Médias - Le ministre de l’Information reconnaît que l’État a longtemps violé la loi Le pays à la veille d’une nouvelle bataille des libertés

Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a donné le ton. En soulignant que certains hauts responsables veulent régler des comptes personnels avec la MTV, il a voulu laisser entendre que les poursuites judiciaires engagées contre la LBC et la MTV sont motivées beaucoup plus par des calculs d’ordre personnel que par une volonté d’appliquer la loi. Il reste que le pays risque bel et bien de se diriger vers une nouvelle bataille des libertés. Car l’amalgame opéré aussi aisément entre les rivalités de clans et la gestion des affaires publiques peut facilement déboucher sur une répression des libertés lorsque celles-ci sont perçues comme un danger par certains cercles du pouvoir. Ce dérapage peut s’avérer d’autant plus dangereux que de nombreux responsables se montrent souvent très peu sourcilleux dans l’application de la loi, comme le souligne M. Aridi. Un ministre reconnaît publiquement que l’État a violé pendant longtemps les lois en vigueur : l’aveu est peut-être surréaliste, mais il en dit long sur l’état d’esprit de certains hauts responsables concernant la liberté d’expression. Page 2