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Actualités - CHRONOLOGIE

LIBAN-ISRAËL - Le CICR a visité cheikh Abdel Karim Obeid et Dirani en prison Rebondissement dans le processus d’échange de prisonniers

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a rendu visite dimanche à Abdel-Karim Obeid et Moustapha Dirani, deux responsables du Hezbollah, enlevés par des commandos israéliens et détenus dans une prison israélienne. Cette démarche intervient après la libération par Israël de Mohammed Berzaoui, emprisonné depuis 1987, à la suite d’une opération de résistance au Sud. De là à penser que le dossier de l’échange des prisonniers se rapproche d’une heureuse conclusion, il n’y a qu’un pas que le Hezbollah refuse pour l’instant de franchir, la discrétion étant indispensable dans ce genre de négociation. Depuis la soudaine libération par Israël de Mohammed Berzaoui, arrêté lors d’une opération de résistance dans le Sud occupé en 1987, les rumeurs sur une réactivation du processus d’échange de prisonniers entre le Hezbollah et Israël ont commencé à circuler. Le mouvement islamique, généralement très discret sur ce dossier, avait même officiellement reconnu que la libération du détenu était le fruit d’une série d’initiatives de sa part, et des sources, qui avaient suivi le dossier, avaient rappelé que les Allemands ont relancé leur médiation entre les deux parties. Hier, une dépêche en provenance de Genève a révélé que le CICR a pu rencontrer dimanche cheikh Abdel Karim Obeid et hajj Moustapha Dirani dans leur lieu de détention en Israël. Cette nouvelle a été perçue comme un indice positif de la part des autorités israéliennes, qui avaient à plusieurs reprises affirmé qu’elles n’autoriseraient aucune visite à ces deux prisonniers, tant que le Hezbollah ne donnerait pas d’informations sur le sort des quatre Israéliens qu’il détient ainsi que sur celui du pilote Ron Arad. De son côté, le Hezbollah, dont le secrétaire général a affirmé à plusieurs reprises son refus de donner sans contrepartie la moindre information sur le sort des Israéliens qui sont entre ses mains, a préféré ne pas commenter la nouvelle. Ce qui, dans les milieux politiques, est interprété comme la preuve que les négociations vont bon train et pourraient même aboutir dans un proche avenir. Rappelons que Obeid et Dirani sont détenus sans avoir été jugés, le premier depuis 13 ans et le second depuis huit ans. Selon la dépêche de l’AFP, Jette Sorensen, porte-parole du CICR, a précisé que son organisation avait déjà rendu visite à cheikh Obeid à quatre reprises entre fin 99 et octobre 2000, et qu’elle avait rencontré pour la première fois dimanche Moustapha Dirani. Mme Sorensen n’a pas voulu préciser le lieu de détention de ces personnes en Israël. La Cour suprême israélienne avait autorisé en août dernier le CICR à visiter ces détenus. Mais le gouvernement israélien avait suspendu cette autorisation tant que le Hezbollah refuserait de donner des informations sur les Israéliens détenus au Liban et d’accorder au CICR le droit de leur rendre visite. Car, depuis leur arrestation, d’abord celle des trois soldats, dans le secteur de Chebaa, puis celle de l’homme d’affaires, qui, selon le Hezbollah serait un agent du Mossad, le sort de ces quatre personnes est totalement inconnu. Au point que le Premier ministre israélien a récemment déclaré qu’il fallait les considérer comme mortes. Un mot d’ordre, la discrétion Le journal suisse Le Temps, qui a annoncé vendredi la rencontre avec le CICR, estime qu’elle pourrait être le prélude à un échange de prisonniers entre le Liban et Israël. « Cette nouvelle attitude israélienne à l’égard du CICR est-elle le signe d’un changement plus profond ? », s’interroge le journal. « Depuis des mois, sous la houlette des autorités allemandes, un marché se précise qui verrait l’échange de prisonniers de part et d’autre », ajoute-t-il. Le CICR affirme pour sa part n’avoir rien à voir avec les « spéculations » sur d’éventuels marchandages. « On ne fait ne fait pas de marchandages, on ne prend pas part à des négociations sur des échanges de prisonniers », a rappelé la porte-parole du CICR, soulignant que ce principe est absolument respecté partout dans le monde, afin que l’organisation humanitaire puisse poursuivre ses visites aux détenus et leur transmettre des messages de leurs familles. Pourtant, hier, il a été impossible d’avoir des détails sur l’état de santé des deux détenus et sur le contenu des messages qu’ils auraient remis à la délégation du CICR. Ni cette organisation humanitaire ni le Hezbollah n’ont voulu fournir d’informations sur le sujet, comme si, effectivement, la moindre fuite pouvait remettre en cause un processus délicat, mais surtout bien avancé. Israël a justifié l’enlèvement au Liban en 1994 de Moustapha Dirani, 51 ans, et son emprisonnement sans procès par le fait qu’il voulait l’utiliser comme monnaie d’échange avec le pilote israélien Ron Arad dont l’avion avait été abattu au-dessus du Liban en 1986 et qui a été capturé par le mouvement prosyrien Amal. Le sort de Ron Arad est inconnu. Plusieurs autres militaires israéliens demeurent détenus ou sont portés disparus au Liban. Trois militaires israéliens ont été enlevés le 7 octobre 2000 par le Hezbollah dans le secteur de Chebaa. Le Hezbollah détient également Elhanan Tenenbaum, un colonel de réserve de 54 ans, un homme d’affaires présenté par le Hezbollah comme un agent du Mossad israélien. Trois militaires israéliens sont en outre portés disparus au Liban à la suite d’un combat de chars israélo-syrien dans l’est du Liban en 1982. Une vingtaine de Libanais sont encore détenus par l’État hébreu, dont certains sans jugement. Le 4 mars 2001, la Knesset a adopté un amendement permettant de les maintenir en détention administrative. Mais hier, au Liban, on espérait les voir enfin libres.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a rendu visite dimanche à Abdel-Karim Obeid et Moustapha Dirani, deux responsables du Hezbollah, enlevés par des commandos israéliens et détenus dans une prison israélienne. Cette démarche intervient après la libération par Israël de Mohammed Berzaoui, emprisonné depuis 1987, à la suite d’une opération de résistance au...