Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Infrastructure - Lahoud a donné, samedi, le coup d’envoi de l’exécution d’un projet vieux de 45 ans Le barrage de Chabrouh assurera les besoins en eau du Kesrouan et du Metn jusqu’en 2025(photos)

Les localités du Kesrouan ont réservé un accueil chaleureux au président Émile Lahoud, venu samedi en grandes pompes donner le coup d’envoi à la construction du barrage de Chabrouh, dans la région de Faraya. Un projet qui dort dans les tiroirs de l’administration publique depuis près de 45 ans et dont la réalisation, prise en charge par le consortium franco-libanais Dumez-Moawad-Eddé, a été placée par le chef de l’État sous le signe du développement équilibré. Le barrage de Chabrouh représente l’une des plus anciennes doléances des habitants du Kesrouan. Il permettra d’emmagasiner près de 8 millions de mètres cubes d’eau par an, de sorte que les cazas du Kesrouan et du Metn bénéficieront d’un approvisionnement en eau potable de 60 000 mètres cubes par jour. Les besoins en eau de ces deux cazas seront ainsi assurés jusqu’en 2025. Le projet prévoit, parallèlement au barrage proprement dit, la construction d’un lac d’une capacité de 8 millions de mètres cubes. Deux sources assureront le débit d’eau nécessaire au lac : la source de Wadi Chabrouh (2,5 millions de mètres cubes par an) et celle de Nabeh el-Laban (5,5 millions de mètres cubes par an). Des installations pour canaliser l’eau de Nabeh el-Laban jusqu’au lac seront construites, en sus d’une station d’épuration de l’eau qui devrait traiter 60 000 mètres cubes par jour. L’exécution de l’ensemble de ce projet s’inscrit dans le cadre d’un plan décennal mis au point par le ministère de l’Énergie et de l’Eau, prévoyant la construction de trente barrages et lacs artificiels dans différentes régions du pays de manière à éviter le gaspillage des ressources en eau et rationaliser l’exploitation des richesses hydrauliques du pays. De Zouk Mosbeh à Faraya, en passant notamment par Jeïta, Ajaltoun, Reyfoun et Achkout, les axes routiers et les ronds-points étaient ornés, depuis la fin de la semaine dernière, d’arcs de triomphe, de drapeaux libanais, de banderoles et de portraits géants du président Lahoud. Accompagné du vice-Premier ministre, Issam Farès, le chef de l’État s’est arrêté, en route pour Faraya, à Zouk Mosbeh, Jeïta et Achkout. D’importantes mesures de sécurité ont été prises lors du passage du convoi présidentiel qui était surveillé par des hélicoptères de l’armée libanaise qui survolaient sans relâche la région. À Zouk Mosbeh, au début de la montée du Christ-Roi, le président Lahoud a été accueilli par le ministre Georges Frem, le député de Jbeil, Abbas Hachem, le président de la Ligue maronite, l’émir Harès Chéhab, ainsi que par les présidents et les membres des conseils municipaux de Jounieh et de Zouk Mosbeh. À l’arrivée du convoi présidentiel, la fanfare de Kfarzebiane a exécuté l’hymne national et des enfants de la région ont ensuite offert des bouquets de fleurs au chef de l’État. Prenant la parole devant le président Lahoud, le vice-président de la municipalité de Zouk Mosbeh, Georges Moghamès, a prononcé une courte allocution dans laquelle il a souligné que la lutte contre la pollution constitue l’une des principales doléances des habitants du Kesrouan. Il a relevé sur ce plan que l’exécution des projets de développement nécessite un « climat politique stable ». M. Moghamès a dénoncé à ce propos les surenchères et les polémiques qui enveniment souvent les rapports entre les hauts responsables. La deuxième étape du convoi présidentiel a été le rond-point de Jeïta où le général Lahoud a salué personnellement certains habitants qui lui ont lancé des fleurs et des pétales, pendant que la fanfare de la localité jouait des hymnes et des chansons patriotiques. Au rond-point de Achkout, des délégations de plusieurs villages du Kesrouan attendaient le chef de l’État, qui a été accueilli par les notables de la région ainsi que par l’ancien député Georges Kassab et plusieurs candidats aux dernières élections législatives, notamment MM. Henry Sfeir, Joseph Aboucharaf et Clovis el-Khazen. Après les traditionnelles danses folkloriques, le président de la municipalité de Achkout, Jean Rizk, a prononcé un discours de circonstance dans lequel il a remercié le président Lahoud pour ses efforts visant à réaliser, après des années d’attente, le projet de barrage de Chabrouh. L’arrivée à Chabrouh C’est vers 12 heures 10 que le chef de l’État est arrivé à Chabrouh où une tribune officielle, ornée des couleurs libanaises, avait été dressée pour la cérémonie de pose de la première pierre du barrage. Étaient présents à cette cérémonie, outre M. Issam Farès, les ministres de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Beydoun, de la Culture, Ghassan Salamé, de l’Environnement, Michel Moussa, des Travaux publics, Negib Mikati, de l’Industrie, Georges Frem, le ministre d’État Pierre Hélou, les députés Neematallah Abi Nasr, Farès Souhaid, Nazem Khoury, Mansour Ghanem el-Bone, Farès Boueiz, Abbas Hachem, Farid el-Khazen, Mohammed Kabbani, l’ancien député Camille Ziadé, Mgr Antoine Andari, représentant le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le supérieur général de l’Ordre des moines maronites libanais, le père Athanasios Jalkh, le chargé d’affaires près l’ambassade de France, M. Christian Tistou, le président du syndicat des rédacteurs, Melhem Karam, le président de l’Ordre de la presse, Mohammed Baalbacki, le président de la Ligue maronite, l’émir Harès Chéhab, le président du parti Kataëb, Karim Pakradouni, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires. Au début de la cérémonie, le président de la municipalité de Faraya Jean Bteiche, a souligné, dans