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Actualités - CHRONOLOGIE

Crime de Mazraa - L’Ordre de la presse met en garde contre toute exploitation confessionnelle L’État appelé à châtier les coupables, non les médias

Le crime de Mazraa qui a coûté la vie à huit personnes continue de susciter des réactions qui, tout en étant unanimes dans leur condamnation du massacre, n’en comportent pas moins certaines divergences. En effet, alors que l’Union catholique internationale de la presse (UCIP) appelle l’État à « châtier ceux qui portent atteinte aux libertés, et non les médias », l’Ordre de la presse, de son côté, met en garde ces mêmes médias contre toute « exploitation confessionnelle » du crime. Entre-temps, le ministre de la Justice, Samir Jisr, a reçu hier copie de la décision de transmettre ce dossier devant la Cour de justice. Il a aussitôt transmis le texte au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), accompagné de la recommandation de désigner l’avocat général près la cour d’appel de Beyrouth, Jihad Wadi, comme juge d’instruction près la Cour de justice. Le CSM se réunit aujourd’hui mardi, à midi, pour statuer sur cette recommandation. Dans un communiqué publié aujourd’hui, l’UCIP a estimé qu’il existe « une campagne orchestrée par certains symboles du pouvoir sous le prétexte du maintien de l’ordre et qui a atteint son paroxysme au lendemain du crime commis par Ahmed Mansour ». Cette campagne, ajoute le communiqué, « vise à faire jouer le rôle de bouc émissaire aux médias, surtout ceux de l’opposition, chaque fois que le pays se trouve en proie à une crise interne ». « Dans les pays démocratiques, les médias sont au service de la paix et de la stabilité, sur base des trois grands principes de la vérité, de la justice et de la liberté, ce qui nécessite une collaboration étroite avec l’État au service de la société et non à celui de quelques dirigeants. Par contre, les régimes totalitaires sévissent contre les médias chaque fois que surgit un conflit entre le point de vue des médias et leurs intérêts personnels », poursuit le communiqué. L’UCIP estime que « l’État ne doit pas faire assumer aux médias le fardeau de ses erreurs et doit donc sévir contre ceux qui portent atteinte aux libertés au lieu de s’en prendre aux médias » avec qui il devrait, au contraire, collaborer. Le communiqué conclut en affirmant que le fait de réclamer de certains médias qu’ils annulent le préambule à leur journal télévisé et de leur définir des lignes rouges à ne pas dépasser « indique que la société libanaise n’a pas encore atteint le niveau requis de stabilité ». Pour sa part, l’Ordre de la presse s’est félicité de la décision de déférer le dossier du crime de Mazraa devant la Cour de justice « pour accélérer l’enquête et rendre un verdict équitable quels que soient les motifs qui ont incité le coupable à accomplir son crime ». Réuni sous la présidence de M. Mohammed Baalbaki, le conseil de l’Ordre a dénoncé « le crime odieux, qui a été condamné par toutes les tranches de la population libanaise ». Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, le conseil de l’Ordre a réitéré son « attachement inconditionnel à la liberté de la presse et au refus de toute censure préalable », invitant toutefois les médias à « éviter de tomber, volontairement ou non, dans le piège consistant à attiser les dissensions confessionnelles ». D’autre part, le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, a assuré hier, dans une interview accordée à la radio La Voix du Liban, que « les instances sécuritaires ont décidé d’établir des normes précises pour l’octroi de permis de port d’armes », précisant que ces normes entreront en vigueur « dès le début de l’année prochaine ». Ainsi, a-t-il poursuivi, « le nombre de permis délivrés tombera de 80 000 à moins de 10 000 ».
Le crime de Mazraa qui a coûté la vie à huit personnes continue de susciter des réactions qui, tout en étant unanimes dans leur condamnation du massacre, n’en comportent pas moins certaines divergences. En effet, alors que l’Union catholique internationale de la presse (UCIP) appelle l’État à « châtier ceux qui portent atteinte aux libertés, et non les médias »,...