Le président ne doit pas considérer la victoire de Gabriel Murr comme une défaite personnelle, selon Joumblatt

Dans la matinée, hier, l’incertitude était toujours de rigueur: il n’était pas sûr que les résultats de l’élection partielle du Metn-Nord allaient être annoncés dans la journée et les appels à une proclamation de la victoire de Gabriel Murr, assortis de mises en garde contre l’émergence d’une crise nationale se multipliaient. Dans sa résidence de la rue Clémenceau, le chef du PSP, Walid Joumblatt, a présidé une réunion extraordinaire de son bloc parlementaire, au terme de laquelle il a pratiquement « supplié » le président Émile Lahoud d’intervenir. « Je souhaite, j’appelle, je supplie le président Lahoud – j’insiste aussi sur l’importance de sa position nationale et je ne lui fais pas assumer la responsabilité de ce qui se passe mais à certains dans son entourage – de se dépêcher de proclamer la victoire de Gabriel Murr (...) et d’empêcher ainsi certains extrémistes de briser ou de neutraliser le courant chrétien modéré », a déclaré M. Joumblatt à la presse. « Un retard dans l’annonce des résultats n’est dans l’intérêt de personne. Nous exhortons le président à ne pas considérer cette victoire comme une défaite personnelle », a-t-il ajouté, en faisant valoir que sa prise de position se fonde sur son attachement à la démocratie et au respect des libertés. « Walid Joumblatt, le PSP ou le Bloc parlementaire démocratique ne seront jamais des instruments aux mains de courants comme le PCL ou d’autres face au pouvoir et, ultérieurement, à la Syrie », a encore affirmé M. Joumblatt, qui a reproché à certains membres de Kornet Chehwane de ne pas l’avoir convié, lui et des membres de son bloc parlementaire, à la réunion de l’opposition, au siège du PNL, lundi. « Sous le signe de l’attachement à la démocratie et aux libertés, nous aurions pu être présents à Sodeco. Il n’était pas nécessaire que cette réunion revête une couleur confessionnelle. C’était une erreur et une grosse erreur », a-t-il dit, précisant que s’il avait soutenu la candidature de Ghassan Moukheiber, c’est en raison de son héritage familial « et du fait qu’Albert Moukheiber avait rejeté en 1982 le candidat des tanks israéliens », en allusion à Béchir Gemayel. Tous deux membres du bloc parlementaire de M. Joumblatt, MM. Élie Aoun et Abdallah Farhat ont mis en garde contre les conséquences de tout retard dans l’annonce des résultats du scrutin. De Dubaï où il se trouve, l’ancien chef de gouvernement, Sélim Hoss, a critiqué l’absence « inexpliquable, injustifiée et condamnable du gouvernement ».