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Actualités - CHRONOLOGIE

Présence syrienne - Mobilisation des deux camps opposés Le clivage accentué inquiète fortement les modérés

La présence syrienne a toujours divisé les Libanais. Et cela, rappelle un dignitaire religieux, depuis l’entrée des forces d’Assad en 1976. Il y a eu alors des affrontements armés. Aujourd’hui, une partie réclame le retrait, au nom de Taëf comme de la souveraineté. Et une autre le refuse. En affirmant que le document de l’entente nationale ne parle pas de départ complet, mais de ce redéploiement qui est en train de se faire par étapes. En tenant compte des impératifs régionaux, stratégiques ou sécuritaires. Jadis, poursuit cette personnalité, le Front libanais exigeait la fin d’une présence syrienne que rien ne motivait plus. Les présidents Élias Sarkis et Amine Gemayel puis le général Michel Aoun avaient officiellement prié Damas de retirer ses troupes. Ce qui avait provoqué, pour toute réponse, un affrontement militaire. Pour sa part, le Mouvement national basé à l’Ouest proclamait, les armes à la main, son attachement au maintien des Syriens. Le clivage reprend actuellement du relief. Chaque camp se regroupe et mobilise politiquement ses forces. Les uns, pour défendre ce que l’on appelle « la ligne nationale ». Entendre la défense d’une alliance organique avec la Syrie que justifient amplement les menaces israéliennes. Les autres pour une dissociation découlant de la différence des cas, couverts l’un par la 425 et l’autre par la 242. Les positions sont donc tranchées. Et la source religieuse citée se demande s’il est possible de parvenir à une position commune au sujet de la Syrie ; en soulignant que les bonnes volontés doivent tout faire pour tenter d’unifier le pays. D’autres pôles modérés soulignent, de leur côté, qu’il faut certes composer, tenir compte des intérêts légitimes de la Syrie, garder avec elle des relations fraternelles. Mais que l’allégeance nationale doit passer avant tout. Ce qui signifie que la solution médiane, toujours possible, consisterait à ne pas garder les Syriens ad vitam æternam, mais sans leur mettre sur le dos une pression hostile. Le dialogue intérieur serait dès lors axé sur deux idées principales. La première consiste à établir un calendrier-programme raisonnable, étalé sur plusieurs étapes, du retrait syrien. En saupoudrant largement l’opération de l’expression publique, par toutes les parties, des meilleurs sentiments pour la Syrie. En précisant qu’il faut encore améliorer les relations bilatérales, dans le respect mutuel de l’indépendance de chacun des deux pays. Et qu’en aucun cas le Liban ne saurait servir de carte contre la Syrie. On s’efforcerait, dans ce sens, de donner vie véritablement au pacte de fraternité, notamment au niveau des protocoles d’entraide sécuritaire. Ces pôles relèvent que, du reste, c’est beaucoup moins la présence militaire physique des Syriens qui indispose une partie des Libanais que l’influence politique de Damas sur la scène locale. Plus exactement, ses immixtions quotidiennes dans les moindres problèmes. Cet aspect du problème, notent les mêmes sources, ne peut être traité que par l’établissement d’un nouveau mode de relations bilatérales basé sur le respect et la confiance mutuels. Comme ce fut le cas jadis, du temps du président Fouad Chéhab. Ce point de vue est partagé par M. Walid Joumblatt. La deuxième idée, qui va d’ailleurs dans la même direction, est qu’il faut s’entendre sans tarder avec les Syriens sur les sites qui leur sont stratégiquement nécessaires au Liban face à Israël. Et s’accorder du même coup sur la durée de leur séjour, en tenant compte par exemple d’un retrait israélien de Chebaa comme du Golan. Il s’agirait en somme de conforter le jumelage des deux volets libanais et syrien. Mais sans lier le retrait syrien à une paix régionale totale dont la réalisation pourrait s’éterniser. Émile KHOURY
La présence syrienne a toujours divisé les Libanais. Et cela, rappelle un dignitaire religieux, depuis l’entrée des forces d’Assad en 1976. Il y a eu alors des affrontements armés. Aujourd’hui, une partie réclame le retrait, au nom de Taëf comme de la souveraineté. Et une autre le refuse. En affirmant que le document de l’entente nationale ne parle pas de départ...