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Actualités - INTERVIEWS

Interview - Nassib Lahoud rencontrera Michel Aoun dans les jours qui viennent Rafi Madayan : Les accusations de complot sont une réponse à la victoire de l’opposition au Metn

Rafi Madayan est une figure montante de l’opposition. Membre du Renouveau démocratique, le parti de Nassib Lahoud, et très proche des milieux de gauche, il combine bien l’héritage politique que lui a laissé son père, Artin Madayan, ancien secrétaire général du Parti communiste libanais, avec ses convictions politiques démocratiques, tout en mettant en exergue la partie arménienne de son identité libanaise. Madayan est le fruit de cet écheveau complexe d’appartenances politiques diverses : lui-même aime à se présenter comme un membre de l’« opposition plurielle », un terme qu’il affectionne beaucoup. Selon Rafi Madayan, la mission principale de cette « opposition plurielle », qui groupe une palette impressionnante de courants politiques, de l’extrême gauche à la droite, est le dialogue, à partir des « constantes nationales ». « Nous sommes unis par une lutte commune contre ce pouvoir sans qu’il y ait nécessairement une alliance politique entre toutes ces composantes », souligne-t-il. Une lutte dont la première manche s’est jouée au Metn, à travers la partielle qui a donné la victoire à Gabriel Murr. Contre « les seigneurs appuyés par le pouvoir à l’intérieur de chaque fief », dans une structure digne, selon lui, du féodalisme d’antan au service de la Sublime Porte. Loin de tout ce climat politique malsain, Rafi Madayan croit ferme en l’organisation d’un congrès pour le dialogue et la réconciliation nationale entre toutes les parties libanaises, loin des influences externes, durant lequel tous les grands sujets seraient débattus. Une idée avancée déjà, entre autres, par l’ancien secrétaire général du PCL, Georges Haoui. C’est dans ce cadre qu’il place toutes les rencontres qui ont lieu entre les différents pôles de l’opposition, la dernière en date étant celle des députés Farès Souhaid et Mansour el-Bone avec le général Aoun à Paris. « Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la coordination entre le groupe de Kornet Chehwane et le Courant patriotique libre sur le plan de la lutte pour les libertés et la souveraineté du Liban, en vue de l’élaboration du congrès national pour le dialogue », affirme Madayan. Il confirme par ailleurs que le député Nassib Lahoud sera reçu d’ici à dix jours par le général Aoun à Paris. Rafi Madayan rejette les procès d’intention faits à l’opposition à la suite du communiqué final du congrès de l’Union maronite mondiale (UMM) à Los Angeles, notamment en ce qui concerne un prétendu soutien de la part des États-Unis aux milieux opposants pour sortir la Syrie du Liban, via le Syrian Accountability Act. « Les recommandations de Los Angeles représentent les vœux de l’opposition plurielle à tous les niveaux. Quant au Syrian Accountability Act, on en a fait toute une histoire pour lancer des attaques contre l’opposition et faire avorter les résultats de la partielle du Metn. On va même jusqu’à taxer l’opposition de comploter avec Israël, ce qui est une hérésie. L’opposition fonde son action sur les constantes nationales et n’est pas un instrument aux mains de l’Administration US ou du lobby juif. Les voix qui se sont élevées contre le document de l’UMM font tout pour nous coller une étiquette de comploteurs », indique-t-il. Concernant le discours actuel de Walid Joumblatt, Rafi Madayan souligne les craintes du chef du PSP concernant une tentative des États-Unis d’imposer leur diktat au plan régional à travers une conférence de paix, une sorte de Madrid II, en octobre, au cours de laquelle toutes les cartes seraient redistribuées dans la région. « Joumblatt essaye d’ouvrir des canaux avec tout le monde, de décompresser le climat avec le pouvoir et avec la Syrie, qui s’inquiète de la menace israélienne. Je ne pense pas qu’il soit en train de créer un autre Kornet Chehwane, de miner l’opposition. Mais je suis contre cette distinction entre modérés et radicaux dans l’opposition. Ce que fait actuellement Walid Joumblatt entre dans le cadre des relations publiques », dit-il d’un air amusé. La question arménienne Lorsqu’on lui dit que le discours qu’il tient au sujet de la participation arménienne est très controversé et même interprété parfois par certains milieux arméniens comme « une tentative d’usurpation de la décision arménienne », Rafi Madayan ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire. « Ceux qui sont dérangés par mon discours sont les partis qui représentent les pouvoirs libanais et étranger au sein de la communauté arménienne. Les jeunes Arméniens savent que je représente une alternative aux partis traditionnels », affirme-t-il. Ce que défend Madayan, c’est l’intégration citoyenne de la communauté arménienne dans la société libanaise, au niveau politique. S’il est disposé à tendre la main aux partis arméniens pour un dialogue, Rafi Madayan est cependant intransigeant sur certains points. Il ne faut pas miser, selon lui, sur une déroute, une dispersion dans les rangs de l’opposition. Il est dans l’intérêt du pouvoir d’engager un dialogue et non une épreuve de force avec celle-ci. Ce dialogue serait basé sur des constantes qui ne sauraient être occultées ou momentanément mises à l’écart : la souveraineté, la liberté et l’indépendance du Liban, la cœxistence, la réconciliation nationale, ainsi qu’une loi électorale équitable pour les législatives de 2005. Michel HAJJI GEORGIOU
Rafi Madayan est une figure montante de l’opposition. Membre du Renouveau démocratique, le parti de Nassib Lahoud, et très proche des milieux de gauche, il combine bien l’héritage politique que lui a laissé son père, Artin Madayan, ancien secrétaire général du Parti communiste libanais, avec ses convictions politiques démocratiques, tout en mettant en exergue la partie...