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Actualités - CHRONOLOGIE

Angela Gheorghiu et Roberto Alagna dans un programme entièrement italien Un concert porté à bout de bras par deux stars de l’opéra(photo)

Les amoureux transis du monde lyrique, Angela Gheorghiu et Roberto Alagna, ont enthousiasmé les quelque 2 000 personnes qui se sont déplacées pour écouter, samedi dernier à Baalbeck, leur programme entièrement italien. À 20h30 précises, le chef d’orchestre italien Giorgio Croci entame, avec les musiciens du Symphonique national, l’admirable ouverture de La Traviata. Une prestation plutôt décevante aussitôt effacée par l’entrée sur scène du couple. Le ténor sicilien, tout de noir vêtu et boitillant avec panache, après sa récente chute sur les planches des Chorégies d’Orange, a donné une très belle version du « Parigi, o cara » en duo avec sa femme, bien plus réservée que lui, habillée d’une robe bleue et rose en mousseline légère. Leurs timbres, qui vont ensemble comme une paire de gants, et l’intensité dramatique qu’ils arrivent à rendre sont allés droit au cœur. Le public se souviendra particulièrement du solo du ténor, « O fede negar potessi », extrait de Luisa Miller ; du magnifique duo d’Otello, « Gia nella notte densa » pendant lequel les deux chanteurs ont impressionné par leurs impeccables tenues de fin de note ; et d’« Un bel di », la célèbre aria de Madame Butterfly, dont Angela Gheorghiu a donné une interprétation à son image : pleine d’espoir passionné. Erreurs grossières Grâce à la bonne humeur et au talent du duo, les erreurs grossières de direction de Giorgio Croci ont été pardonnées par un amphithéâtre conquis. Reprendre trois fois le dernier mouvement de « Vogliatemi bene » (Madame Butterfly) aurait été passible de mort subite dans tout autre salle ou espace de concert. Parmi les cinq rappels, un inexplicable « Come prima », mais sans lequel le public libanais n’adoube pas un chanteur classique. Et comme Angela Gheorghiu et Roberto Alagna leur en ont offert non pas une, mais deux versions, ils sont devenus d’authentiques héros, applaudis à pleines mains et relâchés avec difficulté. Pour pallier la quasi-inexistence de l’orchestre et de son chef, l’heure et demie de concert a été portée à pleins bras par les deux stars. Celles-ci ont largement prouvé qu’elles méritaient leur succès international, chacune avec sa personnalité : réservée et remarquablement technicienne pour Angela Gheorghiu, expansive et puisant ses racines dans l’instinct pour Roberto Alagna. Cependant, une partie de l’auditoire a pu reprocher, à juste raison, un certain manque d’émotion dans l’interprétation des arie – trop lisse, trop parfaite, flirtant parfois dangereusement avec le morceau de bravoure. Pour la trouver, elle doit aller voir le film de Benoît Jacquot, Tosca, dans lequel la soprano roumaine et le ténor sicilien, qui ont tous les deux la fièvre du jeu dans le sang, donnent leur pleine mesure. Diala GEMAYEL
Les amoureux transis du monde lyrique, Angela Gheorghiu et Roberto Alagna, ont enthousiasmé les quelque 2 000 personnes qui se sont déplacées pour écouter, samedi dernier à Baalbeck, leur programme entièrement italien. À 20h30 précises, le chef d’orchestre italien Giorgio Croci entame, avec les musiciens du Symphonique national, l’admirable ouverture de La Traviata. Une...