Santé - Depuis le début de la semaine, trois pour cent d’augmentation sur les produits européens vendus en pharmacie La hausse de l’euro touche les médicaments en provenance de l’UE

Depuis le début de la semaine, les prix des médicaments importés d’Europe ont renchéri. Une augmentation de trois pour cent, due à la hausse de l’euro face au dollar, a touché les produits importés de l’UE vendus en pharmacie. Hier, plusieurs pharmaciens craignaient une crise du médicament européen : beaucoup d’entreprises importatrices livraient les remèdes au ralenti, voulant ainsi profiter d’une nouvelle tarification du ministère de la Santé, attendue dans les dix jours à venir En effet, c’est le ministère de la Santé qui fixe toutes les deux semaines le prix des médicaments. Face à la hausse de l’euro, le ministère a revu les prix au début de la semaine en imposant une augmentation de trois pour cent sur les médicaments en provenance de l’Europe. Branchés sur les Bourses du monde entier, les importateurs de médicaments, eux, s’attendent encore à ce que la devise européenne enregistre des progrès face au dollar et livrent ainsi au ralenti les médicaments aux pharmacies en attendant le nouvel indicateur des prix du ministère de la Santé, prévu dans dix jours. Interrogé au téléphone par L’Orient-Le Jour, M. Armand Farès, président du syndicat des importateurs de médicaments, a écarté la possibilité d’une crise du médicament européen. Certains pharmaciens s’attendaient en début de soirée hier à ce que les entreprises importatrices de médicaments s’arrêtent de livrer leurs produits afin de provoquer une flambée des prix. Une hypothèse rejetée par le président du syndicat des importateurs de médicaments. « Tous les remèdes existent actuellement en pharmacie, aucun stock n’a été épuisé, d’ailleurs aucune entreprise importatrice n’a le droit de s’arrêter de livrer des médicaments », a-t-il dit. M. Farès a cependant reconnu « le ralentissement qui existe dans la livraison des médicaments », expliquant cependant que « ce sont les règles de la loi du marché ». Et d’ajouter que « ce ralentissement est naturel ; le cas se présente à chaque fois qu’il y a une hausse des devises étrangères ». Environ soixante pour cent des médicaments utilisés au Liban sont en provenance d’Europe, notamment des remèdes fabriqués par des entreprises américaines implantées dans les pays de l’UE et qui couvrent le marché libanais à partir de ces pays et des produits suisses qui ont eux aussi été touchés par l’augmentation de trois pour cent. L’on sait pourtant que la Suisse ne fait pas partie de la zone euro... La hausse de trois pour cent, qui risque d’augmenter dans les dix jours à venir, n’a pas été ressentie uniquement sur les médicaments bon marché mais aussi sur les remèdes déjà onéreux nécessaires au traitement de plusieurs maladies, notamment le cancer, la dépression et les troubles psychotiques. Interrogée par L’Orient-Le Jour, une source au ministère de la Santé a indiqué que « généralement ce sont les médicaments brevetés qui sont très chers ». En d’autres termes, les médicaments nouveaux âgés de moins de cinq ans et qui n’ont pas encore leur équivalent générique. Et la source de relever que les médecins libanais ne prescrivent pas très souvent ces remèdes moins chers. La source s’est également demandée pourquoi les importateurs de médicaments travaillent actuellement au ralenti quand on sait qu’ils n’agissent pas de la même manière en attendant que le prix des médicaments qu’ils vendent soit corrigé à la baisse par l’indicateur bimensuel du ministère de la Santé. Judicieuse question ! Patricia KHODER