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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-france - Attendu aujourd’hui, Dominique de Villepin sera reçu par Lahoud, Berry, Hariri et Hammoud Sur le Hezbollah, sur Paris II et sur le dossier palestinien, Beyrouth applaudit Paris des deux mains

De sources diplomatiques bien informées, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, l’on apprend que le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, qui arrivera aujourd’hui dans l’après-midi à Beyrouth, sera porteur d’un message du président français Jacques Chirac à son homologue libanais, Émile Lahoud. Un message qui évoquera, en clair, les derniers rebondissements dans la région, ainsi que la position de la France à cet égard, et qui rappellera que Paris se tient aux côtés de Beyrouth – politiquement et économiquement. Cette visite, poursuivent ces sources, revêt une importance certaine. Parce que la crise arabo-israélienne est aujourd’hui extrêmement délicate. Notamment en ce qui concerne son volet israélo-palestinien, ainsi que les incessantes et récentes menaces israéliennes contre le Hezbollah, que Tel-Aviv accuse de complicités avec le réseau d’el-Qaëda. Cela, sans oublier le flou artistique dans lequel baigne la position européenne à l’égard du discours du 23 juin de George W. Bush. Ni les dissonances dans l’évaluation par les pays arabes de ce speech, d’autant plus que celui-ci n’a fait aucune allusion à l’initiative Abdallah présentée lors du dernier sommet arabe de Beyrouth. De plus, l’importance de cette escale beyrouthine – qui ne durera que 17 heures, et à l’issue de laquelle Dominique de Villepin s’envolera pour Damas – doit être également mesurée à l’aune des dissensions franco-US en ce qui concerne les solutions à trouver. On parle notamment d’un désaccord sur la nécessité de convoquer le plus vite possible le quartette international. Et même s’il est vrai que c’est la première visite à Beyrouth du nouveau locataire du Quai d’Orsay, il est important de noter, insistent les sources précitées, que Dominique de Villepin ne s’arrêtera pas à Beyrouth uniquement pour écouter la position des responsables libanais sur les sujets de l’heure. Il a, bien plus, des idées à défendre, et des signaux à faire comprendre : que la France en tant que telle – et pas uniquement en tant que membre de l’UE – est convaincue qu’il faut agir vite, très vite, pour calmer les ardeurs dans la région, et éteindre les feux nourris entre Israéliens et Palestiniens, « avant qu’ils ne s’étendent à d’autres pays arabes ». Le ministre français des AE commencera par dire à ses interlocuteurs que Paris refuse d’inscrire le Hezbollah sur la liste européenne des organisations terroristes. Et ce, malgré les incessantes pressions, en ce sens, de Washington. Les sources précitées expliquent cela par le fait que Paris estime que le Hezbollah est un parti politique, représenté par des députés au Parlement, et qu’il « ne possède aucun bras armé chargé d’effectuer des opérations à l’extérieur ». Washington est persuadé du contraire, et c’est là qu’est le point de discorde. Un diplomate français accrédité à Beyrouth souligne que la position de Paris à l’égard du parti intégriste « ne changera pas pour l’instant, quelle que soit l’insistance US. Et malgré le fait que d’autres États européens, qui s’étaient alignés sur la position française, ont désormais décidé d’adhérer aux thèses américaines. La France persistera et ne changera pas sa position, même si elle sera le seul pays européen à refuser d’inscrire le Hezbollah sur les tablettes terroristes », assène ce diplomate. Qui, interrogé sur les sujets qu’évoquera Dominique de Villepin, parle de dossiers culturels, économiques, et de ce qui avait été décidé, lundi dernier, entre le locataire de l’Élysée, Jacques Chirac, et le Premier ministre, Rafic Hariri. À savoir la conférence de Paris II, qui réunira les donateurs (mais néanmoins amis) du Liban. Le chef de la diplomatie française évoquera aussi, bien évidemment, les préparatifs du IXe sommet de la francophonie, qui se tiendra, rappelons-le, à Beyrouth fin octobre. En ce qui concerne la crise israélo-arabe, Dominique de Villepin partagera avec ses interlocuteurs libanais l’inquiétude de Paris par rapport à la situation dans les territoires palestiniens, notamment en Cisjordanie, avec l’occupation israélienne en toile de fond. Il évoquera également l’appui français à la tenue d’élections présidentielles et législatives dans les territoires palestiniens, et « dans les bonnes conditions, c’est-à-dire en assurant la sécurité et le retrait militaire des villes et des villages occupés ». Enfin, la création d’un poste de président du Conseil palestinien, et qui aura un pouvoir effectif. Cela dans le but de laisser le président palestinien Yasser Arafat à sa place, ce qui « satisferait les pays, arabes ou pas, qui ne souhaitent pas, au contraire des Américains, voir Arafat quitter son poste ». Quant aux sources diplomatiques libanaises, elles sont rassurées et satisfaites par la position française à l’égard du Hezbollah. Et cela sera dit et répété à Dominique de Villepin. Idem en ce qui concerne la volonté française de trouver une solution à la crise économique qui secoue le pays. Ainsi que la détermination de Paris à appuyer le point de vue palestinien, face aux desiderata US. Signalons enfin que le locataire du Quai d’Orsay inaugurera les locaux du consulat français rue de Damas, aujourd’hui vers 19h30, une fois ses entretiens officiels terminés. Des entretiens qui débuteront par une visite à Baabda chez le chef de l’État, Émile Lahoud, qui se poursuivront avec le Premier ministre Rafic Hariri, puis avec le président de la Chambre Nabih Berry, et qui se termineront par une réunion de travail entre Dominique de Villepin et son homologue libanais, Mahmoud Hammoud.
De sources diplomatiques bien informées, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, l’on apprend que le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, qui arrivera aujourd’hui dans l’après-midi à Beyrouth, sera porteur d’un message du président français Jacques Chirac à son homologue libanais, Émile Lahoud. Un message qui...