Communautés - Le jubilé d’or de la Ligue maronite célébré à Bkerké en présence de Lahoud Sfeir met en garde contre les « jours difficiles » qui attendent le Liban

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a mis en garde hier contre « les nombreux périls qui menacent le Liban, à l’intérieur comme à l’extérieur », et appelé à consolider la concorde entre Libanais pour y faire face. Le cardinal Sfeir s’exprimait lors d’une cérémonie organisée à Bkerké pour commémorer le jubilé d’or de la Ligue maronite, en présence du président de la République, Émile Lahoud, et de nombreuses personnalités de diverses communautés. Rendant hommage à l’action menée depuis cinquante ans par la Ligue pour « unifier, dans la mesure du possible, d’abord les maronites entre eux, puis les Libanais entre eux », Mgr Sfeir a estimé que les efforts des organismes civils, tels que la Ligue, pour « consolider les fondements de la nation ne peuvent qu’aider l’État à remplir sa mission essentielle, celle qui consiste à rassembler ». Cela est, selon lui, encore plus vrai lorsque l’on voit que « des jours difficiles attendent le Liban », que « de nombreux périls, intérieurs et extérieurs, le menacent, comme si les catastrophes qu’il a connues et qu’il connaît encore ne lui suffisaient point ». « Ces catastrophes, a poursuivi le patriarche en s’adressant au chef de l’État, le Liban ne pourra s’en débarrasser, ou les éviter dans l’avenir, que si les Libanais savent affronter les périls en resserrant leurs rangs sous votre sage direction, de sorte qu’il n’y ait plus d’exclus ou de marginalisés au Liban. » Citant un vieux proverbe libanais, il a lancé : « Plutôt mille ennemis à l’extérieur qu’un seul à l’intérieur. » « Il est temps d’en finir avec les dissensions », a encore dit le patriarche, retraçant l’histoire mouvementée du Liban au cours du demi-siècle passé à travers l’action de la Ligue maronite. Après une messe, le président de la Ligue maronite, Harès Chéhab, devait s’exprimer, prenant l’engagement, au nom de cette instance, de continuer à agir « en faveur d’un Liban uni, vivant à l’ombre d’une indépendance totale, d’une souveraineté entière et d’une coexistence fraternelle digne ». Parmi les personnalités présentes, citons l’ancien président Élias Hraoui, le député Abdellatif Zein, représentant le président de la Chambre, Nabih Berry, les anciens présidents de Conseil, Omar Karamé et Rachid Solh, l’ex-président du Parlement Hussein Husseini, les ministres Pierre Hélou, Fouad Saad, Georges Frem, Khalil Hraoui et Michel Moussa, les députés Nayla Moawad, Robert Ghanem, Farès Souhaid, Mikhaël Daher, Salah Honein, Gabriel Murr, Nehmétallah Abi Nasr, Mansour el-Bone, Élie Aoun, Nazem Khoury, Nabil Boustany, Ghattas Khoury, Farid el-Khazen, Gebrane Tok, Abdallah Farhat et Antoine Haddad, Mme Solange Gemayel, ainsi que les ambassadeurs d’Égypte, Hatem Sayf el-Nasr, et d’Arabie saoudite, Sadek Mufti.