Présidence - Le chef de l’État entame aujourd’hui une visite officielle à Bratislava et à Prague Lahoud déplore que l’intérêt des communautés puisse prévaloir sur la logique de l’État

Le président Émile Lahoud entame aujourd’hui, mardi, deux visites officielles à Bratislava (Slovaquie) et à Prague (République tchèque). Le chef de l’État arrivera en début de matinée à Bratislava où il s’entretiendra avec son homologue ainsi qu’avec le président du Parlement et le Premier ministre slovaques. Au terme de sa visite, il tiendra une conférence de presse conjointe avec son homologue slovaque avant de prendre l’avion pour Prague. Le chef de l’État regagnera Beyrouth vendredi prochain. Sur un tout autre plan, le président Lahoud a réaffirmé hier devant les personnalités qu’il a reçues au palais de Baabda les grandes options qui dictent sa ligne de conduite sur le plan de la politique locale. Il a rappelé sur ce plan son attachement au projet d’édification d’un État qui devrait imposer son autorité aux communuatés. Au lendemain de la publication des résolutions du congrès de l’Union maronite mondiale, qui s’est tenu le week-end dernier à Los Angeles (et qui a réclamé la fin de l’hégémonie syrienne et la fin de la campagne menée contre les chrétiens du Liban), le président Lahoud a déclaré : « La force des Libanais réside dans leur unité. Elle constitue la pierre angulaire de la lutte menée pour faire face aux échéances politiques et économiques actuelles. Miser sur une toute autre option que cette unité reviendrait à faire un saut dans l’inconnu. » Et le chef de l’État de poursuivre : « Après les expériences désastreuses qu’a connues le pays pendant plus de cinquante ans, il est grand temps que les Libanais de toutes les communautés, notamment les leaders politiques, comprennent que le système confessionnel est la source de la corruption politique et administrative, sans compter qu’il alimente le climat de guerre civile. La question qui se pose est de savoir si l’État devrait gouverner et imposer son autorité aux communautés ou si ce sont les communautés qui devraient imposer leur volonté à l’État, comme ce fut le cas avant l’indépendance et jusqu’à nos jours. » Mettant l’accent sur son attachement au « projet (d’édification) de l’État », le président Lahoud a déclaré : « Rien de plus facile pour une personne qui occupe un poste officiel que de profiter de l’exacerbation des passions pour se faire une popularité en exploitant le confessionnalisme au détriment des fondements de l’État. Une telle ligne de conduite est destructrice aussi bien pour les communautés que pour le pays. Les surenchères et les leçons que nous entendons quotidiennement çà et là ne sont que les manifestations d’une attitude qui consiste à faire prévaloir l’intérêt de la communauté sur la logique de l’État. Toute solution et tout dialogue qui ne se fondent pas sur le projet de l’État reviennent à faire du Liban, de son système et de ses communautés, l’otage d’intérêts étroits défendus par ceux qui se livrent à des surenchères et qui se posent en héros ou leaders, au détriment de la patrie. » Signalons, par ailleurs, que le chef de l’État a passé en revue les derniers développements de la situation avec M. Michel Murr, député du Metn-Nord. Le président Lahoud a également reçu le ministre de l’Environnement, Michel Moussa, avec qui il a évoqué les efforts déployés par l’État au niveau de la sauvegarde de l’environnement, notamment en ce qui concerne la réorganisation des carrières et l’interdiction des voitures circulant au mazout. Enfin, le chef de l’État a accordé audience aux députés Sélim Saadé, Karim Racy, Sami Khatib et Mohammed Meiss.