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Actualités - CHRONOLOGIE

Médias - Addoum s’étonne de la position du ministre de l’Information Aridi : Certains hauts responsables veulent régler des comptes personnels avec la MTV

Certains cercles du pouvoir semblent vouloir engager le pays sur la voie d’une bataille qui pourrait avoir pour objectif de juguler la liberté d’information, la cible immédiate étant, pour l’heure, la LBC et la MTV. Les propos tenus samedi par le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, tendent à confirmer cette thèse. M. Aridi a insinué que certains hauts responsables ont des comptes personnels à régler avec la MTV et que, de ce fait, il ne pouvait avaliser les poursuites contre la chaîne privée, d’autant, a-t-il précisé, que les charges retenues contre la MTV sont antérieures au 11 juillet dernier, date butoir pour la relance, selon M. Aridi, de l’application de la loi sur l’audiovisuel. Le ministre de l’Information a, d’autre part, déploré le fait qu’il n’ait pas été informé au préalable de la démarche du parquet contre la MTV. En soirée, le procureur général de la République, Adnane Addoum, s’est étonné des propos de M. Aridi, soulignant qu’il n’était pas tenu d’informer le ministre des poursuites judiciaires et qu’en tout état de cause, le parquet ne pouvait reconnaître l’existence de dates butoirs pour l’application de la loi. Le procureur général près la cour d’appel de Beyrouth, Joseph Maamari, avait engagé jeudi dernier des poursuites contre la MTV pour atteinte « aux relations du Liban avec un pays ami (la Syrie), à la dignité du chef de l’État et aux services de sécurité ». La MTV est également accusée d’avoir diffusé d’une manière partiale des clips électoraux pour promouvoir la candidature de M. Gabriel Murr lors du dernier scrutin partiel du Metn-Nord. Cette offensive politique contre les médias audiovisuels et la liberté d’information, en général, a été dénoncée par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, dans son homélie dominicale, de même qu’elle a suscité un tollé dans les milieux parlementaires et politiques (voir par ailleurs). Mais c’est la réaction du ministre de l’Information qui a surtout attiré l’attention des observateurs. Au cours d’une conférence de presse tenue samedi au Park Hotel de Chtaura, M. Aridi a exprimé sa désapprobation au sujet des poursuites engagées contre la MTV car ces poursuites ne s’inscrivent pas « dans le sillage de la décision prise en Conseil des ministres ». Et M. Aridi d’expliquer à ce sujet : « Le 11 juillet constitue une date charnière du fait de la décision prise en Conseil des ministres (d’appliquer la loi sur l’audiovisuel à partir de cette date). Pendant un an et sept mois, nous avons assisté à des tiraillements et aux tentatives de certaines parties au pouvoir de s’en prendre au gouvernement. Il est vrai que certains médias ont commis des fautes au cours de cette période. Mais les ingérences de certains pôles du pouvoir dans les affaires des médias ont rendu impossible l’application de la loi. Lorsque l’État viole la loi, je ne peux pas demander aux organes d’information de l’appliquer. » Et M. Aridi d’ajouter : « Cette situation a duré longtemps, jusqu’au 11 juillet. Je considère cette date comme une étape importante car le Conseil des ministres a décidé alors, après un long débat, d’appliquer la loi (sur l’audiovisuel) à tous les médias, sans exception et loin de toute attitude arbitraire. Nous avons ainsi commencé le 11 juillet à appliquer la loi. » En ce qui concerne les poursuites contre la MTV, M. Aridi a déclaré : « Nul n’a informé le ministre de l’Information de ces poursuites. Les charges concernant le scrutin législatif et les clips électoraux remontent à une période antérieure au 11 juillet. De ce fait, je refuse catégoriquement cette mesure (les poursuites judiciaires). Si certains attendent les médias au tournant, je m’y opposerai en tant que ministre de l’Information et je les attendrai moi-même au tournant. Certains pensent qu’ils peuvent exploiter l’affaire de la LBC pour s’attaquer à la MTV parce qu’ils ont des comptes personnels à régler avec cette chaîne. Qu’ils règlent leurs comptes, mais pas au détriment des décisions du Conseil des ministres ou des médias. Ce sera alors réellement les libertés qui seront en jeu. » En soirée, le juge Addoum a répondu à M. Aridi, soulignant que le parquet avait engagé des poursuites contre la MTV dans le cadre de ses prérogatives, indépendamment de l’existence ou non de dates butoirs. « Dans l’application de la loi, il n’y a pas de date et d’échéances, a souligné M. Addoum. S’il existe une raison d’État qui impose de surseoir à l’application de la loi, le parquet est disposé à collaborer et à tenir compte de ce facteur. Mais dans ce cas, nous n’avons fait qu’accomplir notre mission », a déclaré M. Addoum, qui a précisé que le parquet n’était pas tenu, de par la loi, à informer le ministre de l’Information de la décision d’engager des poursuites contre la MTV.
Certains cercles du pouvoir semblent vouloir engager le pays sur la voie d’une bataille qui pourrait avoir pour objectif de juguler la liberté d’information, la cible immédiate étant, pour l’heure, la LBC et la MTV. Les propos tenus samedi par le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, tendent à confirmer cette thèse. M. Aridi a insinué que certains hauts responsables ont...