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Actualités - OPINION

Bloc-notes Dans trois mois, dans trois ans...

Inaugurée par le discours du président Bush sur le Proche-Orient, la semaine politique s’est nourrie des commentaires et des réactions suscités par cette initiative, dont la presse internationale, dans ses gros titres, a surtout retenu le « lâchage » de Arafat par les États-Unis... contrairement au principal intéressé qui s’estime déjà victorieux des prochaines élections palestiniennes prévues pour janvier 2003. Entre le chef de l’Autorité et Washington, le dialogue de sourds se poursuivra longtemps, avec la répugnance des deux partenaires à affronter le réel avec des mots qui lui appartiennent et que les pays arabes et européens boudent également. Jusqu’à quand ce jeu de faux miroirs sera-t-il supportable ? Jusqu’à quand la diplomatie européenne pourra-t-elle ignorer les conditions du président américain, bien précisées en outre par Colin Powell, maintenant qu’elle a accepté l’échéance des trois ans de délais avant une Palestine « provisoire »? Finalement, seule la droite israélienne se réjouit, aussi bruyamment qu’elle sait le faire, des propos de Bush et déclare qu’ils correspondent en tous points aux souhaits du Likoud, ce qui n’est pas pour sortir d’embarras les capitales arabes, de Ryad à Damas. Soyons-en sûrs, le bras de fer entre les Palestiniens et Israël nous réserve un bon lot d’attentats « terroristes », quoi que décide Arafat. Sur ces bonnes paroles, dégageons-nous un instant de ce casse-tête régional. On ne cessera plus d’en parler, de toute façon, avant longtemps... *** En France, l’état de grâce continue de protéger Chirac et l’UMP, quoi qu’ils fassent. À ce propos, qui des amis du président français en voudrait autrement, sans compter les nouveaux chiraquistes nés le 21 avril, à l’issue du premier tour des présidentielles. L’UMP est partout aux commandes, quand elle n’est pas au « perchoir » ou veillant aux nominations « stratégiques » dans la préfectorale et à la direction de la police. Tous raffarinistes, la main dans la main. Une situation nouvelle pour la France, une satisfaction pour tous ceux, observateurs ou participants, qui souffraient des couacs de la cohabitation et du désordre des socialistes. Oui, me voici devenue chiraquiste depuis que le FN est apparu sur l’écran de la télévision (enfin majoritaire quelque part, je ne suis pas près de rejoindre les rangs des perdants, sans compter que mon libanisme n’a qu’à se féliciter de l’idylle Chirac-Hariri, encore soulignée par l’hebdomadaire L’Express de la semaine dernière). Déjà, son goût de la tête de veau et son amour de la poésie m’avaient légèrement fait changer d’avis sur celui qu’en 1976 et longtemps après je qualifiais de « jeune loup ». Et il le fut. « Bref », me voici partie dans des confidences superflues, moi qui ne suis même pas franco-libanaise... *** Une toile faisant partie des « Nymphéas » de Monet vient de se vendre 20 millions de dollars chez Sotheby à un acheteur anonyme. Le tableau est habitué à l’anonymat, étant resté 25 ans dans une collection privée, tout aussi anonyme. Et nous n’avons toujours pas, au Liban, un argus ou un bénézit des peintres. Tant pis, puisque nous savons que nous ne pouvons pas acheter une huile de bonne dimension de peintre connu à moins de 10 000 dollars. (Et qu’on ne voie pas dans ces lignes le moindre jugement de valeur sur nos peintres, les galeries feraient de l’hystérie). *** Voilà tout. Je vous souhaite, comme à moi-même, un bon week-end. Il paraît à ce propos que les premières chaleurs que nous vivons s’accompagnent d’une épidémie de germes et de crises. Ne vous jetez pas sur les dernières cerises... Amal NACCACHE P.S. : Je ne reviens pas sur « l’incident Grégoire Haddad ». On peut tout en dire, y compris une banalité comme « qui sème le vent récolte la tempête ». Mais notre but n’est pas d’apporter de l’eau au moulin du turbulent évêque dont le goût de la médiatisation n’est pas le moindre défaut (que ceux qui s’en souviennent pensent à « l’affaire Grégoire Haddad » qui fit couler beaucoup d’encre voici 26 ans). Le dernier « moulhaq » du Nahar consacre sa couverture et cinq pages au prélat. On y trouve une information complète sur la vie et l’action de l’ancien métropolite de Beyrouth. Contentons-nous ici de souhaiter à Haddad le succès du mouvement politique qu’il vient de créer (« Tayyar al-moujtama’ al-madani ») qui correspond mieux à cet homme d’action et se trouve bien en dehors du champ théologique dont sa hiérarchie l’écarte d’ailleurs...
Inaugurée par le discours du président Bush sur le Proche-Orient, la semaine politique s’est nourrie des commentaires et des réactions suscités par cette initiative, dont la presse internationale, dans ses gros titres, a surtout retenu le « lâchage » de Arafat par les États-Unis... contrairement au principal intéressé qui s’estime déjà victorieux des prochaines...