Communautés - Le discours du patriarche « beaucoup plus national que communautaire », estime Battle Sfeir : « Comment expliquer le crime de Mazraa ? »

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a commenté le crime commis à la mutuelle des instituteurs du secteur privé à Mazraa, et estimé qu’il existe « plusieurs points d’interrogation » sur le sort des indemnités de plus de 50 000 enseignants. Assisté de Mgr Checrallah Harb, le cardinal Sfeir a célébré hier l’office divin à Dimane, en présence de l’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle, du chef du parti Solidarité, Émile Rahmé, et d’une foule de fidèles. Dans son homélie basée sur l’encyclique du pape Léon XIII régissant les rapports entre employeurs et employés, Mgr Sfeir s’est demandé « comment trouver une explication au crime effroyable qui a été commis la semaine dernière et qui a coûté la vie à huit personnes. Surtout que de nombreux points d’interrogation se posent sur le sort des indemnités des 50 000 enseignants du secteur privé. La caisse des indemnités de fin de service, dont les avoirs sont estimés à 215 milliards de livres libanaises, bénéficie d’un budget annuel de 64 milliards, avec un chiffre d’affaires mensuel de près de 5 milliards. Le détail de tous ces comptes était stocké dans un ordinateur qui a été totalement détruit par une balle. Oui, de nombreuses questions se posent, qui nécessitent des réponses ». Mgr Sfeir avait entamé son homélie par un mot de bienvenue adressé à M. Battle. « Nous sommes heureux, Monsieur l’Ambassadeur, que vous soyez parmi nous pour vous associer à nos prières pour la paix dans le monde, dans notre région et dans notre pays. Vous qui êtes un croyant, réalisez nécessairement l’importance de la paix qui est le plus beau cadeau offert par le ciel à l’humanité. Puisse Dieu exaucer nos prières communes », a ajouté le patriarche maronite. Avant la messe, Mgr Sfeir s’était entretenu, une heure durant, avec le diplomate américain qui a déclaré à sa sortie de Dimane : « J’ai été très heureux de rencontrer le patriarche Sfeir et de participer à l’office divin. Notre rencontre s’est déroulée dans une atmosphère de franchise totale et a porté sur tous les sujets de l’heure. Le discours du patriarche est beaucoup plus national que communautaire et cela nous a permis de nous exprimer en toute franchise. » D’autre part, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, qui s’exprimait à l’occasion d’un service funèbre à Meiss el-Jabal, a lui aussi commenté le crime de Mazraa, assurant que sa communauté est très éloignée de tout esprit sectaire.