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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique Prosyriens et partisans du pouvoir condamnent les résolutions de Los Angeles

Les résolutions du congrès de l’Union maronite mondiale, dont les travaux, achevés dimanche à Los Angeles, ont été dominés par les vues des formations radicales antisyriennes, ont fait l’objet hier de critiques plus ou moins virulentes dans les milieux prosyriens et/ou proches du pouvoir. Le bloc parlementaire du Premier ministre, Rafic Hariri, a consacré l’essentiel de sa réunion hebdomadaire d’hier à l’examen des résolutions de Los Angeles. Le communiqué publié à l’issue de la réunion souligne que ce sont les émigrés plutôt que les délégués venant de Beyrouth qui ont imposé le ton et la teneur du document rendu public au terme du congrès de l’Union maronite mondiale. « Certains participants au congrès ont déployé des efforts louables afin de limiter les dégâts causés par les résolutions et certaines interventions », affirme le communiqué du bloc Hariri qui précise que « le nouveau discours conflictuel (à Los Angeles) ne trouvera pas, à notre avis, d’échos favorables auprès de l’écrasante majorité des chrétiens libanais, et des Libanais en général ». Et le communiqué d’ajouter : « Le fait que le patriarcat maronite ait parrainé ce congrès ne signifie pas, d’après nous, qu’il a avalisé à la lettre les résolutions adoptées. Nous déplorons le fait que le patriarcat maronite soit exploité de la sorte pour mener des campagnes à caractère conflictuel ». Après avoir mis l’accent sur l’importance du rôle de la Syrie au Liban, le bloc Hariri a souligné que « toute atteinte au principe de la coexistence constitue une atteinte à la souveraineté et à l’unité du Liban ». « Nous avons la conviction que les chrétiens, en général, et les maronites, en particulier, ne se laisseront pas entraîner par de tels sentiments (conflictuels) et que leur contribution à l’essor du Liban se poursuivra », conclut le communiqué du bloc Hariri. Pour sa part, le ministre de la Défense, Khalil Hraoui, a déclaré que « quelques-unes des idées exprimées lors du congrès montrent à quel point certains participants sont obtus ». « Pour ceux-là, le temps s’était arrêté à l’instant de leur départ du Liban, lorsqu’ils s’étaient coupés de la réalité libanaise et de l’interaction du Liban avec son environnement », a estimé M. Hraoui dans une déclaration à la presse. Il a estimé que les positions adoptées par le congrès, qui a notamment appelé les États-Unis et l’Onu à agir pour contraindre la Syrie à mettre fin à son influence au Liban, « reflètent l’influence exercée sur les participants par le milieu géographique et politique dans lequel ils vivent, un milieu où les médias sont dominés par le lobby sioniste ». M. Hraoui s’est néanmoins félicité de « certaines positions » exprimées par des participants membres de la délégation partie du Liban, qui ont, selon lui, joué un rôle de « clarification » et de « rectification », et s’en est pris exclusivement aux émigrés, dont il a mis en doute « la capacité à représenter les intérêts libanais ». « Les maronites du Liban sont plus à même de déterminer ce qui sert ces intérêts, du fait de leur connaissance quotidienne des problèmes et des besoins » du pays, a-t-il souligné. Selon lui, ces intérêts se résument à la défense d’« un État fort de son entente intérieure entre les Libanais et de ses alliances stratégiques régionales et internationales, la plus importante étant l’alliance avec la Syrie qui a préservé l’unité du Liban pendant la guerre, l’a ensuite aidé à étendre sa souveraineté sur tout son territoire et le soutient aujourd’hui face aux ambitions d’Israël ». Nettement plus modéré dans le ton, le vice-président du Conseil, Issam Farès, a commencé par faire remarquer que « s’agissant d’un congrès maronite, il appartient à Bkerké et aux leaderships maronites de se prononcer sur les résultats » de cette réunion. M. Farès a toutefois souligné, sans émettre de critiques explicites, que les Libanais « ont aujourd’hui, plus que jamais, besoin d’un discours politique qui rassemble et ne divise pas ». « Les circonstances que nous traversons au Liban et dans la région exigent de nous de la vigilance et des prises de position qui renforcent l’unité, la cohésion et la solidarité interlibanaise pour pouvoir affronter les périls qui nous menacent », a conclu le député du Akkar. Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, a tenu des propos similaires, invitant les Libanais à « s’abstenir de soulever des questions litigieuses » et à « se prévaloir des principes de l’Exhortation apostolique ». M. Beydoun s’est ensuite livré à une longue apologie du rôle de la Syrie au Liban, assurant qu’il y avait « unanimité parmi les Libanais » sur ce point. Hors du gouvernement, le chef des Kataëb, Karim Pakradouni, a estimé que le congrès de Los Angeles « a représenté une partie des maronites et non pas tous les maronites ». Ce congrès « ne favorise pas l’entente nationale dans une période extrêmement délicate », a-t-il ajouté, avant d’appeler Bkerké à organiser « un congrès rassemblant toutes les formations et personnalités chrétiennes pour élaborer une vision chrétienne nationale propice au règlement des problèmes de tout le Liban ». De son côté, Jean Obeid, député de Tripoli, a déploré que les « vérités américaines » l’aient emporté au congrès de Los Angeles sur les « vérités maronites ». « Nous aurions eu besoin de maronites disposés à fournir de bons conseils aux Américains et décider à affronter la politique erronée des États-Unis, plutôt que d’en ramener davantage de mauvaises orientations, de périls et d’injustice », a-t-il dit.
Les résolutions du congrès de l’Union maronite mondiale, dont les travaux, achevés dimanche à Los Angeles, ont été dominés par les vues des formations radicales antisyriennes, ont fait l’objet hier de critiques plus ou moins virulentes dans les milieux prosyriens et/ou proches du pouvoir. Le bloc parlementaire du Premier ministre, Rafic Hariri, a consacré l’essentiel de...