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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Chypre - Lahoud a regagné Beyrouth après sa visite d’État de trois jours Vers une coopération renforcée entre Beyrouth et Nicosie (photos)

Le chef de l’État, Émile Lahoud, a achevé hier une visite d’État de trois jours à Chypre et regagné Beyrouth après avoir exprimé sa « grande satisfaction » à l’égard des résultats auxquels a abouti cette visite, la première de son mandat dans l’île voisine. M. Lahoud, qui a eu hier un dernier entretien avec son homologue chypriote, Glafcos Cléridès, au palais présidentiel de Nicosie, a quitté Chypre en milieu de matinée, en compagnie de son épouse, Andrée, et de la délégation qui l’accompagnait, comprenant notamment le vice-président du Conseil, Issam Farès, le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, et le directeur général de la Sûreté générale, Jamil Sayyed. Selon un communiqué de la présidence de la République, M. Lahoud a estimé que la visite a « jeté les bases d’une relation solide, consolidé la coopération entre les deux pays voisins et pavé la voie à une ère d’action commune au service des objectifs auxquels croient les deux États ». Faisant État d’une « concordance de vues sur tous les sujets évoqués » lors de ses entretiens successifs avec le président Cléridès, M. Lahoud s’est tout particulièrement félicité des trois accords de coopération signés vendredi entre les deux pays, estimant que ces conventions portaient les relations libano-chypriotes « à un niveau élevé de progrès et de coordination ». Ces accords portent sur la coopération culturelle bilatérale, la lutte contre les stupéfiants et le crime organisé et, enfin, le rapatriement des immigrés clandestins. De source officielle chypriote, on indique qu’une commission conjointe devrait voir le jour pour mettre sur pied un mécanisme de coopération destiné à faire appliquer ces textes. Pour sa part, M. Hammoud a indiqué que les entretiens de Nicosie ont permis de mettre en chantier trois nouveaux projets d’accord qui devront être conclus lors d’une prochaine visite à Beyrouth du ministre chypriote des Affaires étrangères, Ioannis Cassoulidès, et dont la date n’a pas été précisée. Ces accords, qualifiés d’« extrêmement importants » par le chef de la diplomatie, porteront sur les transports et sur la garantie des investissements et dépôts des Libanais et des Chypriotes dans les deux pays. Visite à Troodos Samedi, M. Lahoud avait entamé la deuxième journée de sa visite d’État en recevant à l’hôtel Hilton de Nicosie, où était descendue la délégation libanaise, le président Cléridès, accompagné de son épouse, Lilla. Après une réunion de courte durée, les deux présidents, leurs épouses, les membres de la délégation libanaise et d’autres responsables chypriotes se sont rendus en convoi jusqu’à la localité de Troodos, dans la chaîne de montagnes centrale de Chypre, à près d’une heure de voiture de la capitale. Là, ils ont visité la résidence du fondateur de la République chypriote, l’archevêque Makarios III (décédé en 1977), avant d’effectuer une halte au palais présidentiel d’été. Puis ce fut la descente vers Limassol, la deuxième ville de Chypre, sur le littoral sud de l’île, où M. et Mme Cléridès ont offert un déjeuner à l’hôtel Atlantic Bay en l’honneur du couple présidentiel libanais. La veille au soir, le président chypriote avait offert en son palais de Nicosie un dîner d’État à M. Lahoud, en présence de nombreuses personnalités politiques, religieuses, militaires et diplomatiques. Près de 180 personnes ont pris part à ce banquet, au cours duquel M. Cléridès a souligné dans une allocution la qualité « des liens amicaux tissés par l’histoire et la géographie » entre le Liban et Chypre. Il a aussi noté que les deux petits pays voisins ont connu la guerre civile, l’invasion militaire, les destructions, l’occupation, les exodes de populations et les pertes importantes en vies humaines, rappelant que la journée de samedi marquait le 28e anniversaire du début de l’invasion turque qui allait conduire, au cours de l’été 1974, à la division de l’île en deux zones, chypriote-turque sur un tiers du territoire au nord (reconnue seulement par Ankara) et chypriote-grecque au sud. « Le Liban et Chypre ont souffert pendant trop longtemps des injustices