Pakradouni plaide en faveur d’un changement de gouvernement

Le chef du parti Kataëb, Karim Pakradouni, a plaidé pour l’établissement d’un plan économique et pour une réforme administrative, reprenant ainsi deux idées développées par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, lors de son discours à l’occasion de la fête de l’armée. Il a cependant jugé nécessaire un changement de gouvernement, « qui a échoué sur le double plan politique et économique », avant que ces deux projets ne soient mis à exécution. « Il faut qu’une action silencieuse et sérieuse soit menée pour changer le gouvernement au plus vite, étant donné l’entente politique qui prévaut actuellement entre les chefs de l’État et du gouvernement. L’équipe actuelle a démontré son incapacité à régler les problèmes économiques et politiques qui se posent. La vie politique s’est dégradée au point que le confessionnalisme et le sectarisme sont devenus prioritaires au lieu de l’entente et de la réconciliation nationales escomptées. La crise économique affecte toutes les couches sociales. La pauvreté, le chômage et l’émigration se sont exacerbés et la classe moyenne est en voie de disparition », a déclaré M. Pakradouni lors de son intervention au cours de la réunion conjointe hebdomadaire du conseil central et du bureau politique kataëb. Selon lui, trois éléments sont fondamentaux pour sortir le Liban des crises dans lesquelles il se débat : « élaborer un plan économique aux objectifs bien précis, réfomer sérieusement l’Administration et instaurer un équilibre national dans tous les établissements et les institutions publics, en commençant par assurer une meilleure représentation des chrétiens à travers un nouveau gouvernement ». Tout en se félicitant ensuite de « la clôture » de l’affaire de la téléphonie mobile, M. Pakradouni a mis en garde contre toute crise politique qui émergerait à chaque ouverture d’un dossier de privatisation d’un service public. Il a ensuite fait part aux personnes réunies des résultats de la visite des membres du bureau politique kataëb au patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à qui ils avaient communiqué la teneur de leur entretien, à Damas, avec le président syrien, Bachar el-Assad. M. Pakradouni a rendu un vibrant hommage au cardinal Sfeir, assurant que « les Kataëb se tiennent à ses côtés en vue d’une unification des rangs et du discours chrétiens ». Il a jugé « nécessaire de renoncer aux calculs mesquins et individuels qui portent préjudice au pays et d’œuvrer pour consolider l’unité nationale qui garantit l’indépendance, la souveraineté, la stabilité et les spécificités du Liban ». Après avoir annoncé que le parti a décidé de suivre de près les dossiers de la naturalisation et de la décentralisation administrative, le responsable phalangiste a invité le Conseil d’État à se dépêcher de se prononcer au sujet du recours en invalidation du décret de naturalisation (1994) qui lui avait été présenté, en « l’annulant partiellement ou entièrement pour que seuls ceux qui méritent d’obtenir la nationalité libanaise puissent la garder ». « Le décret de naturalisation arbitraire en vertu duquel des centaines de milliers de personnes ont obtenu la nationalité libanaise, a-t-il relevé, n’a pas tenu compte du tissu social libanais et de la spécificité de l’identité libanaise. » M. Pakradouni a en outre invité le gouvernement et le Parlement à adopter la loi sur la décentralisation administrative « avant la fin de cette année pour que les élections des conseils des cazas puissent se dérouler simultanément avec les municipales, en 2004 ». Il s’est félicité ensuite du nombre de personnes qui ont assisté à l’ouverture des locaux du régional kataëb de Médawar, estimant que la présence d’une foule « prouve la popularité du parti et démontre que la base Kataëb est proche de son commandement légitime ». M. Pakradouni a annoncé une série de cérémonies similaires au cours de cet été.