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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - Berry et Joumblatt confirment le rapprochement entre le chef de l’État et le Premier ministre La détente entre Baabda et Koraytem favorisera le déblocage de nombreux dossiers gelés(photo)

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, est déterminé à assainir le climat politique local et à donner une impulsion nouvelle à la vie politique dans le pays, assure-t-on de sources proches de Baabda. La réunion de franche explication qu’il a eue, mardi, avec le chef du du gouvernement, Rafic Hariri, s’inscrit dans ce cadre et si l’entretien – qui intervient après une longue période de guerre larvée entre les deux hommes – a donné le sentiment que les deux dirigeants ont décidé d’ouvrir une nouvelle page dans leurs rapports, les propos du président de la Chambre, Nabih Berry, et du leader du PSP, hier, après leurs entretiens à Baabda, l’ont confirmé. Les querelles politico-politiciennes ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Du moins, jusqu’à nouvel ordre. La conséquence directe et tangible du nouveau rapprochement entre Baabda et Koraytem sera le déblocage d’une série de dossiers gelés depuis des mois, parce qu’il était pratiquement impossible de les traiter avec la persistance des tiraillements entre les chefs de l’État et du gouvernement. Il faudra surtout s’attendre à une reprise du train de nominations diplomatiques et à une réactivation des dossiers à même d’assurer des fonds à l’État, en particulier ceux de la privatisation de la MEA et des empiètements sur le domaine public maritime, souligne-t-on de sources politiques. Selon ces sources, la prochaine étape sera marquée par une « entente et une coopération (entre Baabda et Koraytem) dans un climat de détente » qui ne manquera pas d’alléger sensiblement, voire de lever les pressions exercées depuis quelque temps sur la livre en raison des dissensions politiques locales qui ont coûté cher au Trésor. De mêmes sources, on a indiqué que l’assainissement des relations entre le général Lahoud et M. Hariri a été favorisé par le dénouement de la crise du cellulaire dans la mesure où il s’est opéré conformément au texte de la loi. On a aussi écarté la possibilité de nouvelles querelles tant que les textes de loi seront respectés à la lettre. Ce climat à l’apaisement a été répercuté par le président de la Chambre, au terme de son entretien hebdomadaire avec le général Lahoud. La nature même de l’entrevue était différente de celles qui l’avaient précédée. M. Berry a en effet profité du nouveau rapprochement entre Baabda et Koraytem pour insister auprès du président sur la nécessité de relancer sans tarder une série de dossiers en suspens. « Je dois dire que ce qui favorise un nouvel élan dans le pays, c’est l’harmonie constatée actuellement en Conseil des ministres ainsi que la concorde (entre la présidence du Conseil) et la première magistrature », a-t-il déclaré aux journalistes sur le perron de Baabda. « Voilà pourquoi, a ajouté le président de la Chambre, j’ai souligné la nécessité – et je compte en parler au chef du gouvernement aussi – d’une reprise des nominations diplomatiques et juridiques. La représentation diplomatique libanaise à l’étranger ne doit plus rester tronquée, surtout auprès des capitales et des organisations (internationales) principales. » Démission municipale collective M. Berry, qui a plus tard communiqué aux députés qu’il a reçus, place de l’Étoile, l’évolution positive des rapports entre Baabda et Koraytem, a aussi indiqué qu’il a également souligné devant le président Lahoud la nécessité d’un déblocage des fonds dus aux municipalités, laissant entendre que les présidents des municipalités envisagent même une démission collective pour protester contre le gel des sommes que le ministère des Finances est supposé leur verser. Il a indiqué que le chef de l’État partage son point de vue et qu’ils ont pris contact avec M. Hariri à ce sujet. Autre sujet abordé par M. Berry avec le président, le dossier des minibus roulant au mazout. Le chef du Parlement s’est prononcé résolument pour l’importation du gazole « propre » qui sera employé, selon lui, par les minibus, les bus et les camions de l’armée. « Sans cela, il n’y aura pas de justice », a-t-il dit, en laissant entendre qu’il est injuste que les minibus roulant au mazout soient interdits de circuler alors que cette interdiction ne s’applique pas aux bus employant le même carburant. Il a exprimé le souhait que le Conseil des ministres examine cet après-midi la possibilité d’importer du gazole. Avec le chef du PSP, c’est l’ensemble de l’actualité politique locale qui a été passée en revue. M. Walid Joumblatt n’a pas caché sa satisfaction face à la détente qui s’annonce sur le plan politique et à son impact sur le pays. Le leader druze, qui a eu un entretien d’une heure et demie avec le président, a été retenu à déjeuner par son hôte. Dans sa déclaration à la presse à sa sortie de Baabda, il a insisté sur le fait que MM. Lahoud et Hariri étaient tous deux satisfaits de la discussion qu’ils ont eue mardi. « Le chef de l’État a exposé son point de vue et ses orientations depuis qu’il était à la tête de l’armée, affirmant que seul l’intérêt du pays l’importe. M. Hariri a lui aussi expliqué ses convictions. Il y a eu entre les deux dirigeants un échange de vues, dans un climat de franchise, à même de faciliter nombre de choses dans le pays », a indiqué M. Joumblatt, précisant qu’il a affirmé devant le chef de l’État « les constantes (de sa politique) auxquelles nous restons attachés ». La date du 7 août Il a rappelé que sa présence à Baabda coïncide avec la première commémoration, le 7 août 2001, de la tournée du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, dans la montagne. « L’année dernière, il y a eu une confirmation de la réconciliation nationale à la faveur de la visite du patriache et aujourd’hui, il y a une confirmation des constantes nationales », a-t-il dit, estimant qu’il n’existe « aucune contradiction entre les deux dates ». Selon lui, les abus (rafles dans les rangs de l’opposition, agressions contre des opposants) commis par les services consécutivement à la visite paroissiale « ont été réglés par le chef de l’État qui a pris les mesures qui s’imposent de manière à ne pas porter préjudice au moral de la troupe surtout que nous sommes tous soucieux de préserver la dignité de l’armée et son rôle national ». « En tout état de cause, a-t-il ajouté, ce qui s’est passé le 7 août dernier ne justifie pas ce qui se passe aujourd’hui. Nous n’oublions pas que des éléments extrémistes avaient insulté l’an dernier le président alors qu’il se trouvait à Deir el-Qamar, ce que nous n’avons pas accepté et ce que nous refusons toujours aujourd’hui. » Il a aussi annoncé qu’une délégation des notables du Chouf rendra visite au général Lahoud lorsqu’il s’installera au palais de Beiteddine, dans les tout prochains jours, afin de lui souhaiter la bienvenue. M. Joumblatt a par ailleurs affirmé avoir débattu avec le chef de l’État du dossier des carrières, soulignant que la décision de fermer de ces sites « est définitive et irrévocable ». Il a aussi indiqué qu’il a discuté avec lui de l’affaire des empiètements sur le domaine public maritime dont le règlement peut drainer d’importantes sommes au Trésor. Selon des sources politiques proches de la présidence, l’activité politique des derniers jours à Baabda, où l’évêque maronite d’Antélias, Mgr Youssef Béchara, a été également reçu, est amenée à se poursuivre, le président Lahoud souhaitant consolider, à travers ses consultations avec divers pôles, le climat d’entente dans le pays.
Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, est déterminé à assainir le climat politique local et à donner une impulsion nouvelle à la vie politique dans le pays, assure-t-on de sources proches de Baabda. La réunion de franche explication qu’il a eue, mardi, avec le chef du du gouvernement, Rafic Hariri, s’inscrit dans ce cadre et si l’entretien – qui intervient...