dues au recours illégal à la force. Tous deux vivent dans un environnement marqué par l’insécurité et les menaces constantes », a dit M. Cléridès. Pour sa part, M. Lahoud a estimé, dans son intervention, que les deux pays partageaient en commun « bien davantage qu’une simple proximité géographique » et que tous deux avaient « triomphé du postulat selon lequel la force prime le droit ». Le chef de l’État devait, en outre, saisir une nouvelle fois l’occasion pour exprimer la gratitude du Liban pour l’accueil réservé par Chypre aux dizaines de milliers de Libanais qui s’y étaient réfugiés à un moment ou un autre de la guerre, apportant leur contribution au formidable développement économique que l’île a connu au cours des deux dernières décennies. Demain, visite d’État en Algérie Le chef de l’État doit se rendre demain mardi en Algérie, pour une autre visite d’État de deux jours, à l’invitation du président algérien Abdel-Aziz Bouteflika. Une délégation officielle de haut niveau accompagnera le président Lahoud au cours de ce voyage. Le chef de l’État craint une explosion régionale Le président Émile Lahoud a exprimé sa crainte d’une explosion au Proche-Orient en l’absence de progrès tangibles vers une solution globale du conflit israélo-arabe, dans un entretien avec l’AFP hier peu avant son départ de Nicosie. « Si la situation n’évolue pas, la région va s’acheminer vers plus de tension et une explosion (possible) d’autant plus qu’Israël exploite les événements du 11 septembre pour imposer sa volonté à ses voisins », a déclaré M. Lahoud. « Je suis inquiet pour la région », a-t-il insisté, estimant que « la guerre menée par le Premier ministre israélien (Ariel Sharon) contre les Palestiniens a notamment pour objectif de torpiller l’initiative de paix arabe ». M. Lahoud faisait référence à l’initiative du prince héritier saoudien, Abdallah ben Abdel-Aziz, adoptée sous forme de plan au sommet arabe de Beyrouth en mars. Ce plan, proposant à Israël des relations normales avec l’ensemble des pays arabes contre son retrait de tous les territoires occupés en 1967, n’a pas suscité l’enthousiasme de l’État juif et se heurte à l’indifférence de Washington. Concernant la situation à la frontière avec Israël, M. Lahoud a affirmé que « le calme y règne depuis longtemps » et que « les tensions ne sont provoquées que par des incursions israéliennes ou des provocations contre les membres de la résistance » libanaise, a-t-il dit. Il a à cette occasion défendu le Hezbollah. « Nous n’avons cessé de répéter que le Hezbollah n’avait aucune activité en dehors du conflit israélo-arabe », a dit M. Lahoud, affirmant que ses actions « n’étaient pas terroristes » mais qu’il s’agissait de « faits de résistance ». Il a balayé les pressions destinées à interdire le Hezbollah, les qualifiant de « campagne sioniste visant à déformer les faits et à détourner l’attention de ce qui se passe dans les territoires palestiniens ». Concernant les camps de réfugiés palestiniens au Liban, M. Lahoud a indiqué que Beyrouth n’avait pas l’intention de désarmer les combattants qui y vivent mais il a affirmé que l’État libanais n’accepterait pas qu’« ils se transforment en repaires pour les repris de justice et les auteurs d’atteintes à la sécurité du pays ». Le chef de l’État a d’autre part défendu une nouvelle fois les liens étroits entre le Liban et la Syrie, face aux appels à un rééquilibrage de ces relations. « Parler de rééquilibrage de ces relations est déplacé, étant donné que l’équilibre marque ces relations », a-t-il dit. Sur le plan économique, M. Lahoud s’est prononcé en faveur d’une « action rapide et réaliste » pour redresser l’économie et qualifié de « signe de confiance dans l’économie libanaise » la tenue avant la fin de l’année d’une réunion de donateurs connue sous le nom de Paris II. Il a préconisé d’accompagner le plan de privatisations du gouvernement de Rafic Hariri par des « mécanismes pour en garantir le succès ».
Le chef de l’État, Émile Lahoud, a achevé hier une visite d’État de trois jours à Chypre et regagné Beyrouth après avoir exprimé sa « grande satisfaction » à l’égard des résultats auxquels a abouti cette visite, la première de son mandat dans l’île voisine. M. Lahoud, qui a eu hier un dernier entretien avec son homologue chypriote, Glafcos Cléridès, au palais...