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Actualités - OPINION

L’art pour l’art ne sert à rien Pour le dialogue, il faut au moins un ordre du jour

Le président Émile Lahoud prend langue avec la Rencontre de Kornet Chehwane et répète que les portes de Baabda restent ouvertes devant tous. On reprend donc, en principe, la voie d’un dialogue élargi sinon général. Mais de quels sujets va-t-on débattre au juste ? La question est essentielle, si l’on ne veut pas parler pour ne rien dire. Autrement dit, si l’on attend du processus des résultats aussi concrets que positifs et non pas une simple perte de temps. On sait en effet que la première tentative d’échanges entre le palais et la Rencontre avait débouché sur une impasse. Car le pouvoir avait répondu par un non définitif à des revendications de base. Comme le retrait militaire syrien, ou le déploiement de l’armée à la frontière sud du pays. À partir de ce précédent, la Rencontre doit d’abord juger de l’utilité même d’un deuxième dialogue. Et, dans le cas probable où elle estimerait nécessaire de laisser sa chance à l’ouverture, il lui faudrait préparer le terrain. En préparant une note d’avant-propos destinée à Baabda, pour y énumérer les questions dont la discussion est souhaitée. Pour voir si la présidence de la République accepte ou non d’en traiter. Cependant, au stade actuel, et à cause de la situation régionale, il existe au sein même de la Rencontre des parties qui pensent qu’il faut laisser de côté les sujets qui fâchent. Pour se focaliser sur les problèmes urgents où l’on peut faire quelques progrès, comme la récession économique avec tous ses embranchements, le malaise social et le passif financier du pays. Le traitement de ce triple dossier d’intérêt national permettrait de cristalliser un dialogue interactif entre les différentes communautés, les formations politiques, le pouvoir et la société civile. Il pourrait en sortir une synthèse de recommandations précises. Que le gouvernement aurait pour mission de concrétiser, sous peine d’en rendre compte. L’amorce de redressement devrait se faire d’ici à la fin de l’année, avec le démarrage du programme de privatisations et du plan de réduction de la dette publique comme du déficit budgétaire. Parallèlement, ajoutent les mêmes sources, il est toujours loisible de discuter politique, sans toucher aux tabous précités. C’est-à-dire que rien n’empêche, bien au contraire, que l’on entame l’élaboration de ce nouveau code électoral que toutes les parties sans exception réclament. Cette fois, estiment ces sources, il faudrait cependant sortir du huis clos officiel. En effet, le texte, qui est au cœur même de la vie nationale, concerne directement toutes les composantes sociopolitiques du pays. Qui doivent avoir leur mot à dire, autant que les institutions de l’État. D’autant que, comme la Constitution le précise du reste en maints endroits, la République libanaise, fruit d’une riche mosaïque, est par elle-même un concept basé sur un perpétuel consensus. En ce qui concerne la loi électorale, elle doit être, de l’avis unanime, équilibrée et juste. Pour assurer une saine, une vraie représentation de toutes les couches de la population. Donc, pour les parties qui prônent la prudence, le redressement économique et la loi électorale offrent l’avantage de dégager un cadre d’accord national dépassant les considérations partisanes ou communautaires. Tandis qu’en revanche des questions comme la présence militaire syrienne, les hameaux de Chebaa, le rôle de la résistance ou le déploiement de l’armée au Sud provoqueraient des clivages, des tensions dont le pays n’a que faire. Reste le problème de MM. Geagea, Hindi, Bassil et Younès ou celui du général Aoun. Selon ces personnalités tempérées, il serait possible de traiter ces cas sans les inscrire dans le mémoire préalable du dialogue. Car les échanges à ce propos doivent s’étendre à plus d’une partie et ne peuvent être réglés par une entente avec le seul régime. Émile KHOURY
Le président Émile Lahoud prend langue avec la Rencontre de Kornet Chehwane et répète que les portes de Baabda restent ouvertes devant tous. On reprend donc, en principe, la voie d’un dialogue élargi sinon général. Mais de quels sujets va-t-on débattre au juste ? La question est essentielle, si l’on ne veut pas parler pour ne rien dire. Autrement dit, si l’on attend du...