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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - Nassib Lahoud s’est entretenu hier au téléphone avec le chef de l’État Pour Baabda, Kornet Chehwane n’est pas une entité homogène

Entre autres « bénéfices collatéraux » de l’après-2 juin, tout aussi importants, sinon plus, que le résultat en lui-même, il y a le retour, sous les sunlights de l’actualité, du dialogue entre cette opposition chrétienne et le pouvoir. Même si, pour l’instant, il n’en est qu’à ses balbutiements. Un dialogue dont on peut résumer, pour commencer, les deux partenaires à Kornet Chehwane (KC) d’une part, et à Baabda de l’autre. Ce dialogue a été entamé vendredi dernier par la visite, au palais présidentiel, de celui considéré aujourd’hui – et à juste titre : il a été le premier à comprendre que cette bataille n’était ni la sienne ni celle, même, de Gabriel Murr –, comme le grand vainqueur de la partielle du Metn. À savoir le président du Renouveau démocratique (RD), Nassib Lahoud. Qui sait, comme tous ses collègues de KC, que le regroupement auquel il appartient tire sa force, principalement, du fait qu’il n’a pas de leader. Le député de Baabdate ne veut, ni ne peut donc prendre la tête de KC. Sauf qu’il est devenu, au lendemain du 2 juin, et tout naturellement, le porte-voix incontesté du groupe. Par la force du terrain. Un groupe qui sait désormais qu’il lui est imposé, par la force des choses, de rester uni. Il était donc normal que ce soit Nassib Lahoud, au nom de KC, qui réenclenche le dialogue avec Baabda – entamé, mais resté lettre morte, le 30 août 2001. D’autant plus qu’il semble être devenu, après le 2 juin, une véritable force centrifuge au sein de l’opposition chrétienne plurielle. C’est lui qui pourrait en fédérer, comme le pense Walid Joumblatt, les différents courants. C’est lui sans doute aujourd’hui le plus apte à faire en sorte que le dialogue avec le pouvoir ne s’arrête pas. Il a ainsi contacté au téléphone, hier, le chef de l’État, pour lui dire qu’il a informé les membres de KC, qui s’étaient réunis la veille, de la visite qu’il avait effectuée à Baabda. Et notamment en ce qui concerne la reprise du dialogue entre le général Lahoud et KC. Il lui a également dit, selon un communiqué publié hier par le RD, que les membres du groupe ont salué cette volonté et ont décidé d’y consacrer une séance spéciale, « au vu de l’importance du sujet ». À Baabda enfin, l’on se base sur cette constante, si souvent répétée et selon laquelle les portes du palais sont toujours ouvertes au dialogue. Et cette volonté s’est visiblement renforcée depuis le 2 juin. Cela sans oublier que le chef de l’État est à mi-mandat : une période charnière au cours de laquelle il serait judicieux, pour tous, qu’un rapprochement s’opère entre lui et cette frange de la rue chrétienne avec laquelle il n’a – et la responsabilité est partagée – aucun rapport. Et pour cela, KC peut être l’outil idoine. Sachant, selon des sources politiques proches de Baabda, qu’au palais, l’on ne voit pas KC comme une entité une et indivisible. Notamment en ce qui concerne l’appel à la révocation du ministre de l’Intérieur. Un appel, disent ces sources, que « ne partagent pas toutes les parties de KC », même s’il a été adopté par le groupe. Même chose pour l’appel téléphonique de Nassib Lahoud. Qui « corrige l’omission, par KC, de la volonté du général Lahoud de poursuivre le dialogue » et qui montre, selon les sources précitées, « qu’il y a une partie essentielle au sein (de KC) qui souhaite garder le contact avec le chef de l’État, alors qu’une autre partie fait tout pour leur mettre des bâtons dans les roues ». Enfin, en ce qui concerne les principales revendications de KC – le retour de Michel Aoun, la libération de Samir Geagea, le rééquilibrage des relations libano-syriennes –, les sources proches de Baabda rétorquent que ce n’est pas au président, seul, de gérer ces dossiers. Que cela implique toute une série d’autres parties. Qu’un accord éventuel doit impliquer l’ensemble des décideurs locaux. Elles martèlent également que le dialogue implique deux – voire plusieurs – avis divergents, et qu’il faut oublier le « s’il ne nous soutient pas, c’est qu’il est contre nous ». Bref, la volonté de dialogue entre l’opposition et le pouvoir, après le 2 juin, semble être bel et bien là. Aux deux parties aujourd’hui d’en mesurer l’importance et la nécessité. Pour ce qui est de l’opposition, elle sait qu’elle doit s’unir autour de la certitude qui veut qu’elle ne pourra rien construire, concrètement, sans ce dialogue-là. Elle sait aussi que celui-ci, dyarchie oblige, doit nécessairement prendre en compte le Premier ministre. Ziyad MAKHOUL
Entre autres « bénéfices collatéraux » de l’après-2 juin, tout aussi importants, sinon plus, que le résultat en lui-même, il y a le retour, sous les sunlights de l’actualité, du dialogue entre cette opposition chrétienne et le pouvoir. Même si, pour l’instant, il n’en est qu’à ses balbutiements. Un dialogue dont on peut résumer, pour commencer, les deux...