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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Israël - L’État hébreu accuse le Hezbollah de planifier une attaque d’envergure Offensive diplomatique pour contrer la campagne médiatique de Tel-Aviv

Le Liban suit avec inquiétude l’intensification de la campagne médiatique israélienne contre lui ainsi que les nouvelles selon lesquelles les forces armées israéliennes sont en état d’alerte à la frontière au sud du pays. Pas plus tard qu’hier, l’État hébreu, qui a déjà accusé Beyrouth de donner refuge à des éléments du réseau el-Qaëda, a annoncé à travers sa radio que le Hezbollah planifie une attaque d’envergure contre son territoire. Les autorités, qui voient dans les gesticulations israéliennes successives des menaces adressées indirectement au Liban, ont décidé de contre-attaquer en lançant une campagne diplomatique dans le but d’attirer l’attention de la communauté internationale, et notamment de l’Onu, sur les intentions agressives de l’État hébreu contre le pays. Pour le président de la Chambre, Nabih Berry, les attaques israéliennes verbales contre Beyrouth traduisent une fuite en avant opérée par le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, pour détourner l’attention de l’échec de son opération militaire contre les Palestiniens. Citée par l’AFP, la radio publique israélienne a accusé hier l’Iran d’avoir dépêché récemment au Hezbollah des combattants et des armements par un pont aérien via Damas, en précisant que ces informations ont été communiquées à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset (Parlement) au cours d’une réunion à laquelle a assisté le général Shaoul Mofaz, chef d’état-major israélien, selon une dépêche AFP datée de Jérusalem. Israël attaquerait la Syrie « Le général Mofaz a souligné le danger que représente pour Israël, selon lui, le renforcement croissant du potentiel militaire du Hezbollah », a souligné la radio. « Le Hezbollah planifie actuellement une attaque d’envergure contre Israël, comme l’attaque d’un bastion israélien à la frontière israélo-libanaise ou l’enlèvement de soldats, dans le but de provoquer une forte riposte militaire d’Israël », a ajouté la radio, rappelant des informations en ce sens parues début juin en Israël. Le 4 juin, le quotidien Haaretz avait publié des propos en ce sens du général Aharon Zeevi, chef des renseignements militaires israéliens, à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset. « Une riposte israélienne entraînerait à son tour une riposte du Hezbollah contre Israël au moyen d’un bombardement du territoire nord d’Israël par les roquettes à longue portée dont dispose aujourd’hui l’organisation intégriste », a ajouté la radio. « Dans cette éventualité, le général Mofaz a averti les États-Unis qu’Israël riposterait par une frappe sur le territoire syrien », a souligné la radio. « L’état-major dispose de plans rodés pour réagir à toute menace syrienne », a encore déclaré le général Mofaz, cité par la radio, aux membres de la commission parlementaire israélienne. Convocation des ambassadeurs occidentaux Les autorités libanaises, qui ont considéré que ces propos pavent la voie à une attaque israélienne contre le Liban, ont décidé de réagir sans tarder. De sources officielles, on a annoncé en fin d’après-midi que le chef de l’État, le général Émile Lahoud, devait demander en soirée au ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, de convoquer incessamment les ambassadeurs des puissances étrangères « pour les informer des attaques israéliennes verbales et médiatiques contre le Liban, dont la violence dépasse celle des agressions militaires contre le pays et pour attirer leur attention sur les pressions que l’État hébreu cherche à exercer sur le pays ». Le président souhaite dans le même temps que « l’Onu soit aussi informée des intentions israéliennes afin qu’elle assume ses responsabilités à l’égard de ce qui se passe », a-t-on ajouté de mêmes sources, en rappelant que les Israéliens ont poursuivi sans relâche leur campagne contre le Liban en dépit des démentis officiels sur la présence d’éléments d’el-Qaëda dans le pays. Après avoir fait état de plus de 130 violations israéliennes aériennes au cours des deux derniers mois et de l’entrée de trois vedettes israéliennes dans les eaux territoriales libanaises, le 12 mai dernier, on a fait remarquer de mêmes sources, que les menaces israéliennes contre le Liban coïncident avec le début de la saison d’estivage, « qui promet d’être exceptionnelle cette année, d’après les statistiques obtenues au sujet des touristes arabes et occidentaux ». Selon ces sources, l’État hébreu « cherche à compromettre cette saison d’autant qu’il fait face lui-même à une crise économique aiguë ». La campagne souhaitée par le chef de l’État sera menée à titre préventif, a-t-on ajouté de mêmes sources, afin d’avertir les grandes puissances et les Nations unies des conséquences de tout acte agressif qu’Israël mènerait contre le Liban. Berry : « La situation est critique » Dans la matinée, le général Lahoud avait longuement discuté de ces nouveaux développements avec le président de la Chambre, Nabih Berry, qu’il a reçu comme chaque mercredi à Baabda. Dans une déclaration à la presse à sa sortie du palais présidentiel, le chef du Parlement a affirmé qu’il a évalué avec le président de la République « les tentatives israéliennes de provocation, menées consécutivement aux campagnes présentant le Liban comme étant le refuge de terroristes ». Pour lui, les propos israéliens ne doivent pas être pris à la légère. « La situation est critique », a-t-il dit, estimant que le Premier ministre israélien, Areiel Sharon, « tente, à travers ses pratiques et ses prises de position, d’opérer une fuite en avant ». « Mais le chef de l’État, a-t-il renchéri, a entrepris les démarches nécessaires pour faire face à ces développements, que nous suivons avec prudence. » Devant les députés qu’il a reçus plus tard, place de l’Étoile, M. Berry a qualifié de « sérieuses » les menaces israéliennes contre le Liban, soulignant qu’il ne faut pas prendre à la légère les nouvelles concernant l’état d’alerte décrété dans les rangs israéliens à la frontière ou les accusations relatives à la présence de terroristes dans le pays. Il a souligné encore une fois devant ses visiteurs que l’État hébreu tente d’opérer une fuite en avant « en raison de l’échec de son opération militaire contre les Palestiniens ».
Le Liban suit avec inquiétude l’intensification de la campagne médiatique israélienne contre lui ainsi que les nouvelles selon lesquelles les forces armées israéliennes sont en état d’alerte à la frontière au sud du pays. Pas plus tard qu’hier, l’État hébreu, qui a déjà accusé Beyrouth de donner refuge à des éléments du réseau el-Qaëda, a annoncé à travers...