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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire d’Ouzaï - L’Ordre des avocats déplore l’incapacité des autorités à faire respecter la loi Le Hezbollah précise ses accusations contre Hariri

Le Hezbollah est revenu hier encore à la charge pour critiquer le projet de construction du pont d’Ouzaï par le biais de Nayef Krayem, directeur de la chaîne Manar et membre du conseil d’administration d’Élissar. Celui-ci a donné une conférence de presse pour affirmer notamment que le rapport concernant le projet d’Élissar distribué jeudi en Conseil des ministres contenait « de fausses informations et des chiffres imprécis ». Dans un document exhaustif communiqué à la presse, M. Krayem rappelle notamment que « contrairement aux accusations dont il est l’objet, le Hezbollah n’a jamais fait obstacle à des projets de développement. La vérité est que le parti a toujours insisté auprès du Premier ministre en vue de promouvoir ce genre d’initiatives dans les régions de Baalbeck-Hermel et du Sud, mais en vain », a-t-il ajouté. M. Krayem a réfuté d’autre part les allégations selon lesquelles les indemnités les plus élevées ont été versées en 1999, à l’époque du cabinet Hoss. « En fait, a-t-il affirmé, les montants les plus élevés (18,1 millions de dollars) ont été versés en 1997, à l’époque du gouvernement Hariri, pour l’évacuation de la région de Jnah. De ces 18,1 millions, trois personnes appartenant à un courant politique bien connu (allusion au courant Hariri) ont obtenu 7,5 millions de dollars, et l’une de ces personnes a réussi à toucher à elle seule plus de deux millions de dollars », a poursuivi M. Krayem. En soirée, le bureau du Premier ministre, Rafic Hariri, déplorait dans un communiqué que le Hezbollah «poursuive sa campagne d’intoxication» et affirmait que les propos tenus par M. Krayem constituzaient «un tissu de contre-vérités». De son côté, l’adjoint du secrétaire général du Hezbollah, Hussein Moussaoui, a carrément accusé le chef du gouvernement de « vouloir chasser les habitants d’Ouzaï de ce quartier. C’est ce qu’il a affirmé devant un des responsables qui lui conseillait d’opter pour l’élargissement de la route actuelle par souci d’économie », a précisé M. Moussaoui. Par ailleurs, à l’occasion de son prêche du vendredi, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a qualifié d’« affligeant » l’incident d’Ouzaï. Si le dignitaire chiite conçoit l’opposition à un projet, il souhaite en revanche que cette opposition se manifeste « de manière à préserver notre dignité et celle de notre patrie ». « Nous avons d’autant plus besoin de stabilité politique et économique que la saison touristique approche, et que nous devons tous contribuer à son succès », a ajouté cheikh Kabalan avant d’estimer que l’incident d’Ouzaï n’aurait pas eu lieu « si les décisions (à ce sujet) n’étaient pas improvisées ». Invitant toutes les parties concernées à éviter de « se lancer des accusations à tort et à travers », le vice-président du CSC a enfin souhaité que « le processus de développement englobe toutes les régions sans exception ». Une autre polémique bat son plein entre l’ancien Premier ministre Sélim Hoss et les membres du bloc parlementaire de Rafic Hariri. Dans une déclaration à la presse, M. Hoss a justifié hier la décision de son gouvernement de reporter la construction du pont d’Ouzaï en affirmant d’abord que la réalisation de ce projet n’était pas « nécessaire ». Il a ajouté que son gouvernement cherchait aussi à réduire la dette publique. À ces arguments, le député Adnane Arakji, du bloc Hariri, a répondu en qualifiant d’« irresponsables » les propos tenus par l’ancien chef du gouvernement et s’est demandé pourquoi ce dernier n’a pas élaboré un projet de loi annulant celui qui prévoit la construction du pont. Également membre du bloc Hariri, le député Michel Pharaon a reconnu la légitimité d’une opposition aux décisions de l’Exécutif. Mais, selon lui, rien ne justifie l’agression contre Fadi Fawaz et Walid Eido à Ouzaï, « car elle traduit une volonté de saper le prestige et l’autorité de l’État », a-t-il déclaré avant d’affirmer que cet incident posait en fait une question essentielle, à savoir : « Veut-on, oui ou non, un État fort, plus fort que toute autre partie ? » À signaler enfin la réaction du conseil de l’Ordre des avocats qui, à l’occasion d’une réunion tenue à Zahlé, a condamné les agressions perpétrées à Ouzaï. Il a indiqué dans son communiqué que ces incidents « reflètent l’incapacité des autorités à faire appliquer la loi ». Le Conseil a critiqué dans ce cadre la présence réduite des agents de l’ordre « dont le nombre était pourtant considérable quand il s’agissait de réprimer les étudiants ».
Le Hezbollah est revenu hier encore à la charge pour critiquer le projet de construction du pont d’Ouzaï par le biais de Nayef Krayem, directeur de la chaîne Manar et membre du conseil d’administration d’Élissar. Celui-ci a donné une conférence de presse pour affirmer notamment que le rapport concernant le projet d’Élissar distribué jeudi en Conseil des ministres...