Réactions - « Un crime israélo-américain », estime Beydoun Manifestations palestiniennes contre le « massacre » de Gaza

Des milliers de réfugiés palestiniens ont manifesté hier dans plusieurs camps du Liban contre le « massacre commis par Israël » lundi à Gaza, où un raid aérien a fait 15 morts et une centaine de blessés. Près de 25 000 Palestiniens ont défilé dans les rues des camps de Rachidiyé et Bass, près de Tyr, à l’appel du mouvement islamiste palestinien Hamas. À Rachidiyé, 200 enfants en treillis militaires, portant des armes en plastique et le front ceint d’un bandeau sur lequel était écrit : « Jérusalem, nous arrivons pour te libérer » ont marché en tête de la manifestation. Les manifestants ont scandé : « Les juifs massacrent les femmes et les enfants ». À Aïn el-Héloué, le plus grand camp de réfugiés palestiniens au Liban, près de Saïda, plusieurs milliers ont défilé à l’appel de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Les manifestants ont appelé à « riposter au massacre en renforçant l’intifada ». Des manifestations similaires se sont déroulées dans les camps de Baddaoui et Nahr el-Bared au Liban-Nord, contrôlés par les organisations palestiniennes prosyriennes. Les participants ont appelé à la « résistance », comme « seule riposte au massacre ». Le raid visait Salah Chéhadé, chef de la branche armée du mouvement radical Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, qui a été tué, ainsi que sa femme et une de ses filles. Il s’agit de l’opération de liquidation la plus sanglante menée par Israël depuis le début de l’intifada, en septembre 2000, ayant touché 14 civils non visés. « Un message US » Selon cheikh Mohammed Hussein Fadlallah, le raid aérien israélien de Gaza était « couvert par les États-Unis ». « Ce massacre prouve une fois de plus que les États-Unis couvrent les actes meurtriers d’Israël. Le soutien américain à Israël dépasse tout entendement et frappe l’Administration américaine du sceau de la honte », a déclaré hier cheikh Fadlallah à la presse. « C’est un message de la part des États-Unis, qui se préparent à perpétrer des massacres de plus grande envergure contre les Arabes et les musulmans », a-t-il ajouté, en allusion aux menaces de frappe américaine contre l’Irak. Pour le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, qui s’est étonné du « mutisme arabe », il s’agit d’« un grand crime commis de concert par Israël et les États-Unis ». Il a insisté sur la nécessité d’« une position arabe unifiée pour réclamer le jugement des auteurs du massacre, car la Cour pénale internationale est habilitée à les poursuivre ». M. Mohammed Yaghi, député du Hezbollah, a estimé que « le massacre sanglant perpétré par l’ennemi sioniste vient s’ajouter à la longue liste des tueries inscrite à son actif » et a dénoncé l’appui inconditionnel des États-Unis à Israël. L’intifada, a-t-il assuré, « constitue l’unique moyen susceptible de mettre un terme au massacre des civils palestiniens ».