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Actualités - CHRONOLOGIE

Tourisme - De Beyrouth à Bhamdoun, de Broummana à Jounieh, les hôteliers s’attendent à une saison faste Cet été, le Liban sera la destination prisée des riches ressortissants du Golfe

Dès la fin du mois de juin, ils seront là. Des hommes, des femmes, des enfants, bref des familles entières viendront des pays du Golfe pour passer l’été au Liban. Cette année, la saison chaude promet d’être faste sur le plan touristique. Une enquête expresse effectuée auprès de plus d’une trentaine d’hôtels de Beyrouth, de Jounieh, de Broummana et de Bhamdoun est de nature à rehausser le moral des plus pessimistes. Le Liban, cet été, sera, paraît-il, La Destination. Et, ils ont réservé. Généralement cette habitude n’entre pas dans les mœurs de nos frères originaires du Golfe. Pourtant aujourd’hui, dans les hôtels du Liban, l’on affiche un taux de réservation s’élevant à une moyenne de 65 % des chambres pour les mois de juillet et d’août, période de vacances par excellence pour les ressortissants arabes. Ce taux est de loin plus important dans les hôtels de Bhamdoun, où l’on affiche déjà complet pour les mois les plus chauds de l’année. À Beyrouth, des hôtels cinq étoiles qui ont commencé à recevoir des estivants savent, dès aujourd’hui, que 90 % de leurs chambres seront occupées tout au long des mois de juillet et d’août. Ce sont les classes sociales aisées et riches qui choisissent le Liban pour leur destination de vacances. « Les richissimes arabes, qui ne parlent pas de langues étrangères, préfèrent le Liban à l’Europe, alors que ceux qui n’ont pas beaucoup de ressources vont en Syrie parce que les prix qui y sont pratiqués sont bien plus abordables », indique-t-on dans un grand hôtel de Beyrouth. Quoi qu’il en soit, dans l’un des plus prestigieux hôtels de la ville, on ne néglige pas les touristes syriens qui arrivent à longueur d’année les jeudis soirs à Beyrouth pour repartir samedi, après avoir effectué leurs achats. Quelles nationalités portent les vacanciers arabes qui viennent au Liban ? Ce sont les Saoudiens et les Koweïtiens qui occupent la tête de liste. Les Émiriens, Qatariens et Bahreïniens viennent en deuxième place. « Ces trois pays sont de loin plus ouverts que l’Arabie saoudite et le Koweït, et leurs ressortissants n’ont pas à voyager pour sortir le soir ou effectuer des achats par exemple », explique le responsable d’un hôtel de la capitale. De plus, un certain nombre de ressortissants koweïtiens et saoudiens choisissent le Liban uniquement pour rester à la montagne. Ainsi, les hôtels de Bhamdoun afficheront complet à partir de la mi-juillet. « Les vacanciers arabes qui optent pour cette localité ne se déplacent plus une fois arrivés au Liban », relève un gérant d’hôtel en soulignant également que ces hôtes « viennent pour un long séjour d’un minimum de trois semaines, et la plupart ne quittent la localité que pour passer une journée à Beyrouth ». Ce n’est pas le cas à Jounieh, où les touristes partent de l’hôtel, tôt le matin, et rentrent en soirée, pour se changer et veiller jusqu’à l’aube dans les boîtes de nuit. Attention cependant, la manne venue du Golfe n’est plus ce qu’elle était. Depuis qu’ils se sont habitués à voyager en Europe et en Amérique (durant la guerre du Liban), les touristes arabes ne dépensent plus aveuglément. La majorité marchande et râle... « Ils se plaignent des taxes, du prix des taxis à l’AIB, du prix des chambres... », raconte un hôtelier. D’ailleurs, de nombreux hôtels offrent désormais des prix spéciaux ou encore privilégient les packages. Et pour fidéliser la clientèle, l’on n’oublie jamais par exemple d’offrir de petits cadeaux. Et pourtant, même si le prix de la location d’une chambre (dans les hôtels que nous avons sélectionnés pour l’enquête) varie entre 125 et 750 dollars, certains ressortissants saoudiens n’hésitent pas à payer 8 000 dollars afin de passer une nuit dans l’une des suites du plus grand hôtel de Beyrouth. L’été 2002 est bien prometteur pour le Liban. Attention cependant, « il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », dit le vieil adage. Et les hôteliers libanais ne crient pas encore victoire. L’on entend le même son de cloche partout : La Destination Liban demeure fragile. Il suffit d’un incident sécuritaire, d’une mauvaise déclaration politique, d’un bombardement israélien, bref d’un événement quelconque répercuté par les chaînes satellites pour que les vacanciers changent d’avis. La situation régionale n’est pas non plus à négliger. Une importante secousse dans un pays voisin risque de transformer réservations et touristes arabes en un grand mirage. Patricia KHODER
Dès la fin du mois de juin, ils seront là. Des hommes, des femmes, des enfants, bref des familles entières viendront des pays du Golfe pour passer l’été au Liban. Cette année, la saison chaude promet d’être faste sur le plan touristique. Une enquête expresse effectuée auprès de plus d’une trentaine d’hôtels de Beyrouth, de Jounieh, de Broummana et de Bhamdoun est de...