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Actualités - CHRONOLOGIE

RENCONTRE - Yann Arthus-Bertrand est à Beyrouth à l’occasion de l’exposition « La Terre vue du ciel », place de l’Étoile Des photos pour préserver la planète(photos)

Près de neuf millions de personnes à travers le monde ont vu les clichés extraits de l’album La Terre vue du ciel, pris entre 1995 et 1998 dans 70 pays par le photographe-reporter Yann Arthus-Bertrand. Mais celui-ci, de passage à Beyrouth pour l’inauguration, qui a eu lieu hier place de l’Étoile, de l’exposition de certaines de ses photos aériennes, a le succès modeste. Car celui-ci est littéralement habité par ce qui le préoccupe : la planète Terre et ses habitants, les hommes : « Nous devons comprendre que nous vivons tous ensemble dans un espace donné et qu’il est temps de le protéger », explique-t-il avec conviction. L’importance du développement durable Depuis plus de 10 ans, Yann Arthus-Bertrand se consacre à la photographie aérienne. Il a fondé sa propre agence, Altitudes, spécialisée dans ces prises de vues en hauteur. Les images, magnifiques parce que très « graphiques », comme il les qualifie lui-même, sont vouées au témoignage des « traces ou des cicatrices que l’homme laisse sur la Terre. » La beauté se fait ici le messager d’une planète pour le moins maltraitée : « C’est par cette même beauté que je fais venir les gens vers la question cruciale de la préservation de notre espace de vie, poursuit-il. Si je prenais la photo d’un Africain assis sur un cercueil avec une légende expliquant qu’il s’agit d’un mort du sida, j’aurais assez peu de chance d’atteindre mon but. » Le but de Yann Arthus-Bertrand est assurément l’écologie et, plus particulièrement, la notion, nouvelle et capitale, de développement durable à laquelle se sensibilisent de plus en plus les pays industrialisés. Outre les légendes très détaillées, et chères au photographe, qui accompagnent les tirages couleur, de grands panneaux explicatifs parsèment l’exposition, ainsi que des fiches distribuées aux passants : « Voilà ce qui m’importe, enchaîne-t-il, que le public réalise que ce travail n’est pas seulement esthétique. Il est profondément éducatif, voire militant. » Dès que l’aspect politique est évoqué, le photographe se rétracte : « La politique, sûrement pas au sens où on l’entend. J’estime que ces expositions gratuites et en plein air sont la meilleure campagne pour la préservation de la Terre. Et, de toute façon, c’est l’opinion publique qui oriente les décisions des dirigeants, et pas le contraire. » «La Terre vue du ciel» en arabe Toujours dans le même esprit pédagogique, Yann Arthus-Bertrand a fait installer, sur l’asphalte de la rue, une immense carte du monde sur laquelle le public est convié à marcher pieds nus, « pour prendre conscience de la dimension des pays et des continents », affirme-t-il. La Terre vue du ciel, le livre qui a fait le succès de l’entreprise avec près de deux millions d’exemplaires vendus à travers le monde, est très accessible (moins de 50$) pour sa qualité irréprochable, et des éditions à prix spécial existent pour la Chine ou la Russie. Par son désintéressement, Yann Arthus-Bertrand prouve combien l’enjeu de sa mission est de loin supérieur à sa réussite personnelle, et son engagement constant et méticuleux dans la mise en place des expositions de La Terre vue du ciel à travers le monde est remarquable. Il trouve le temps de continuer ses périples aériens qui le mèneront, en septembre prochain, en Mongolie, alors qu’il a passé quelques jours en hélicoptère, il y a de cela deux mois, au-dessus du Liban, dont quatre clichés sont présentés à la rue Maarad : « Pratiquement personne ne reconnaît les photos libanaises », dit-il en souriant et en montrant les vues du Mont-Liban, de Ras-Beyrouth et d’Enfé, impressionnantes de nouveauté et d’énergie. Parce qu’il trouve presque plus de relief dans le peuple libanais que dans la géographie du pays, Yann Arthus-Bertrand axera l’album, s’il est publié, autour du thème « Visages, paysages ». En attendant cette parution, il est également venu promouvoir la sortie de La Terre vue du ciel en langue arabe (Éditions Le Monde/ FMA). « Grâce à ce livre, se réjouit-il, j’espère pouvoir aller photographier l’Arabie saoudite, la Syrie et les autres pays arabes. » Diala GEMAYEL * L’exposition La Terre vue du ciel se prolongera rue Maarad et place de l’Étoile jusqu’au 20 octobre 2002. À consulter, le très bon site personnel de Yann Arthus-Bertrand : http://www.yannarthusbertrand.com
Près de neuf millions de personnes à travers le monde ont vu les clichés extraits de l’album La Terre vue du ciel, pris entre 1995 et 1998 dans 70 pays par le photographe-reporter Yann Arthus-Bertrand. Mais celui-ci, de passage à Beyrouth pour l’inauguration, qui a eu lieu hier place de l’Étoile, de l’exposition de certaines de ses photos aériennes, a le succès modeste. ...