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Actualités - OPINION

Émigration - La diaspora reste divisée Fouad Turk s’efforce de réédifier l’ULCM

Unification de la diaspora, en base de constantes primordiales. Réhabilitation qualitative des légations libanaises, notamment au niveau du personnel. Refondation de l’Union libanaise culturelle dans le monde, actuellement en charpie. Dépolitisation, et déconfessionnalisation de la question de la naturalisation des émigrés d’origine libanaise. Telles sont, en résumé, les résolutions publiées par le premier congrès de l’émigré national social tenu au Marriott. Sur ce dossier, un avis autorisé, celui de M. Fouad Turk. L’ancien secrétaire général du palais Bustros est en effet chargé d’une mission précise : recomposer, réunifier et réorganiser l’ULCM. Cet organisme, on le sait, est actuellement disloqué. Et le chef de l’État, indique l’ancien diplomate, refuse bien évidemment de parrainer tout congrès, toute conférence, tant que la recimentation n’a pas été accomplie. À cette fin, M. Turk prévoit de mettre sur pied un comité groupant des délégués des deux parties en conflit. Pour régler le litige à l’amiable. Et élaborer de nouveaux statuts, avant de faire élire un nouveau directoire. M. Turk rappelle que le Liban est l’un des rares pays dont la population émigrée est plus nombreuse que la résidente. Il souligne les énormes potentialités de l’émigration libanaise. Qui produit un peu partout des chefs d’État, de gouvernement, des ministres, des députés, des sénateurs, des nababs, des artistes, des sommités des professions libérales, des officiers supérieurs, etc. Cependant, poursuit M. Turk, il faut distinguer entre l’expatrié et l’émigré. Dans ce sens que le premier terme désigne celui qui a certes quitté le pays, mais pourrait y retourner. Alors que le deuxième vocable, plus global, comprend également celui qui vit pour toujours ailleurs, parfois depuis plusieurs générations. Donc celui qui est d’origine, mais pas forcément de nationalité, libanaise. La différence se reflète d’ailleurs sur un plan purement géographique. En Amérique du Sud ou en Australie, l’émigration est généralement définitive. Tandis que l’Afrique, si mouvementée, n’est le plus souvent qu’un lieu de (long) passage pour les Libanais, qui s’en retournent au pays dès fortune faite. Il en va de même pour les pays du Golfe ou pour l’Europe. Bien évidemment, indique encore M. Turk, il faut également dissocier entre celui qui n’a que la nationalité libanaise, celui qui a une double nationalité et celui qui n’a qu’une nationalité étrangère. Quoi qu’il en soit, les Libanais du dehors ont, depuis l’origine, lancé de prestigieux organes de presse comme le Ahram, le Hilal du Caire ou le Houda de New York. Ils ont également fondé des clubs célèbres comme le Montelibano du Brésil. Et nombre d’associations, mais rarement bien organisées ou regroupées, à l’insigne exception du regroupement consociatif des États-Unis. Qui arbore un sigle assez étrange, Fiel (pour Fédération internationale des émigrés libanais). L’ULCM pour sa part a été créée en 1960, à l’époque du cabinet des quatre (Karamé, Oueyni, Gemayel, Eddé). Ses premiers pas ont été supervisés, pendant quatre ans, par le ministre des Affaires étrangères. Puis un conseil supérieur fut élu par les émigrés eux-mêmes. Ses statuts précisent qu’elle constitue une organisation apolitique non gouvernementale. Elle a organisé durant son âge d’or nombre de congrès réussis, notamment pour les médecins, les avocats, les ingénieurs, les hommes d’affaires et les jeunes d’origine libanaise. Mais naturellement la guerre domestique a répercuté ses ravages sur la diaspora et partant sur l’ULCM. Après Taëf, sous le président Hraoui, l’on a séparé les services de l’émigration des AE, pour en faire un département à part entière. Dont le premier titulaire avait été Rida Wahid. Chiite, comme le directeur général du ministère, alors que l’écrasante majorité de la diaspora est de confession chrétienne. Ce qui avait porté M. Wahid à rendre son tablier, pour se raviser ensuite et geler sa démission. Il y avait eu ensuite un conflit aigu de prérogatives entre le nouveau ministère et les Affaires étrangères. De plus, le chef de la diplomatie de l’époque, M. Farès Boueiz, s’était élevé contre l’hérésie consistant à nommer des attachés à la diaspora à l’extérieur, nombre de gouvernements estimant qu’il y avait là intrusion dans les affaires intérieures de leurs pays. L’on s’est décidé finalement, comme on sait, à rattacher de nouveau les services de l’émigration au ministère des Affaires étrangères. Mais, entre-temps, l’ULCM s’était scindée en deux. Une partie soutenue par les AE et l’autre par l’Émigration. D’où paralysie totale de l’organisation. Il y a deux ans, sur invitation des présidents Lahoud et Hoss, des représentants des deux camps se sont retrouvés à Beyrouth. Pour décider de déléguer à M. Turk tous les pouvoirs du conseil supérieur et de s’en remettre à lui côté résurrection. E.K.
Unification de la diaspora, en base de constantes primordiales. Réhabilitation qualitative des légations libanaises, notamment au niveau du personnel. Refondation de l’Union libanaise culturelle dans le monde, actuellement en charpie. Dépolitisation, et déconfessionnalisation de la question de la naturalisation des émigrés d’origine libanaise. Telles sont, en résumé, les...