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Actualités - CHRONOLOGIE

Union maronite mondiale - Les opposants applaudissent, les loyalistes critiquent Polémique autour du communiqué de Los Angeles

Les réactions se sont poursuivies hier aux positions exprimées dans le communiqué final du congrès de l’Union maronite mondiale (UMM) à Los Angeles réclamant « le retrait syrien politique et militaire du Liban sans conditions » et l’application du projet de loi Syrian Accountability Act HR 443 présenté par des membres de la majorité républicaine au Congrès US. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a qualifié le congrès de l’UMM de « sectaire », estimant que « le confessionnalisme pollue l’environnement libanais dans le monde », un point de vue partagé par l’ancien Premier ministre, Sélim Hoss. M. Berry s’est demandé quel était le degré d’influence de la politique américaine sur les positions exprimées lors du congrès. « Les Américains pensent-ils qu’une décision du Congrès US incitant l’Administration Bush à boycotter la Syrie pousserait le Liban et les Arabes à en faire de même ? » s’est-il interrogé. Il a enfin appelé le patriarche maronite à « réconcilier cette partie des maronites avec le Liban, parce que c’est bien avec le Liban qu’elle est en porte-à-faux et pas avec la Syrie ». Le ministre d’État Michel Pharaon a de son côté estimé que certaines des positions affichées à Los Angeles, déjà exprimées par Bkerké, « doivent faire l’objet d’un dialogue interne au niveau des institutions ». Il a par ailleurs souligné que d’autres parmi ces positions étaient « éloignées de la réalité » et rappelaient « les projets séparatistes » et fédéralistes du passé. « La souveraineté et l’indépendance ne peuvent s’incarner véritablement que dans le Grand Liban dans ses frontières reconnues internationalement, ses relations régionales et internationales et, plus précisément, ses rapports équilibrés avec la Syrie, laquelle a été à la base de la réconciliation nationale élaborée à Taëf », a-t-il poursuivi. Rejetant toutes les revendications souverainistes « à caractère sectaire », il a plaidé en faveur d’un consensus entre toutes les parties, dans le cadre du dialogue. Il a enfin souligné la nécessité d’« unifier les rangs au plan interne et de collaborer avec la Syrie pour mettre en échec les idées séparatistes de l’entité sioniste qui visent à annihiler le Liban ». Le député Robert Ghanem a, lui aussi, mis en évidence la nécessité de donner la priorité à « l’entente nationale et à la coexistence par le dialogue constructif et la modération » au vu des « grands changements qui se produisent au Moyen-Orient et des pressions qui sont exercées sur le Liban ». M. Ghanem a appelé à une coordination totale avec la Syrie « qui a toujours aidé le Liban à faire face à ces défis qu’il ne peut affronter tout seul ». L’ancien Premier ministre, Omar Karamé, a, quant à lui, estimé, lors d’un entretien avec le leader du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, que le document de Los Angeles ne contient rien de plus que les positions exprimées par le groupe de Kornet Chehwane et que, concernant la « présence syrienne temporaire et nécessaire », il n’était « pas bon de la poser actuellement au vu des circonstances régionales ». L’opposition dénonce un « procès d’intention » Plusieurs voix dans l’opposition ont exprimé leur étonnement devant la virulence de la réaction des loyalistes et des prosyriens vis-à-vis du contenu du communiqué final de Los Angeles. « Les revendications contenues dans ce document ne datent pas d’hier. Chacun des points a été évoqué plusieurs fois au cours des dix dernières années. Le problème, c’est qu’aux yeux de certains, toutes les questions qui impliquent la Syrie au Liban doivent rester taboues. Et ces gens-là sont surpris du fait que l’opposition ne tienne pas compte de ces interdits », a affirmé à L’Orient-Le Jour le secrétaire général du Parti national libéral (PNL), Élias Bou Assi, également membre du groupe de Kornet Chehwane. Selon M. Bou Assi, il existe une volonté (syrienne) de « maintenir les opposants en rangs dispersés sans toutefois les éliminer complètement de la scène politique ». Le secrétaire général du PNL dénonce le « procès d’intention » qui est fait à l’opposition depuis la parution du communiqué de Los Angeles, rejetant les accusations des figures loyalistes prosyriennes selon lesquelles cette opposition cherche à « se faire appuyer par une puissance étrangère » pour sortir la Syrie du Liban. Tout comme il rejette la classification opérée par certains milieux entre « modérés » et « extrémistes », estimant qu’il « n’appartient à personne de classer les gens ». « Demander aux pôles de décisions et aux instances internationales d’appliquer les résolutions internationales, comme cela est souligné dans le communiqué, est-il synonyme d’extrémisme ? N’était-ce pas ce qui était prévu par les recommandations de la réunion de Taëf ? » s’est-il interrogé, écartant tout désaccord dans le fond au sein de l’opposition. Des opinions largement partagées par l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun. S’élevant lui aussi contre le « procès d’intention » intenté à l’opposition, le général Aoun a estimé qu’il est d’accord avec les positions exprimées à Los Angeles « même s’il n’a pas été invité au congrès ». « Les décisions sont là. Le débat s’est déroulé librement aux États-Unis. Au Liban, le document final aurait été préparé à l’avance et imposé », a-t-il indiqué à L’Orient-Le Jour. Réagissant aux propos tenus par les milieux loyalistes, il a dit : « Ceux qui défendent la Syrie s’affolent parce qu’ils n’auront bientôt plus de rôle à jouer. » Quant au député Boutros Harb, il a critiqué les voix qui se sont élevées contre l’UMM avant même que le congrès ne se tienne. M. Harb a estimé que « presque toutes les résolutions du congrès expriment les principes en lesquels les Libanais croient et qu’ils cherchent à mettre en application ». « Le fait de demander l’appui des États-Unis pour œuvrer en faveur du retrait syrien et du rétablissement de la souveraineté est un cri de détresse de la part des Libanais qui n’ont pas réussi à réaliser ces revendications à travers un dialogue fraternel avec la Syrie. Il ne s’agit pas d’une hostilité déclarée à la Syrie », a-t-il estimé, appelant enfin à la compréhension de la position des émigrés. À noter enfin que le BCCN et le Mouvement du changement ont applaudi au contenu de la déclaration de Los Angeles.
Les réactions se sont poursuivies hier aux positions exprimées dans le communiqué final du congrès de l’Union maronite mondiale (UMM) à Los Angeles réclamant « le retrait syrien politique et militaire du Liban sans conditions » et l’application du projet de loi Syrian Accountability Act HR 443 présenté par des membres de la majorité républicaine au Congrès US. Le...