Soutien accru de Chirac au Liban, affirme Hariri(photo)

PARIS, d’Élie MASBOUNGI «Avec une majorité à l’Assemblée et après sa réélection, le président Jacques Chirac pourra mieux soutenir le Liban et nos causes », a déclaré le chef du gouvernement, Rafic Hariri, lors de sa rencontre privée avec des journalistes libanais et arabes en sa résidence privée de la place d’Iéna. À l’issue d’une journée particulièrement chargée, M. Hariri a réaffirmé la fermeté des liens entre le Liban et la France où il n’était pas venu depuis plusieurs mois alors que ses visites sur les rives de la Seine sont habituellement fréquentes. En fait, le chef du gouvernement avait évité de se rendre en France au cours des quatre derniers mois, au cours des campagnes électorales législatives et présidentielle pour éviter toute interprétation « électorale ». Pour en revenir au briefing d’hier qui a eu lieu après un tête-à-tête de vingt minutes entre M. Hariri et l’émissaire européen, Xavier Solana, le Premier ministre a répondu aux questions des journalistes sur des sujets libanais et arabes. Il a déclaré, concernant la situation au Sud : « Le refrain des concentrations au Sud n’est pas nouveau, et en fait il y a depuis longtemps des concentrations de troupes et de matériel à notre frontière sud. » Au sujet des relations entre le Liban et le FMI et des informations selon lesquelles les contacts entre ces deux parties seraient gelées, le président Hariri a estimé que les relations « passaient par des moments difficiles ». À propos de Paris II, il a indiqué que les préparatifs de cette réunion sont en cours sous l’égide de la France même si aucune date n’a encore été fixée. M. Hariri a estimé que cette conférence avait été retardée par le sommet arabe puis par les élections en France, mais qu’elle représentera un soutien concret au Liban. Sur un autre plan, le chef du gouvernement a déclaré que malgré « les divergences qu’on peut constater » dans les relations libano-américaines, le Liban n’a aucun intérêt à ce que le climat entre Beyrouth et Washington se détériore, affirmant que cela servirait les objectifs d’Israël. Il a en outre démenti que les Américains tentent d’empêcher la tenue de Paris II car, a-t-il dit, « le président Chirac reste vigilant sur ce point grâce à ses contacts avec le président Bush ». Évoquant enfin un certain nombre de questions de politique intérieure, M. Hariri a rappelé que dans le projet de budget de 2003, les dépenses du ministère de la Défense accusent une baisse alors que celles-ci n’ont pas cessé d’augmenter depuis des années. Il en est de même pour plusieurs ministères, a conclu M. Hariri, qui a précisé que cet effort a été fait à sa demande, et dans le cadre des réformes indispensables pour obtenir le soutien des pays amis et des organismes financiers internationaux.