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Actualités - OPINION

Loi électorale - Dialogue nécessaire sur le découpage des circonscriptions Controverse larvée entre partisans du mohafazat et du caza

Tout le monde est d’accord pour l’élaboration d’une nouvelle loi électorale. Dont la nature politique est conditionnée, bien évidemment, par le découpage des circonscriptions. Ce problème nécessite un consensus national. Et le pouvoir doit organiser à cet effet un dialogue général. Sans tarder, pour que le texte ne soit pas bâclé comme il le fut lors de la dernière édition. Sur le fond, le même clivage persiste. Du côté des loyalistes s’élèvent nombre de voix favorables à un retour à la lettre même de Taëf. C’est-à-dire à l’adoption uniforme du mohafazat, sans dérogations comme cela s’est toujours produit antérieurement. Et cela au nom de l’égalité entre les régions. Tandis que la plupart des opposants, surtout à l’est, en tiennent pour le caza, qui offre, selon eux, un bien meilleur taux de représentativité effective comme de proximité. D’autant plus que le mohafazat permet les parachutages télécommandés. Et facilite le trajet des fameux « bus », des bulldozers, des rouleaux compresseurs du pouvoir ou des décideurs. C’est ce que souligne l’ancien député et président de la commission de dépoussiérage des lois, Auguste Bakhos. Pour qui le mohafazat signifie en gros que l’on aurait des charrettes confessionnelles, l’une sunnite, l’autre chiite, la troisième druzo-maronite. Ce qui porterait atteinte à la fois, et à son avis, au brassage national et à la validité de la représentation populaire. Pour M. Bakhos, si l’on veut faire passer la pilule du mohafazat en atténuant ses effets négatifs, il faudrait proposer à l’électeur quatre candidats, deux mahométans et deux chrétiens. Les listes seraient formées sur cette base paritaire, ce qui permettrait de gommer le discours confessionnaliste de la campagne. La même règle, divisée par deux, devrait être suivie si l’on adopte le caza, où se présenteraient côte à côte un chrétien et un musulman. Naviguant à contre-courant, l’ancien député se dit opposé à la carte électorale. Car son octroi peut être discrétionnaire. Il propose le retour à la carte d’identité ou à l’extrait d’état civil. Ces idées, on s’en doute, ne sont pas parfaites sur le plan pratique. Par exemple, on voit mal comment dans une circonscription monoconfessionnelle on peut jumeler un musulman et un chrétien. Le caza promet une bonne représentativité des élus. Quant au brassage national, ce n’est ni le découpage électoral ni les alliances de circonstance qui peuvent l’assurer. Mais une éducation civique entreprise à l’école dès le primaire. De même, la notion de déconfessionnalisation politique, note le vice-président du Conseil, M. Issam Farès, serait servie par la promotion, grâce à une nouvelle loi, d’un système de partis nationaux. ce qui permettrait à la démocratie d’évoluer vers les modèles modernes axés sur l’existence d’une majorité exerçant le pouvoir et d’une minorité assumant une opposition constructive, sur des bases purement politiques et non communautaires, claniques ou régionales. Le tout, quand même, dans le respect des libertés et des pluralismes culturels ou spirituels. Mais, pour le moment, il semble difficile de réorienter le pays politique grâce à une nouvelle loi des partis et des associations. Aussi, le mieux reste de se rabattre sur le caza. D’autant que la plupart des districts sont plutôt panachés sur le plan confessionnel. Ce qui conduit à la formation de listes composées, dominées bien évidemment par un souci d’entente entre les communautés et par un discours modérantiste. À noter enfin qu’on peut scinder en deux circonscriptions, toujours au titre de la proximité, les cazas dont le nombre de sièges dépasserait les cinq. Émile KHOURY
Tout le monde est d’accord pour l’élaboration d’une nouvelle loi électorale. Dont la nature politique est conditionnée, bien évidemment, par le découpage des circonscriptions. Ce problème nécessite un consensus national. Et le pouvoir doit organiser à cet effet un dialogue général. Sans tarder, pour que le texte ne soit pas bâclé comme il le fut lors de la dernière...