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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise sociale - Les propriétaires de minibus au diesel poursuivent leurs manifestations tournantes Vingt-huit arrestations à Chtaura, après des affrontements chauffeurs-FSI(photos)

Se croyant en face de chars israéliens, des propriétaires de minibus en colère ont jeté, à Chtaura, des pierres et des mottes de terre en direction des forces de l’ordre et des autopompes venues les disperser et rouvrir la route principale de Damas, qu’ils bloquaient avec leurs véhicules au niveau du siège des Scouts musulmans. C’était le moment le plus violent de la confrontation opposant, hier, les forces de l’ordre aux propriétaires de minibus au diesel qui, pour la seconde journée consécutive, tentaient de perturber la circulation dans plusieurs villes du Liban, pour protester contre la loi 341 prévoyant leur mise hors circulation, à partir du 15 juillet. Les villes de Beyrouth, Tripoli, Saïda, Zahrani, Chtaura et Baalbeck ont été diversement affectées par ce mouvement. Le nombre total de minibus en circulation est estimé à 4 000 environ. Selon un communiqué des FSI, les affrontements à Chtaura ont éclaté quand les propriétaires de véhicules au diesel ont voulu stationner au milieu de la voie publique et forcer les passagers de certains véhicules circulant sur la route de Damas à mettre pied à terre. Jusqu’ici conciliants, les FSI ont alors appelé l’armée à la rescousse, ainsi que les agents de la brigade antiémeutes. Les agents ont dispersé, à coups de matraque, la foule de conducteurs en colère, qui avait déjà été aspergée sans succès par les autopompes de la Défense civile. 28 des manifestants les plus agressifs, dont un Syrien, ont été arrêtés, tandis que 16 véhicules barrant la voie publique étaient emmenés à la fourrière, sur ordre du parquet. Un second communiqué du ministère de l’Intérieur, direction des FSI, devait annoncer que les agents avaient reçu la consigne « de faire preuve de la plus grande fermeté et d’user de tous les moyens légaux à leur disposition contre les contrevenants et ceux qui tenteraient de perturber le cours normal de la vie et la circulation ». À Tripoli, toutefois, les mécontents ont défilé devant des véhicules roulant au pas, dans certaines artères du centre, perturbant l’activité commerciale et les déplacements de la population. Les manifestants lançaient des slogans hostiles au gouvernement, et en particulier à Fouad Siniora, le ministre des Finances. À Beyrouth, les consignes strictes données aux FSI ont empêché les mécontents de rééditer l’exploit de la veille, et notamment de bloquer les artères de la capitale et de semer le chaos dans la circulation. À Bkerké En désespoir de cause, et constatant qu’à la Chambre, seul le député Marwan Farès (PSNS) leur avait prêté l’oreille, les propriétaires de minibus se sont rendus à Bkerké. Ils ont exposé leur situation au chef de l’Église maronite, qui a promis de faire de son mieux pour faire aboutir leurs doléances. Le patriarche Sfeir devait relever avec pertinence que la justice commande que la loi s’applique à tous, indistinctement, et que l’interdiction des moteurs diesel soit générale, alors que les grands autobus en sont exemptés. Le chef de l’Église maronite devait également relever que l’une des principales causes de pollution est due non pas aux moteurs diesel proprement dits, mais à la mauvaise qualité du mazout importé. Notons pour finir que le ministre des TP, Négib Mikati, a reçu de son homologue syrien, Makram Obeid, une note l’assurant que les minibus au mazout syriens ont été interdits d’entrée au Liban. Apaisement En fin de soirée, la tendance générale était à l’apaisement, dans les milieux concernés, à la suite de nouvelles faisant état d’un assouplissement de la position des responsables qui, somme toute, avaient mesuré la gravité du préjudice financier subi par les propriétaires et décidé de payer aux propriétaires lésés une indemnité supplémentaire variant de 3 à 5 millions de livres. On sait que, pour leur part, les propriétaires de minibus protestent contre une décision qui les réduit au chômage, du jour au lendemain, alors que nombre d’entre eux continuent à payer des traites sur leurs véhicules achetés à tempérament. Le montant de l’indemnité proposé à ce jour, 2 000 dollars environ, ne couvre pas, selon eux, les frais de transformation du moteur. Au demeurant, cette transformation n’est pas toujours possible, soit en raison du manque de pièces de rechange disponibles chez les importateurs, soit pour des raisons purement mécaniques. Des solutions au niveau du prix de l’essence et de la perception de la taxe mécanique sont également à l’étude, mais rien n’est encore définitif à ce sujet.
Se croyant en face de chars israéliens, des propriétaires de minibus en colère ont jeté, à Chtaura, des pierres et des mottes de terre en direction des forces de l’ordre et des autopompes venues les disperser et rouvrir la route principale de Damas, qu’ils bloquaient avec leurs véhicules au niveau du siège des Scouts musulmans. C’était le moment le plus violent de la...