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Actualités - OPINION

Bloc-notes Une hallucination en hommage à M. Gabriel Murr

Le Liban vient d’échapper à une crise politique fondée sur un psychodrame ; mais, pour parvenir à cette vérité, le pays a tremblé sur ses bases pendant plus de quarante-huit heures. Telle est, en définitive, l’interprétation qu’il faut conserver des partielles du Metn. Il ne faut pas parler de cordes dans la maison d’un pendu ni de décompte à un électorat méditerranéen hanté par ses propres mœurs, en l’occurence par l’habitude de voir régulièrement frauder les scrutins législatifs depuis un temps qui remonte presque à l’origine de la république. Preuve en est la mobilisation des extrêmes (l’armée, la levée de boucliers des grandes figures de l’opposition, et ainsi de suite) à laquelle nous avons assisté depuis dimanche dernier, cette atmosphère menaçante des grondements de colère collectifs. Tout cela pour rien ? Presque. Car il suffit de se livrer à une contre-enquête basée sur la recherche de l’erreur, et non de la faute, pour découvrir le pot aux roses, c’est-à-dire l’intervention précoce d’un(e) juge, Mlle Hanna, qui, plus réfléchie que ses collègues, a découvert un vice de forme (voir les dernières éditions de L’Orient-Le Jour) dans un décompte apparemment secondaire. Mais ne revenons pas sur la liste des voix « masculines » de Hemlaya (encore un nom inconnu comme Chebaa, qui fait carrière) sous peine de migraine, ces voix qui ont eu droit à la vérification ministérielle et provoqué la dissipation du malentendu au plus haut niveau (celui du ministre de l’Intérieur et d’un aide). Faute de quoi, nous en serions encore au grave soupçon de fraude délibérée. Comme la rédaction du journal m’a demandé de « faire court », je laisse aux autres, et notamment aux lecteurs, de rétablir la vérité aujourd’hui. Croyez-moi, ce n’est pas de gaîté de cœur que je passe l’éponge sur cette affaire, moi qui n’ai aucune sympathie pour les « familles » régnantes, mais pas le sang assez chaud pour entretenir les soupçons sans rendre grâce à Mlle Hanna et, au sommet de la pyramide, à M. Élias Murr auquel rien ne me lie sauf la considération d’une citoyenne envers un élu du peuple… Pourtant qu’il eût été excitant de tomber à bras raccourcis sur une famille si imbriquée génétiquement dans le haut Exécutif de l’après-Taëf qu’on en dirait un feuilleton américain… Voilà tout, et comment l’erreur occultée a pris les dimensions d’une faute secrète et mis en branle la république entière. Donnant lieu à une série de malentendus dans le malentendu qui est rétrospectivement amusante et… mais revivez seulement les temps forts de ce psychodrame national dont il est encore difficile de rire tant on a cru, pendant trois jours, vouloir pleurer, revoyez les chantres de tous bords et l’agitation des esprits. Pour en rire, le seul devoir qui nous reste. Amal NACCACHE
Le Liban vient d’échapper à une crise politique fondée sur un psychodrame ; mais, pour parvenir à cette vérité, le pays a tremblé sur ses bases pendant plus de quarante-huit heures. Telle est, en définitive, l’interprétation qu’il faut conserver des partielles du Metn. Il ne faut pas parler de cordes dans la maison d’un pendu ni de décompte à un électorat...