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Actualités - OPINION

Dossier régional - La pression US s’accentue, sans encore déborder Washington entretient avec Damas des rapports mi-figue, mi-raisin

Selon des sources diplomatiques informées, ceux qui pensent que les relations entre la Syrie et les États-Unis approchent du point de rupture se trompent. La tension est certes visible à l’œil nu, mais les deux parties n’en gardent pas moins un objectif commun, à savoir la paix. Cependant les Américains mettent le paquet, comme on dit familièrement. L’Administration Bush, épaulée par des membres influents du Congrès, ne cesse de marteler de lourdes exigences. Comme la neutralisation du Hezbollah ou l’expulsion des organisations palestiniennes activistes basées à Damas. En accusant la Syrie, mais aussi le Liban, d’entretenir des camps d’entraînement pour terroristes. La Syrie répond en répétant aux délégations américaines ou européennes que le Hezbollah est une formation résistante et non pas terroriste. Qui n’a pas de liens avec el-Qaëda, comme on l’en soupçonne. Ajoutant que les organisations palestiniennes qu’elle abrite cesseront naturellement leur activité militante quand un État palestinien aura été créé. Et qu’un accord de paix aura été conclu. Dans le même sens, la Syrie se dit prête à répondre aux vœux des Américains concernant ce qu’ils qualifient de terrorisme une fois qu’Israël se sera plié aux principes de Madrid comme aux résolutions de la légalité internationale. En attendant, il reste illogique de demander l’arrêt d’activités de résistance légitime qui visent en définitive à la paix elle-même. En d’autres termes, il ne faut pas que les États-Unis se rallient à l’optique israélienne qui fait passer la sécurité avant cette paix dont ils sont les promoteurs officiels. Quand un accord aura été conclu, ajoutent les Syriens, les Américains pourront leur demander des comptes si les opérations dites terroristes devaient se poursuivre. En attendant, répètent-ils, aucun État, aucune force au monde ne peut empêcher la résistance. Ils soulignent ensuite que si d’aventure le cycle devait être brisé, Israël, qui aurait obtenu la sécurité, ne donnerait rien en échange et ne signerait pas la paix. Donc, selon Damas, si les USA veulent voir s’éteindre ce qu’ils appellent terrorisme, ils n’ont qu’à peser sur Israël pour qu’il prenne la juste voie balisée par Madrid. C’est-à-dire appliquer la devise lancée par le père même du président Bush, la paix moyennant la terre. Comment sortir de cette controverse ? Selon les mêmes sources diplomatiques, les Européens y travaillent actuellement. En proposant une certaine dissociation des volets régionaux. À leur avis, du moment que la question palestinienne semble pour le moment insoluble ou bloquée, il faudrait rouvrir les pourparlers syro-israéliens et israélo-libanais. Un dossier bien plus facile à traiter, du moment que le principe d’un retrait israélien du Golan comme de Chebaa est déjà acquis. Il ne reste à régler que des questions de limites géographiques du côté de Tibériade et de libération de prisonniers. Selon ces vues, un arrangement sur ce front induirait automatiquement la neutralisation du Hezbollah et l’arrêt des activités des organisations palestiniennes en Syrie comme au Liban. Et le climat régional d’ensemble en serait amélioré, au profit du volet palestinien. Mais le camp arabe ne semble pas disposé, désormais, à accepter la dissociation des volets. Les choses ont en effet été trop loin dans la guerre en Palestine. Les pays arabes font donc savoir aux Occidentaux qu’ils ne sont pas en mesure de réfréner les pulsions de résistance, ici ou là, tant qu’une paix globale, équitable n’aura pas été conclue. Ou, au moins, tant qu’Israël ne se sera pas retiré partout derrière les lignes du 4 juin 1967. Émile KHOURY
Selon des sources diplomatiques informées, ceux qui pensent que les relations entre la Syrie et les États-Unis approchent du point de rupture se trompent. La tension est certes visible à l’œil nu, mais les deux parties n’en gardent pas moins un objectif commun, à savoir la paix. Cependant les Américains mettent le paquet, comme on dit familièrement. L’Administration Bush,...