sont déjà largement avancés et que la dernière touche a été mise au programme de la conférence. À ce propos, on apprend que des représentants de 52 États prendront part au sommet, parmi lesquels une trentaine de chefs d’État ou de gouvernement, et en premier lieu le président français Jacques Chirac et le Premier ministre canadien Jean Chrétien. Ces sources ajoutent que l’on s’attend également à « une représentation de haut niveau » pour les pays arabes membres de la francophonie, sans que l’on sache toutefois si les chefs d’État seront présents, en particulier le président égyptien Hosni Moubarak qui, on s’en souvient, n’était pas venu à Beyrouth pour le sommet arabe de mars dernier. Sur un autre plan, les sources diplomatiques soulignent que le sommet francophone pourrait être l’occasion de « réconciliations » entre divers pays africains, tout comme le sommet arabe avait vu des rapprochements entre certains États de la ligue. Le sommet verra également l’élection d’un nouveau secrétaire général de la francophonie pour succéder à Boutros Boutros-Ghali. Le nom de l’ancien président sénégalais Abdou Diouf est de plus en plus cité à ce propos. M. Diouf vient de bénéficier du soutien déclaré du Liban et il semble, selon les mêmes sources, que les groupes africain et arabe, ainsi que la France, se préparent à appuyer sa candidature. Enfin, on indique, toujours de mêmes sources, que les questions économiques occuperont une place privilégiée dans les débats, ainsi que dans les discussions bilatérales qui auront lieu en marge du sommet. Dans ce cadre, M. Lahoud a d’ores et déjà demandé à ses services de lui préparer un état des lieux des relations économiques entre le Liban et chacun des pays membres de la francophonie qui lui permettra d’engager des pourparlers pour tenter d’approfondir ces liens.