Opposition Abinasr et le PNL critiquent le communiqué des muftis

Le député Nehmétallah Abinasr et le Parti national libéral ont critiqué hier le communiqué que le Conseil des muftis avait publié mercredi dernier concernant le congrès de l’Union maronite mondiale organisé récemment à Los Angeles. Les dignitaires sunnites avaient notamment reproché aux participants à cette réunion de chercher à demander « l’aide des Américains, acquis aux thèses sionistes ». M. Abinasr a qualifié de « dangereux » cet aspect du communiqué, d’autant plus que, selon lui, l’instance sunnite « menace implicitement de revoir le concept de l’entité libanaise ». Le député a en outre affirmé que « les chrétiens n’ont jamais demandé une aide extérieure au détriment de leurs compatriotes, contrairement à d’autres qui ont battu des records dans ce domaine ». Il a précisé dans une déclaration à la presse : « Nous aurions aimé ne pas avoir à commenter le dernier communiqué du conseil des muftis, dans la mesure où nous étions persuadés que des personnalités sunnites se chargeraient elles-mêmes d’y réagir. (...) Mais du moment qu’elles se sont abstenues de le commenter, cela signifie que ces personnalités sont convaincues des idées formulées par le Conseil des muftis », a ajouté M. Abinasr avant de poursuivre : « Une telle attitude met en danger l’entente nationale, du fait même que ce communiqué accuse de trahison l’autre partenaire de la nation ». De son côté, le Parti national libéral a dénoncé « l’obstination de certaines parties à attiser les tensions confessionnelles ». Au terme de sa réunion hebdomadaire tenue hier sous la présidence de Dory Chamoun, le parti a refusé d’entrer dans le jeu des « polémiques confessionnelles et sectaires qui donnent du pays l’image d’une nation divisée et incapable de se gouverner ». Selon lui, une telle attitude « favorise l’autorité dominante et justifie ses ingérences dans le pays ». « Elle donne raison d’autre part à l’ennemi israélien qui rejette la société pluraliste et la coexistence », ajoute le communiqué.