Israël accuse le Hezbollah de tenter d’enlever ses citoyens

La présidence du Conseil en Israël a affirmé hier que les services de sécurité israéliens ont éventé, ces derniers mois, des tentatives du Hezbollah d’enlever des Israéliens en Europe ou à la frontière libano-israélienne. Les Israéliens étaient contactés pour des rendez-vous d’affaires en Europe ou à la frontière et appâtés par la possibilité de « gains rapides », souligne un communiqué de la présidence. Les services de sécurité de l’État hébreu ont notamment mis au jour les agissements de Qeiss Obeid, un Arabe israélien de Taïbeh, dans le nord d’Israël, établi à Londres, et opérant pour le compte du Hezbollah, selon le communiqué qui souligne que le Hezbollah « tente d’enlever des Israéliens pour les utiliser dans le cadre d’éventuelles négociations pour un échange de prisonniers ». Le 10 juin, Israël avait libéré Mohammed al-Barzaoui, un Libanais détenu depuis 15 ans, en vue, selon la radio publique israélienne, de relancer les négociations avec le Hezbollah pour la libération de ses soldats prisonniers ou portés disparus. Trois militaires israéliens avaient été enlevés le 7 octobre 2000 par le Hezbollah dans le secteur disputé des fermes de Chebaa. Israël les considère depuis comme morts, n’ayant jamais reçu d’information sur leur sort. Le Hezbollah détient également Elhanan Tenenbaum, un colonel de réserve de 54 ans et homme d’affaires présenté par le Hezbollah comme un agent du Mossad. Trois militaires israéliens sont en outre portés disparus au Liban lors de combats en 1982, ainsi qu’un troisième, Ron Arad, dont l’appareil a été abattu en 1986. Israël détient de son côté une vingtaine de Libanais, dont deux dirigeants intégristes, Abdel Karim Obeid et Moustapha Dirani, enlevés au Liban et détenus sans jugement, le premier depuis 13 ans et le second depuis 8 ans. La réaction du Hezbollah À Beyrouth, le département de l’information du parti intégriste a publié un communiqué affirmant que les informations rapportées par les médias concernant les activités du Hezbollah mettent en évidence l’existence d’un « plan américano-israélien conjoint visant à préparer l’opinion publique internationale à une agression qui serait perpétrée contre le Liban et sa résistance ». Et le communiqué du Hezbollah d’ajouter : « Désormais, nous considérons que nous ne sommes plus tenus de commenter, de démentir ou de confirmer ce qui est rapporté dans les médias. Nous demeurons attachés à notre droit de libérer les portions de territoire qui demeurent occupées. Nous sommes prêts à toutes les éventualités. »