son allocution, que le barrage de Chabrouh est un projet qui profitera à tous les Libanais, et non pas seulement aux habitants du Kesrouan. Il a indiqué que le conseil municipal de Faraya a décidé, en date du 31 mai dernier, de nommer le barrage de Chabrouh-Faraya « projet de développement Émile Lahoud ». Prenant à son tour la parole, le président de la fédération des municipalités du Kesrouan-Ftouh, M. Nohad Nawfal, a remercié le président Lahoud au nom de « tous ceux qui attendent depuis près de 50 ans l’exécution du projet de construction du barrage de Chabrouh ». M. Nawfal a, d’autre part, rappelé les principales doléances des municipalités du Kesrouan, notamment le versement par l’État des fonds municipaux et la lutte contre la pollution, plus particulièrement le règlement du problème causé par la fumée de la centrale électrique de Zouk « qui pollue l’atmosphère dans un rayon de quinze kilomètres », a précisé M. Nawfal. Quatre décennies de gaspillage Le directeur général de l’équipement au ministère de l’Énergie et de l’Eau, M. Fady Comair, a ensuite pris la parole pour souligner que l’emmagasinage de 8 millions de mètres cubes par an, de manière à assurer 60 000 mètres cubes par jour d’eau potable, permettra d’assurer les besoins en eau de la région du Kesrouan et du Metn jusqu’en 2025. M. Comair a souligné que le lancement du plan décennal pour la gestion et l’exploitation des ressources en eau du pays mettra un terme à quatre décennies de gaspillage. « D’énormes quantités d’eau ont été gaspillées au cours de ces quarante années, à raison d’un milliard de mètres cubes d’eau par an, dans toutes les régions, a déclaré M. Comair. Durant les quatre dernières décennies, près de 40 milliards de mètres cubes d’eau ont été gaspillés. Si l’on considère que le revenu d’un mètre cube par an est de 100 dollars, on en déduit que l’absence de politique hydraulique visant à construire des barrages et des lacs a coûté au Liban près de 4 000 milliards de dollars. Sans compter l’énergie électrique qui aurait pu être produite et qui est estimée à 500 MW par an. La production de cette énergie n’aurait pratiquement rien coûté à l’État ». En conclusion, M. Comair a souligné que la construction du barrage de Chabrouh constitue « un cadeau du président Lahoud aux habitants de la région ». Le ministre de l’Énergie et de l’Eau a ensuite pris la parole pour mettre l’accent sur le fait que la construction du barrage de Chabrouh s’inscrit dans le cadre d’un plan plus vaste visant à construire une trentaine de barrages et de lacs afin d’emmagasiner près de 800 millions de mètres cubes d’eau, de manière à assurer les besoins en eau du pays au cours des 20 prochaines années. La première phase de ce plan prévoit la construction des barrages de Chabrouh, de Kayssamani et de Yammouné, a indiqué M. Beydoun, qui a souligné que l’exécution de tout projet de développement nécessite l’existence d’une administration publique capable d’assurer le suivi des projets en question. « Après la fin de la guerre, a déclaré à ce propos M. Beydoun, le Liban a investi près de 7 milliards de dollars dans des projets d’infrastructure et de services, mais l’impact de ces investissements au niveau du citoyen est resté limité en raison du fait que la réalisation de ces projets ne s’est pas accompagnée de la mise en place d’une administration capable de gérer et d’assurer le suivi nécessaire. » Le discours de Lahoud La cérémonie de pose de la première pierre s’est achevée par le discours du président Lahoud, qui a souligné que la construction du barrage de Chabrouh ne représente pas uniquement la solution au problème de l’approvisionnement du Kesrouan et du Metn en eau, mais il constitue également l’illustration de la politique de développement équilibré qui concerne toutes les régions. « En donnant une suite favorable à une revendication des habitants du Kesrouan qui remonte à plus de 45 ans, l’État apporte la preuve qu’il est soucieux de développer les régions défavorisées, d’une part, et d’exécuter les projets qui servent les intérêts de toute la population, d’autre part. » Le chef de l’État a souligné que la crise économique que traverse le pays « ne signifie pas que l’État doit s’abstenir d’exécuter les projets productifs, surtout si les crédits sont dépensés pour la réalisation des projets adéquats ». « Cela explique mon insistance à rationaliser et orienter les dépenses de façon à exécuter des projets dans le cadre d’un programme clair et transparent, fixant une échelle des priorités sur des bases rationnelles. » Le président Lahoud a, par ailleurs, affirmé qu’il veillera personnellement à la bonne exécution du projet de Chabrouh, dans le cadre des délais prévus. Il a précisé sur ce plan qu’il avait donné ses instructions aux administrations concernées afin qu’elles examinent les projets que lui a soumis la délégation des municipalités du Kesrouan-Ftouh qui lui a rendu visite récemment. En conclusion, le chef de l’État a déclaré que le projet du barrage de Chabrouh devra servir d’exemple aux projets similaires dans les autres régions du pays. Signalons enfin qu’à l’issue de la cérémonie, le président Lahoud s’est rendu à Faqra, où il a assisté, en présence des ministres Georges Frem et Ghassan Salamé et des députés Abbas Hachem et Farid el-Khazen, à une courte cérémonie marquant l’inauguration d’une artère principale portant son nom.
Les localités du Kesrouan ont réservé un accueil chaleureux au président Émile Lahoud, venu samedi en grandes pompes donner le coup d’envoi à la construction du barrage de Chabrouh, dans la région de Faraya. Un projet qui dort dans les tiroirs de l’administration publique depuis près de 45 ans et dont la réalisation, prise en charge par le consortium franco-libanais...