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Actualités - CHRONOLOGIE

Metn - La bataille juridique commence Politiquement, Michel Murr ne désarme pas

C’est aux soins de deux rapporteurs, MM. Gabriel Siriani et Moustapha Mansour, que le Conseil constitutionnel confie le dossier de la partielle du Metn. Ils devront rendre leur copie dans un délai de trois mois, le verdict intervenant alors quinze jours après. Bien entendu, les avocats de Gabriel Murr vont présenter un argumentaire réfutant le recours en invalidation introduit par Myrna Aboucharaf. Si la plaignante devait obtenir gain de cause, de nouvelles élections devraient être organisées dans les soixante jours suivant le jugement. Il convient de signaler qu’en préliminaire, l’instance doit donner réponse à la demande du représentant de M. Murr, Me Sélim Azar, de mettre sur la touche l’un de ses membres, M. Sélim Jreissati, pour des motifs explicités dans la requête. Autre détail d’actualité : dix mille copies du recours en invalidation ont été imprimées, pour être distribuées aux présidents, aux ministres, aux députés présents ou anciens, aux autorités spirituelles, aux partis. Et, bien évidemment, aux clés électorales de la région. Cet effort de communication, la partie plaignante l’explique, dans un bref pamphlet, par les raisons citées ci-après: « – Informer une fois pour toutes l’opinion locale ou émigrée, comme elle en a le droit, des réalités de l’affaire. Et ce pour mettre fin à son exploitation politico-médiatique au niveau de la rue, afin que le Conseil constitutionnel en reste le seul traitant effectif. – Préserver la dignité comme les droits de 35 000 votants victimes d’un processus qui a perdu de sa régularité comme de sa crédibilité, à cause des duperies médiatiques ainsi que d’infractions venues spolier la libre volonté démocratique de l’électeur. – Montrer qu’en réalité ces élections n’étaient pas une compétition entre deux candidats. Mais bien une bataille d’incitation à la mobilisation confessionnelle sectaire et même raciste. Visant à semer la discorde, à porter atteinte à la paix civile, en vue d’abattre la ligne modérantiste chrétienne. Tous les moyens de tromperie, de dénigrement, de diffamation et de lavage de cerveau ont été utilisés via le petit écran et les publications, jusqu’au jour du scrutin. Comment peut-on parler de consultations démocratiques exprimant la libre volonté des électeurs dans un tel climat et avec de tels comportements ? – Dévoiler les interventions effectuées pour truquer les résultats. Ainsi que toutes les pressions exercées afin d’empêcher la proclamation des vrais chiffres. La justice a fait l’objet de manœuvres d’intimidation politiques et médiatiques pour l’empêcher d’accomplir sa mission et de faire appliquer la loi. Ce qui a débouché sur des arrangements politiques certes illégaux, mais dont le but était de prévenir une flambée de discorde. Propositions qui, aussi positives qu’elles fussent, ont été accueillies par une réaction d’escalade négative de la part d’autrui, au titre qu’elles étaient contraires à la loi. » Le camp de M. Michel Murr entend donc poursuivre activement la lutte. L’ancien vice-président du Conseil se propose de porter en personne au patriarche Sfeir un exemplaire du recours en invalidation. Pour lui expliquer en détail tous ses griefs. Et lui rappeler la position d’ouverture qu’il avait adoptée au départ. En proposant un consensus autour du candidat Ghassan Moukheiber. Et en acceptant ensuite les suggestions de conciliateurs impliquant d’autres noms. Toujours afin d’éviter à la région du Metn une bataille préjudiciable. Michel Murr répète que c’est dans ce même esprit d’apaisement qu’il a proclamé le retrait de sa fille Myrna. En face, Nassib Lahoud riposte en décrivant le recours en invalidation comme une nouvelle tentative de falsifier la volonté des Metniotes. Il affirme que le document est truffé de contre-vérités. De son côté, Gabriel Murr estime que la procédure couvre des arrière-pensées politiques. Et il exprime le souhait que l’on n’utilise pas la justice pour lui faire endosser les échecs de méthodes de pouvoir arrogantes. Quant à Pierre Gémayel, il affirme que toute tentative de voler la victoire des Metniotes est vouée à l’échec. Cependant, ces passes d’armes ne peuvent occulter le fait que les suites à venir dépendent maintenant du Conseil constitutionnel. En principe, cette cour de haut niveau, estiment les professionnels, devrait être moins perméable que les commissions d’homologation aux pressions et contre-pressions politiques. Objectivement, les spécialistes, comme Me Edmond Naïm, relèvent que les opérations électorales n’ont pas été d’une limpidité absolue. Ce qui pourrait justifier que l’on remette le couvert. Mais la situation du pays le permettrait-elle ? Émile KHOURY
C’est aux soins de deux rapporteurs, MM. Gabriel Siriani et Moustapha Mansour, que le Conseil constitutionnel confie le dossier de la partielle du Metn. Ils devront rendre leur copie dans un délai de trois mois, le verdict intervenant alors quinze jours après. Bien entendu, les avocats de Gabriel Murr vont présenter un argumentaire réfutant le recours en invalidation introduit...