Conseil des ministres - Le chef de l’État voit un lien entre les campagnes hostiles et l’ouverture de la saison d’été Les agressions verbales d’Israël plus violentes parfois que les attaques militaires, estime Beyrouth

Deux sujets ont dominé hier la séance du Conseil des ministres, tenue sous la présidence du chef de l’État, Émile Lahoud : la riposte à la campagne médiatico-diplomatique israélienne visant le Liban et les intentions du gouvernement en matière de règlementation des carrières (voir encadré). Selon les indications données à l’issue de la séance par le ministre de l’Information p.i., Marwan Hamadé, qui s’exprimait à la place de Ghazi Aridi, absent pour cause de voyage, le président Lahoud a exposé aux membres du gouvernement les raisons qui l’ont incité à décréter une « contre-attaque » libanaise pour faire échec aux menaces et accusations formulées depuis quelque temps par l’État hébreu. Pour M. Lahoud, « ces campagnes programmées ont commencé après les événements du 11 septembre et se sont poursuivies depuis à des rythmes divers ». « Nous avons à chaque occasion fait face à ces campagnes en donnant des assurances sur le fait qu’il n’existe pas au Liban de combattants de l’organisation el-Qaëda et que le territoire libanais ne saurait être un sanctuaire pour les terroristes », a ajouté M. Lahoud. « Tant les émissaires étrangers qui viennent au Liban que les ambassadeurs qui y sont accrédités savent que toutes ces allégations sont fausses », a-t-il dit. « Face à ce problème, j’ai estimé qu’il était nécessaire de mener une contre-attaque, parce que nous pensons que derrière ces campagnes, Israël cache des complots visant à nuire au Liban », a-t-il poursuivi. « Parfois, a-t-il dit, les agressions israéliennes verbales et médiatiques sont plus violentes que les attaques militaires ». Soulignant que les menaces israéliennes interviennent alors que l’État hébreu poursuit ses violations de l’espace aérien libanais de manière quotidienne et que des navires de guerre israéliens pénètrent dans les eaux libanaises, il a estimé qu’on ne pouvait pas s’abstenir d’établir un lien entre, d’une part, « ces menaces, et d’autre part le début de la saison d’été au Liban ». « D’autant plus qu’Israël souffre d’une grave crise économique et de l’émigration en sens contraire », a-t-il conclu. Prenant la parole après le chef de l’État, le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, a exposé les initiatives prises par son ministère pour contrer les menaces israéliennes. M. Hammoud a également évoqué la signature, lundi dernier, à Luxembourg de l’accord d’association entre le Liban et l’Union européenne, mettant en relief les avantages qu’offre dans l’immédiat cet accord aux producteurs libanais.