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Actualités - OPINION

Exécutif Les tiraillements au sein du pouvoir mis en veilleuse ?

D’aucuns, comme l’ancien président de la Chambre Hussein Husseini, estiment que le problème de la privatisation du secteur de la téléphonie mobile est loin d’être résolu. Il a été seulement reporté à une date ultérieure, plus précisément au 31 août. On aura compris en tout cas que l’affaire du cellulaire n’est que l’une des manifestations d’une guerre en bonne et due forme entre les pôles du pouvoir, une guerre qui a commencé en fait le jour du discours d’investiture prononcé par le président de la République, le général Émile Lahoud. Ce dernier a d’ailleurs renouvelé son engagement à entreprendre une réforme administrative radicale qui serait accompagnée de l’élaboration d’un plan de redressement économique. Mais l’application de ce plan est évidemment tributaire de l’édification de l’État de droit, une nécessité maintes fois réitérée par le président Lahoud qui avait ainsi déclaré le 1er août dernier, à l’occasion de la fête de l’armée : « Pouvons-nous aller de l’avant en l’absence d’un climat politique sain, d’une réforme administrative sérieuse et efficace et d’un plan économique moderne ? » Les milieux politiques, qui se réfèrent aux propos tenus par M. Lahoud à Fayadiyé, rappellent aussi que ce dernier avait insisté une fois de plus sur l’importance de l’État de droit par opposition à l’État miné par le confessionnalisme. En d’autres termes, il est impossible désormais pour le président de la République d’envisager une collaboration avec le Premier ministre Rafic Hariri en l’absence du climat politique sain qu’il évoque dans son allocution du 1er août. Or il est évident que ce sont les tiraillements et les conflits au sein de l’Exécutif qui empoisonnent le climat politique, et qu’une réforme administrative sérieuse se heurte sans cesse à de nombreux obstacles politiques ou confessionnels. Les propos du président Lahoud concernant la nécessité d’élaborer un plan économique moderne peuvent être interprétés comme une critique à peine voilée du caractère improvisé des mesures économiques adoptées par le cabinet Hariri. La gestion de la crise économique Le chef du gouvernement estime toutefois que les reproches faits à la gestion économique du pays sont injustifiés car, selon lui, ils ne tiennent pas compte des progrès réalisés dans ce domaine. Preuve en est, par exemple : la taxe sur la valeur ajoutée qui s’est avérée être un succès alors qu’on avait mis en doute la capacité du ministère des Finances à pouvoir s’en tirer à bon compte dans cette affaire. En effet, les résultats de la mise en application de cette taxe ont dépassé toutes les espérances. Cette nouvelle charge fiscale a permis ainsi d’augmenter substantiellement les recettes de l’État et d’assainir la situation financière et économique du pays de sorte qu’il est possible à présent d’envisager une réduction du déficit budgétaire. Par ailleurs, le chef du gouvernement s’est déjà dit déterminé à réduire de 10 % les dépenses de l’État en 2003. Du reste, le ministre des Finances, Fouad Siniora, constate une amélioration de la situation économique et s’attend à une croissance de 2,5 % pour cette année. Il souligne d’autre part l’amélioration dans la perception des recettes publiques. M. Siniora relève dans ce cadre que les revenus de l’EDL ont augmenté d’environ 7 à 8 milliards de LL par mois grâce à une meilleure perception des factures d’électricité. Selon le ministre des Finances, il est essentiel d’éliminer tous les obstacles sur la voie de l’organisation de la conférence de Paris II. Cette conférence est d’autant plus importante pour le Liban que le gouvernement espère obtenir des pays donateurs des prêts dont l’intérêt ne dépasserait pas les 5 à 7 %. D’où une baisse du déficit budgétaire. Dans certains milieux économiques, on estime toutefois qu’on ne peut espérer une amélioration dans ce domaine tant que les différends politiques persistent. Ces conflits entravent en effet le mouvement des investissements et nuisent à la réputation économique du pays. La question est de savoir à présent si d’autres batailles – après celle du cellulaire – sont à prévoir dans le cadre de la guerre interminable qui oppose certains pôles du pouvoir. Si on peut effectivement considérer que le dossier de la téléphonie mobile est clos – du moins dans son aspect politique –, il reste encore de nombreux dossiers susceptibles de déclencher des tiraillements au sein du pouvoir, qui dégénèreraient eux-mêmes en une véritable guerre politique. Celle-ci se prolongerait alors jusqu’à la fin du mandat présidentiel et se terminerait forcément par un vainqueur et un vaincu. Émile KHOURY
D’aucuns, comme l’ancien président de la Chambre Hussein Husseini, estiment que le problème de la privatisation du secteur de la téléphonie mobile est loin d’être résolu. Il a été seulement reporté à une date ultérieure, plus précisément au 31 août. On aura compris en tout cas que l’affaire du cellulaire n’est que l’une des manifestations d’une guerre en...