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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Chypre - Le chef de l’État a entamé sa visite de trois jours à Nicosie Lahoud-Cléridès : des entretiens « constructifs » pour l’avenir des relations bilatérales(photos)

C’est une visite placée sous le signe d’une consolidation très concrète des relations libano-chypriotes que le président de la République, Émile Lahoud, a entamée hier à Nicosie. Une visite d’État de trois jours qui, dès ses premières heures, a vu la signature entre les deux pays voisins de trois accords de coopération dans des domaines qui, comme c’est le cas pour la question des immigrés clandestins, avaient, à plusieurs reprises par le passé, nui aux liens d’amitié traditionnels qui les unissent. Accompagné de son épouse, Andrée Lahoud, et d’une délégation comprenant notamment le vice-président du Conseil, Issam Farès, le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, et le directeur général de la Sûreté générale, Jamil Sayyed, le chef de l’État a été accueilli à son arrivée à l’aéroport de Larnaca par le chef de la diplomatie chypriote, Ioannis Cassoulidès. Après une courte pause à Larnaca, c’était, une demi-heure plus tard, l’arrivée au Hilton de Nicosie, une capitale aux rues décorées de drapeaux libanais et chypriotes, puis au palais présidentiel, où le président chypriote, Glafcos Cléridès attendait son homologue libanais. Après des allocutions de bienvenue et une cérémonie au pied de l’immense statue du fondateur de la République de Chypre, l’archevêque Makarios, dont le président Lahoud a honoré la mémoire en y déposant une couronne, les entretiens officiels ont commencé, en présence des principaux membres de la délégation et, du côté chypriote, de plusieurs membres du gouvernement. Au cours de ces discussions, M. Lahoud a transmis au président Cléridès les remerciements du Liban pour l’accueil réservé par l’île aux Libanais pendant les années de guerre. Il l’a également invité à effectuer une visite d’État au Liban après les deux visites privées qu’il avait effectuées en 1998 et en 2001. La question des nouvelles modalités d’octroi de visas d’entrée aux Libanais désireux de se rendre à Chypre a été évoquée lors de ces entretiens par la partie libanaise. Pendant de longues années, le voyageur libanais pouvait obtenir son visa aux entrées de l’île, notamment à l’aéroport de Larnaca, mais depuis peu, et pour des raisons liées au développement des relations entre Chypre et l’Union européenne, il lui faut s’acquitter de cette formalité auprès du consulat chypriote à Beyrouth. Accueillant positivement la démarche libanaise, la partie chypriote s’est engagée à prendre des mesures destinées à faciliter l’octroi de visas aux Libanais. Elle a également promis d’assouplir les conditions posées à l’atterrissage à l’aéroport de Larnaca des avions privés en provenance de Beyrouth. Trois accords de coopération Aussitôt après les entretiens, s’est tenue la cérémonie de signature des trois accords de coopération, cosignés tous les trois par le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud et, du côté chypriote, par les ministres des Affaires étrangères, M. Cassoulidès, de l’Intérieur, Andreas Panayiotou, et de l’Éducation et de la Culture, Ouranios Ioannidès. Le premier accord est relatif à la lutte contre l’usage illégal et le trafic de stupéfiants et d’hallucinogènes et contre le crime organisé. Le second porte sur la coopération bilatérale en matière d’éducation, de culture et de science et, enfin, le troisième stipule le rapatriement des immigrés clandestins. Ce dernier accord impose au pays signataire d’où partent des immigrés clandestins d’accepter que ceux-ci soient refoulés par l’autre pays signataire et donc de les rapatrier. Plusieurs incidents de ce type ont empoisonné ces dernières années les relations entre les deux pays. Le scénario est quasiment toujours le même : des immigrés clandestins, infiltrés au Liban à travers la frontière poreuse de l’est et du nord, s’embarquent – au prix fort et tout aussi clandestinement – en un point de la côte libanaise et se dirigent vers l’ouest – Chypre ou le sud de l’Italie – avec pour destination finale souhaitée, l’Europe du nord. À l’issue de la cérémonie de signature, les présidents Lahoud et Cléridès ont échangé des décorations avant de tenir une conférence de presse commune, au cours de laquelle M. Cléridès a qualifié les entretiens de « très constructifs » et souligné « le climat amical » qui les a entourés. « Les relations entre Chypre et le Liban se caractérisent par l’amitié, la confiance mutuelle, la compréhension et l’assistance fraternelle dans tous ses aspects », a ajouté M. Cléridès. Selon lui, « le meilleur exemple de la profondeur de ces relations et de l’importance de notre coopération commune réside dans le grand nombre de Libanais qui sont venus à Chypre, notamment durant les années difficiles que le Liban ami a connues, et qui, pour plusieurs d’entre eux, s’y trouvent encore aujourd’hui ». Se déclarant « très satisfait » de la signature des trois accords de coopération, qui « consolident les relations bilatérales », M. Cléridès a indiqué avoir examiné avec son « ami », le président Lahoud, les développements internationaux, notamment au Proche-Orient, ainsi que la question chypriote, à propos de laquelle les deux parties sont parvenues, selon lui, à « une vision commune ». Rappelons que l’île est divisée depuis l’intervention turque de 1974. Le Liban, à l’instar de la communauté internationale (à l’exception de la Turquie), ne reconnaît comme légitime que le gouvernement chypriote-grec. Prenant la parole à son tour, M. Lahoud, qui a qualifié les discussions d’« excellentes », a estimé que les accords signés « ont jeté les bases de notre future coopération ». « Il est impératif de promouvoir les relations entre nos deux pays », a ajouté le chef de l’État. Il a dit avoir eu « des discussions constructives » sur le Proche-Orient et le problème de la division de Chypre avec M. Cléridès. L’entretien a été axé sur « la situation grave et inquiétante au Proche-Orient », a-t-il en outre indiqué, soulignant « la nécessité du retour à la table des négociations sur la base des résolutions internationales stipulant le retrait total » d’Israël des territoires arabes occupés depuis 1967, « le refus de la colonisation et le retour des Palestiniens à leur terre ». Il a par ailleurs souligné l’importance de l’initiative de paix entérinée par le sommet arabe de Beyrouth en mars dernier et la nécessité de l’adopter si « l’on veut la stabilité du Proche-Orient ». M. Lahoud s’est par ailleurs félicité du processus d’adhésion de Chypre à l’Union européenne « car cela rapprochera encore davantage l’Europe du Liban et encouragera les touristes européens qui viennent à Chypre de prolonger leur séjour » par un détour chez le voisin libanais. Le chef de l’État devait recevoir par la suite à l’hôtel Hilton les ambassadeurs des pays arabes accrédités à Nicosie, puis des membres de la colonie libanaise. En soirée, M. Lahoud devait prendre part au dîner d’État offert en son honneur par le président Cléridès au palais présidentiel.
C’est une visite placée sous le signe d’une consolidation très concrète des relations libano-chypriotes que le président de la République, Émile Lahoud, a entamée hier à Nicosie. Une visite d’État de trois jours qui, dès ses premières heures, a vu la signature entre les deux pays voisins de trois accords de coopération dans des domaines qui, comme c’est le cas pour...